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Le château des Oliviers, 20 ans après de Frédérique Hébrard
Editions Flammarion - 2013 - 539 pages
Résumé
Vous pensiez que tout était réglé au Château des Oliviers ? Détrompez-vous. Enfouis dans l'ombre de l'oubli, de lourds secrets cherchent la lumière, bientôt ils vont tout bouleverser autour d'eux. Pour le moment, Estelle Laborie est heureuse. Dans deux jours, toute la famille se réunit pour fêter les 20 ans de Bianca, l'aînée de ses petits-enfants, et pour assister à l'ouverture au public de la Villa Romaine que les dernières fouilles ont exhumée sur le domaine. Tout s'annonce donc pour le mieux. Mais les Dieux en ont décidé autrement. Confrontée au choc des générations, victime d'ennemis insoupçonnables, Estelle ignore encore qu'elle devra aussi faire face à ses plus anciens fantômes, car il faut d'abord rejoindre le Passé pour comprendre le Présent... 20 ans après son triomphe au petit écran et en librairie, Le Château des Oliviers, la saga culte de Frédérique Hébrard, est de retour, avec une suite inédite des aventures d'Estelle Laborie. Saveur supplémentaire, La Belle Romaine, coécrite avec deux de ses enfants, Catherine Velle, romancière, et François Velle, scénariste, confirme ses liens avec la Provence, sa tradition, ses mystères et ses sortilèges.
Mon avis
Quel plaisir de retrouver les personnages que j'avais aimés dans la série télévisée. Alors, certes, à la différence d'autres romans, on n'a pas à donner nous-mêmes un visage aux personnages, puisque nous reste en tête Brigitte Fossey, Georges Corraface... mais c'est un autre plaisir, comme de retrouver des amis que l'on n'a pas vu de longue date.
Donc, dans 20 ans après, on suit Bianca,la fille d'Antoine et petite-fille d'Estelle. La vie se poursuit au Château des Oliviers et la mort a pris en chemin un certain nombre de ses habitants. Les découvertes archéologiques sur le site attisent toujours jalousie, haine et les jeunes de la famille doivent trouver leur voie... la vie, quoi !
L'écriture est fluide et très agréable à lire. La région toujours décrite avec passion.
Un bon moment de lecture !
Belle journée !
Aujourd'hui nous étions 5 enfants sur 7 réunis autour de maman pour repenser à notre petit papa parti vers des contrées meilleures (parait-il !) il y a tout juste 10 ans. Une messe, un arrêt au colombarium et un beau repas dans un joli restaurant(*) de l'Ile de Ré, où le personnel est super-gentil et les plats tous plus délicieux les uns que les autres.
Emotion, mais aussi tendresse, bonheur du présent et regards tournés vers demain !
(*) La Terrasse à La Couarde
Cette photo de La Terrasse est fournie gracieusement par TripAdvisor
Ce qui nous lie de Samantha Bailly
Editions Bragelonne Milady - 2013 - 282 pages
Résumé
" J'ai longtemps voulu être unique. Mais qu'y a-t-il de plus rassurant que le semblable ? »
Alice a un don. Elle a la capacité de voir les liens entre les individus. Les attaches lui apparaissent sous forme de fils lumineux, qui tissent une cartographie des relations affectives. Impossible d'expliquer l'origine de ce phénomène. Manifestation surnaturelle ? Hallucination ? La jeune femme a appris à vivre avec dans le plus grand secret. C'est alors qu'elle rencontre Raphaël, son nouveau manager. La voilà qui s'éprend du seul homme dont elle ne peut voir les liens..
Mon avis
Quelques heures de très bonne lecture.
Des personnages que j'ai beaucoup aimés, notamment Alice, courageuse, bat
tante et qui veut avancer -l'authentique Sébastien, Jonathan l'ami d'enfance
qui aide à grandir et la fidèle Shanim.
De belles réflexions sur la vie témoignent d'une réelle maturité malgré le
jeune âge de l'auteur. Une idée originale avec les fils lumineux d'Alice et
les mots intuitifs de Raphaël.
Un style résolument moderne et vif avec l'insertion de conversations
instantanées et de SMS.
Une belle réussite ! pour un roman que je vous recommande vivement.
Ne lâche pas ma main de Michel Bussi
Soleil, palmiers, eaux turquoise de l’île de La Réunion et un couple amoureux. Cocktail parfait.
Pourtant le rêve tourne au cauchemar. La femme disparaît de sa chambre d’hôtel. Son mari, soupçonné du meurtre, s’enfuit en embarquant leur gamine de six ans.
Le plan Papangue, équivalent insulaire du plan Epervier, enclenche une course-poursuite vite ponctuée de cadavres, dans un décor prodigieux et au cœur de la population la plus métissée de la planète.
Un polar qui cogne comme un verre de punch. A déguster vite, fort et frais.
Mon avis
Scotchée ! Une fois encore ce diable de Michel Bussi m'a prise au piège : d'une histoire que j'ai adorée, d'un final en feu d'artifice.
Tout est bon, y'a rien à jeter, comme on dit :
- les lieux d'abord avec une évocation de l'Ile infiniment bien rendue (Monsieur est prof de géo...),
- la multiculturalité tant vantée (mais qu'il égratigne avec quelques vérités bien senties, démonstration à l'appui),
- le synopsis super bien ficelé
- et surtout, surtout les personnages : Martial, victime ou coupable ? (on oscille sans arrêt entre une option et l'autre), l'attachante Imelda avec ses cinq lardons et ses flancs accueillants, son Christos, flic un peu loose qui a confondu St Denis avec St Denis de la Réunion et n'en est jamais reparti, Aja toute en contradictions, et surtout la petite Sofa qui va être la narratrice parfois et dont les propos conduisent toujours à un "cliffhanger". On ajouterait bien Laroche, le CommGen et sa rigueur toute militaire et la gentille petite mamie aux cheveux bleus, tout un éventail de figures qui nous entraînent à leur suite dans cette magnifique région.
Il y a du rythme, du suspens, c'est intelligent, on tourne les pages... trop vite et on en redemande !
Quel talent ce Michel Bussi ! Alors courez vite acheter ce livre, c'est un conseil d'amie,vous ne le regretterez pas !!
et un petit bonus
Queen Betsy - T1 - Vampire et célibatairede Mary Janice DAVIDSON
Editions Milady - 2011 - 384 pages - Traduction de Cecile Tasson
Résumé
À son réveil à la morgue, Betsy Taylor découvre qu'elle est un vampire. Même si sa nouvelle condition possède de
nombreux avantages, elle a bien du mal à s'habituer à son régime à base de liquide. Et même si sa mère est ravie
d'apprendre que la mort ne lui empêchera pas de lui rendre visite, ses nouveaux amis nocturnes, eux, ont la
conviction ridicule qu'elle est la reine annoncée par la prophétie…
Mon avis
Je me demande si on peut parler de littérature avec ce roman....
C'est mal écrit, dans un langage proche du vulgaire, et même si le synopsis était alléchant, aucune des promesses n'est tenue. Daniel Pennac dit, dans ses droits du lecteur, qu'on peut laisser tomber un livre qui ne nous convient pas, mais j'ai souhaité aller jusqu'au bout pour voir ce qui avait créé un tel engouement chez les lectrices, et bien,.... je n'ai pas trouvé !!! sauf à penser qu'elles ont retrouvé un langage et un niveau similaires aux leurs, mais je me le suis interdit !!
Aussitôt lu, aussitôt revendu
Il ne fallait pas faire pleurer le loup de Gilles Milo-Vaceri
Editions du Bord du Lot - 2013 -
Résumé
Quand Lorenza Beaumont, reporter de guerre, rencontre Gregory Nashoba, homme d'affaires et expert mondial en canis lupus, elle ne se doute pas que sa vie va basculer. peu après, un attentat à la bombe décime la famille de Greg qui est grièvement blessé. Quand il sort de l'hôpital, il n'a qu'une obsession: retrouver les commanditaires.La journaliste restera à ses côtés et, de Paris en Afghanistan, en Ethiopie comme aux Etats-Unis, ils vont traquer les meurtriers, aidés par leur ami Pierre, haut fonctionnaire de police, mais poursuivis par un magistrat de la cellule anti-terroriste, borné, à l'ambition dévorante. Entre trafic d'armes et de stupéfiants, mettant leurs vies en jeu face à de tueurs avides et sanguinaires, ils vont affronter le pire de l'âme humaine.Lorenza découvre la personnalité fascinante de Greg, dernier descendant d'une famille amérindienne, au coeur d'une mystérieuse légende. Mais à quoi pouvait-on s'attendre d'un homme qui comprend et parle aux loups ? Les assassins n'auraient jamais dû s'en prendre à sa famille car ils ignoraient la Vérité. Ils ont réveillé le Gardien de la Terre des Loups, un fauve qui ne connaît ni pitié ni pardon. Non, ils n'auraient jamais dû et maintenant, le monde ne sera pas assez grand pour les cacher. Il va falloir payer...
Citation
"C'est la première fois qu'elle approche un loup et une meute toute entière de si près. C'est tout bonnement fantastique. Elle est transportée dans un autre monde, un monde où la nature serait reine. Marcher avec les loups pour escorte et cet homme tout simple mais aussi mystérieux que ces animaux sauvages, quel bonheur."
Mon avis
J'ai découvert ce livre aux Editions du Bord du Lot. Aussitôt reçu, aussitôt commencé, car fascinée depuis longtemps par les loups et les civilisations amérindiennes.
L'écriture est vive, rythmée, très agréable à lire. Dès les premières lignes, on est capté et on tourne les pages sans même penser à résister. Les chapitres sont courts, repérés dans le temps et dans l'espace (Suisse, Paris, Afrique, Afghanistan, Etats-Unis). Le roman est écrit au présent, ce qui donne du rythme à cette histoire qui se déroule sur trois mois.
L'intrigue est bien menée avec de nombreux rebondissements. Les personnages sont tous plus attachants les uns que les autres (mention spéciale pour Greg, Aya et Alpha). Les scènes sont très visuelles.
Alors, certes, l'abondance d'argent mise en avant, fait que l'hélico est toujours là au bon endroit et que le Hummer apparaît au moment opportun, mais cela n'enlève (presque) rien à la magie de l'histoire.
J'ai beaucoup aimé l'évocation des croyances amérindiennes et le lien avec la Mère Nature, l'idée du Gardien de la Terre des Loups. Toutes ces légendes (mais en sont-elles ?) rappellent combien nous devons aimer la nature et la préserver, combien certaines peuplades expriment une sagesse que nous ferions bien d'écouter.
A lire absolument, pour un pur moment de plaisir ! Mon premier coup de coeur de 2013
Erenn - T1 L'éveil d'Emily Musso
Résumé
Désenchantée et peu confiante en l'être humain, Charline se réfugie dans les livres et la musique. Échapper à une existence sans saveur, tel est le but à atteindre.
Quand elle rencontre Adrian, machiavélique, énigmatique et séduisant, c'est tout son univers qui bascule. Qui est-il ?
Osera-t-elle braver ses principes pour percer les mystères qui l'entourent ?
C'est en Irlande, qu'elle le rejoindra.L'Île d'Émeraude, terre de légendes et de magie...
Mon avis
Dès qu'il est question d'Irlande, je dresse l'oreille. Avide de tout ce qui touche à la tradition celtique que ce soit la musique, les gens, les légendes, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman dont les Editions Rebelle avaient parlé sur un certain réseau social.
Charline nous raconte son histoire, depuis son départ de l'Isère après un évènement plutôt traumatisant jusqu'à sa découverte de l'Irlande, en passant par son installation à Paris.
Jeune fille fragilisée par l'agression qu'elle a subie, elle se réfugie dans un univers gothique, morbide, rock et métal. Pas vraiment de vie sociale, mais une vraie amie Sélène. Elle fait des rêves où elle entend parler en gaélique. Sa rencontre avec Adrian, attirant, mystérieux mais aussi déroutant, va la conduire en Irlande où il vit.
De nombreuses péripéties vont alors jalonner sa découverte de l'Ile d'Emeraude, inconnue d'elle auparavant, mais où elle se sent étrangement bien, tandis qu'elle tente de saisir qui est réellement le troublant Adrian qui souffle le froid et le chaud sur leur relation. Un parcours initiatique qui la conduira à de surprenantes découvertes, y compris sur sa propre famille.
C'est bien écrit, ça se lit vite, on a l'impression de voir les paysages en même temps que Charline et j'ai tourné les pages, impatiente d'en savoir plus sur le coquillage de lumière, sur Adrian et son inquiétante famille, sur Charline elle-même dont on sent bien qu'elle n'est pas là par hasard. Les personnages ne sont pas très attachants (notamment la soumission de Charline devant Adrian m'a un peu agacée !!) mais l'histoire nous emporte.
J'ai donc passé un bon moment de lecture et envisage de lire le prochain tome.
Sérum T1 à 6 d'Henri Loevenbruck
Mon avis
Alors voilà bien une série que je vous recommande chaudement !
Au menu, de l'action -vive et intrépide- des personnages -bien campés, infiniment sympathiques, que l'on croit (re)connaître- un style résolument scénaristique, une écriture fluide et soignée ; en clair un très très bon moment de lecture que nous offrent les deux complices : Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza.
Il fallait y penser de faire un roman-feuilleton, un genre plus guère utilisé depuis le XIXè ; culottés les gars, je vous dis !
Cerise sur le gâteau : à la fin de chaque très court chapitre, un flashcode nous offre la musique composée par HL himself. Une bande-son comme dans un film et de très belle facture.
Que du bonheur vous dis-je ! Et quoi, vous êtes encore là à me lire, au lieu de vous presser chez votre libraire ? Mais savez-vous bien, malheureux, que dans certaines régions il y a rupture de stock et donc un délai d'attente ?
Vous l'avez compris, cette petite série a tout d'une grande et l'impatience est grande de voir arriver la saison 2 !
49 jours de Fabrice Colin
Résumé
"Je m'appelle Floryan ; j'ai dix-sept ans. Il y a quelques jours, je suis mort : un attentat dans le métro. Je me suis réveillé dans un paysage de plaines et de montagnes, somptueux, qui s'étendait à perte de vue. Un être de lumière m'a accueilli, se présentant comme un >. Il m'a proposé un choix : soit je le suivais dans le Royaume - un paradis, selon lui, mais que je n'étais pas autorisé à voir avant de m'y rendre -, soit je plongeais dans le NIhil, un gouffre gigantesque menant vers... Vers quoi ? C'est là toute la question. Je ne sais rien du Nihil, j'ignore tout du Royaume, et j'ai quarante-neuf jours, pas un de plus, pour prendre une décision. Le problème, c'est que ce choix n'engage pas que moi..."
Mon avis
Fabrice COLIN a l'art et la manière de balader son lecteur ! Il nous livre là un nouvel échantillon de sa plume vive et fluide.
Il nous fait mourir le jeune Floryan à 17 ans lors d'un attentat dans le métro. On aurait presque été contents, tellement ce jeune était agaçant, imbu de lui-même et inconsistant ; oui mais c'est le héros tout de même !!!! Alors, quand il arrive dans l'Intermonde, un ange lui donne 49 jours pour choisir entre le Royaume et le Nihil.
Et c'est là, chers amis lecteurs, que tout va déraper. Rien n'est ce qu'il paraît, tout est biaisé, personne n'est authentique et Floryan va avoir bien du mal à démêler le vrai du faux. Et puis, quand on va lui donner l'occasion de voyager dans le temps, il va se risquer dans le futur alors qu'on le lui avait interdit ! Il va y rencontrer Rain.... (entre nous, ce n'est pas un perrsonnage bien consistant, malgré ce qu'en pense Floryan !)
Tout le talent de Fabrice Colin est de nous faire croire, au début du roman, qu'il va parler du parcours "initiatique" d'un adolescent dans l'au-delà (ce qui nous faisait déjà soupirer d'ennui), alors qu'en fait, il nous emmène dans une dystopie post-apocalyptique du meilleur cru.
Jusqu'à la dernière ligne de l'épilogue qui nous scotche et que l'on n'a pas vu venir !!!!
Un excellent moment de lecture, donc, pour un roman que je vous recommande vivement.
NB : Il y aura un 2è tome pour cette série intitulée : "La Dernière Guerre"
Ce que je peux te dire d'elles d'Annie Icart
Editions Robert Laffont 2013 - 318 pages
Résumé
Un matin, très tôt. Le téléphone sonne. Blanche n'aime pas ça : les coups de fil au petit matin n'annoncent jamais rien de bon. Cette fois, pourtant, c'est une bonne nouvelle : Violette a accouché dans la nuit d'un petit garçon. Blanche est bouleversée : elle ne savait même pas que sa fille était enceinte. Et puis un garçon, le premier au bout de cette lignée de filles, quelle histoire... Dans le train qui la mène de Toulouse vers Paris, le trac au cœur, Blanche relit les carnets de moleskine destinés à Violette où, remontant le temps, elle a essayé de se souvenir de tout, tout ce qu'elle peut lui dire d'elles. Mais Violette l'attend-elle encore au bout de ce chemin à la fois heureux et cabossé ?
Portés par une écriture ultrasensible, où sous l'apparente douceur du cocon familial gronde la violence des sentiments, on est entraînés dans l'histoire de Blanche, celle de quatre générations de femmes, des années 1950 à nos jours. De la minuscule bicoque d'un petit village des Pyrénées aux ateliers de la maison Balaguère, haute couture, à Toulouse, Blanche recrée ce petit monde que les accidents de la vie, et certains choix, ont rendu presque exclusivement féminin.
Chaleureux et coloré comme une promenade dans la Ville rose (ou comme une collection de Justine...), le roman de cette tribu de femmes émancipées avant l'heure explore avec autant de tendresse que d'acuité toute la complexité des liens maternels.
Citation
" Tous ces petits riens qui rassurent quand l'essentiel vacille, tous ces rituels qui font leur vie depuis si longtemps et qui vont être sacrément bousculés. Son absence et son silence seront pesants, c'est certain."
Mon avis
J'ai découvert ce roman dans une émission de Web-TV Culture où l'auteur présentait son livre à Philippe
C'est écrit dans un style dynamique, nerveux. Souvent des phrases nominales. Insertion des pensées actuelles de la narratrice dans le récit de la vie de toutes les femmes de sa famille. On ne s'ennuie pas car les dialogues viennent rompre les longs paragraphes de narration.
L'histoire se passe en grande partie à Toulouse, mais il y a aussi la petite maison des Pyrénées. Elle s'étend sur une cinquantaine d'années au fil desquelles Blanche, la narratrice nous présente cette tribu sans hommes, situation subie ou choisie selon les personnages, quatre générations qui cohabitent avec bonheur mais désagréments parfois. Elles sont bien attachantes ces Mémé Anna, Angèle, Justine, Babé et Blanche, opiniâtres, fonceuses. Les personnages secondaires comme Marie-Rose et Valentine sont intéressantes aussi et servent le récit. J'ai eu un peu de mal avec Violette, je dois dire.
Le roman insiste sur les dégâts causés par les silences et les non-dits, fussent-ils pour ne pas blesser, pour conserver l'équilibre du clan. Ils laissent néanmoins des blessures indélébiles que chacune va lécher à sa manière pour guérir. Comme dans un théâtre, il y a l'avant-scène, apparemment lisse et joyeuse, avec son petit grain de folie, et les coulisses où traînent les abandons successifs et les blessures profondes de l'identité.
J'ai oscillé tout au long du récit entre l'envie d'entrer dans ce cercle aimant, animé, de l'appartement rue d'Aubuisson et de l'atelier de couture de Justine, et celle d'obliger les filles à se dire les choses, à être authentiques.
Il y a aussi tout une époque dépeinte avec l'émancipation de la femme, les libertés qu'elle acquiert et le regard que porte la jeune génération sur ces années.
J'ai beaucoup aimé ce roman, cet univers féminin et j'ai vraiment passé un très bon moment. Je vous recommande vivement cette lecture.
Propagande noire de Georges Fenech et Alexandre Malafaye
Editions Kero - 2013 - 364 pages
Résumé
Toute ressemblance avec des affaires ayant existé serait évidemment fortuite... Un juge d'instruction lyonnais mène une enquête acharnée, au péril de sa carrière puis de sa vie, sur les liens entre une secte d'une puissance insoupçonnée et le pouvoir politique. L'histoire commence à Lyon, le 8 décembre, jour de la fête des Lumières. Juge d'instruction au pôle financier, Renan Le Goff est devenu la bête noire de l'Élysée depuis qu'il a convaincu de corruption le trésorier du parti au pouvoir. Il ne soupçonne pourtant pas le terrible combat qui l'attend quand il décide d'ouvrir une enquête sur la très puissante secte des survivalistes, accusée d'avoir poussé un homme au suicide. Implantés dans toutes les strates de la société française, y compris l'élite, les survivalistes n'ont pas l'intention de laisser ce petit juge lyonnais s'attaquer à leurs intérêts. Renan Le Goff devient alors la cible d'une propagande noire destinée à le discréditer et à le neutraliser, en s'attaquant à sa réputation, à sa vie privée, et bientôt à sa vie tout court...
Une intrigue très maitrisée, bâtie à partir d'une importante documentation, un héros original et attachant, des rebondissements et des révélations multiples sur les liens croisés et occultes entre secte, finances et pouvoir politique : tout est crédible, tout est possible, seuls les auteurs pourront démêler le vrai du romancé, pour le plus grand plaisir du lecteur saisi dès la première ligne de ce thriller judiciaire.
Citation
" Ceux qui jouent avec des chats doivent s'attendre à être griffés (Miguel de Cervantès)"
Mon avis
J'ai découvert ce roman grâce à une émission sur Europe 1 dont le thème était : les sectes sont-elles à l'abri de la justice ?
C'est écrit à quatre mains par Georges Fenech, député du Rhône, ex-chef de la MIVILUDES et Alexandre Malafaye, écrivain, président du think tank « Synopia » qui s'intéresse aux liens entre état, appareil judiciaire et sectes. Le style est très fluide et on tourne les pages sans pouvoir s'arrêter. Chaque court chapitre commence par une épigraphe.
L'histoire va vite, de rebondissements en rebondissements. On suit en parallèle plusieurs personnages : Renan Le Goff, sa fille Gaëlle, Blandine son amie....
Le roman raconte l'enquête du juge Le Goff suite au suicide d'un adepte de la secte des survivalistes. L'ambiance est lourde, pesante et on plonge de plus en plus profond dans les compromis, compromissions, et autres crimes perpétrés pour nuire à ce juge trop opiniâtre et trop perspicace. Rien ne lui sera épargné pour le briser et c'est effrayant de penser aux complicités achetées à tous les échelons de l'Etat, à cette corruption patente, dont on imagine que tout n'est pas fiction.
J'ai dévoré ce livre de la première à la dernière ligne et une fois tournée la dernière page, je suis restée dans l'ambiance de ce roman pendant quelques heures encore.
Je peux dire que c'est mon deuxième coup de coeur de l'année 2013 et je vous le recommande vivement.
Petite Poucette de Michel Serres
Résumé
Le monde a tellement changé que les jeunes se doivent de tout réinventer ! Pour Michel Serres, un nouvel humain est né, il le baptise " Petite Poucette ", notamment pour sa capacité à envoyer des messages avec son pouce. Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux révolutions : le passage de l'oral à l'écrit, puis de l'écrit à l'imprimé. Comme chacune des précédentes, la troisième, - le passage aux nouvelles technologies - tout aussi majeure, s'accompagne de mutations politiques, sociales et cognitives. Ce sont des périodes de crises. Devant ces métamorphoses, suspendons notre jugement. Ni progrès, ni catastrophe, ni bien ni mal, c'est la réalité et il faut faire avec.Petite Poucette va devoir réinventer une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d'être et de connaître... mais il faut lui faire confiance !
Mon avis
Très beau petit essai, érudit et plein de bon sens. J'aime vraiment l'écriture de Michel Serres, dont on sens le profond humanisme derrière chaque réflexion. Lorsque je le lis, je ne peux m'empêcher de visualiser son bon visage, empreint de bonté et de sagesse.
Dans Petite Poucette il nous fait prendre conscience de a troisième grande évolution (voire révolution) pour nos sociétés occidentales, celle des nouvelles technologies qu'on ne peut ignorer et dont on ne doit pas avoir peur. C'est ainsi ! Il nous appartient de nous y adapter au risque si nous ne le faisions pas de vivre en dehors de la société et d'être largués. Et de nous y adapter en faisant confiance à ce nouvel être advenu avec elles : Petite Poucette.
C'est bien vu, ça fait réfléchir, ça fait avancer....