couple

Dans Lecture

Les maisons de Fanny Britt

Par Le 07/08/2016

Editions du Cheval d'août - Date de sortie : 16 novembre 2015 - ISBN 9782924 491119 - 222 pages 

4è de couv'

Tessa, chanteuse classique convertie en courtière immobilière, vend des maisons et ne va pas bien. Elle élève trois fils qu’elle adore avec un homme qui la chérit. Dans trois jours, elle a rendez-vous avec Francis, un ancien amour qui n’a jamais guéri.
Entre-temps, il y aura des visites de propriétés, des cabines d’essayage, des cours de natation, des ponts en bâtons de popsicle à livrer à l’expo-sciences de l’école, des étreintes dans la nuit, des deuils, des rappels de l’enfance, des fantômes, et la peur de vieillir dans l’amertume. Cesse-t-on un jour de désirer ce qu’on a désiré à vingt ans ?

Mon avis

Un moment particulier dans la vie de Tessa quand elle est chargée de la vente de la maison de l'homme qu'elle a aimé et jamais oublié, malgré la famille qu'elle a fondée avec son mari et ses trois fils.

Tessa se remémore  leur histoire, puis examine le chemin qu'elle a parcouru après qu'il l'ait quittée. Quels effets vont avoir ces retrouvailles sur leurs vies ?

Le thème annoncé des maisons est survolé et ne justifie pas le titre à mon avis. Une histoire que j'ai lu sans passion, mais sans déplaisir non plus. Roman québécois acheté à Montréal (coup de coeur de la chaîne Renaud-Bray) qui ne me laissera pas un souvenir durable, je présume.

Ma note 14.5

Dans Lecture

L'amour et les forêts d'Eric Reinhardt

Par Le 21/02/2016

Editions Folio - Date de sortie : 1er janvier 2016 - ISBN 9782070 468157 - 413 pages

Logo prix litteraire Roman France-Télévisions 2014 - Renaudot des Lycéens 2014 - Etudiants France Culture-Télérama 2015

4è de couv'

À l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte. Récit poignant d'une émancipation féminine, L'amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement.

Mon avis 

J'avais déjà beaucoup aimé Le système Victoria du même auteur, mais alors là quelle claque ! Je ne sais pas pourquoi j'ai résisté à ce roman tellement de temps avant de l'acheter. 

J'ai tout aimé : l'histoire de Bénédicte Ombredanne, professeur de lettres mal mariée à un pervers narcissique qui a réussi à anéantir toute personnalité chez elle, le fait qu'elle écrive à l'auteur lui-même pour lui confier que même la littérature lui résiste, la sensibilité de l'auteur à ces femmes qui souffrent de leur conjoint (Aurélie à la clinique Ste Blandine en est aussi victime) et ne peuvent s'en affranchir, le sujet aussi des rencontres par internet, l'hospitalisation en service HP... Tout, vous dis-je !! même si j'accorde aux esprits chagrins une ou deux longueurs vite oubliées...

On y trouve de nombreuses références littéraires et c'est écrit avec une plume magnifique, poétique et légère malgré le sujet qui est grave. C'est très visuel aussi. Au début, j'ai été troublée par le fait qu'il n'y ait pas de dialogues "balisés" en tant que tels. J'avais l'impression que ce serait lourd à lire, mais pas du tout. Je me suis passionnée pour cette histoire, dont j'aurais aimé que l'héroïne sorte autrement. Mais jusqu'au bout, on sent la délicatesse de l'auteur pour son personnage de Bénédicte. Quant à celui de Jean-François, il est haïssable à souhait, mais c'est une belle réussite d'auteur...

Quand je suis séduite à la fois par la plume et par l'intrigue, c'est une lecture coup de coeur et je vous la recommande vivement. Pour ma part, je vais ressortir Cendrillon de ma PAL (un précédent roman de l'auteur).

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Ma note 18.5

L'auteur : lien vers sa participation à l'émission La Bande Originale de Nagui sur France Inter le 4 février 2016. C'est d'avoir entendu cette émission qui m'a re-donné envie de lire ce roman que j'avais noté à sa sortie.

Dans Lecture

En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut

Par Le 19/02/2016

Editions Finitude - Date de sortie : 7 janvier 2016 - ISBN 9782363390639 - 159 pages

Logo prix litteraire Prix du Roman des étudiants - France Culture/Télérama 2016 - Prix RTL/Lire 2016

4è de couv'

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.

Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mlle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.

Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte. L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

Mon avis 

Ce court premier roman d'Olivier Bourdeaut est magnifique de sensibilité, de tendresse et d'amour. On y suit le cours de la douce folie qui évolue, mais qui n'empêche pas les belles scènes de joie de vivre et de complicité. Il y a des passages mémorables (l'hôpital, la danse dans le village en Espagne-p.141, et le coucher de l'enfant-p.143/144). Il y a une atmosphère très particulière dans ce roman, faite d'insouciance, de musique et d'amour fou.

J'ai beaucoup aimé la narration faite par l'enfant avec son innocence, alternée avec les carnets tenus par le père dont les yeux se dessillent peu à peu. Beaucoup aimé aussi l'humour qui permet de parler de choses graves. L'écriture est poétique et très imagée avec des jeux sur les sonorités qui allègent le propos.  

Ce fut un délicieux moment de lecture que je vous recommande vivement.

Ma note 17

Citations

*Elles semblaient se demander ce qui avait bien pu se passer, si c'était leur enfant qui était raté ou le nôtre qui était taré.

*il faut que j'aille m'allonger un peu, je suis au bout de la roulette, vous m'emberlificotez avec toutes vos sornettes.

*Son maquillage (...) n'y résistait pas, et partait en poussière en s'éparpillant sur son visage, quittait ses cils et ses paupières, barbouillait ses joues rondes, pour fuir ses yeux affolés qui la rendaient effrayante de beauté.

 

Dans Lecture

Comme neige de Colombre Boncelle

Par Le 07/02/2016

Editions Buchet-Chastel - Collection Qui Vive - Date de sortie : 1er janvier 2016 - ISBN 9782283 029398 - 114 pages

4è de couv'

C'est à la maison de la presse de Crux-la-Ville, au fond d'un vieux carton, que Constantin Caillaud
découvre Neige noire, un titre inédit d'Émilien Petit dont il croit pourtant avoir tout lu. Sa trouvaille est
d'autant plus précieuse qu'elle lui donnera l'occasion rêvée de recontacter Hélène, sa maîtresse évanescente
qui lui a fait comprendre et aimer l'oeuvre de Petit.
Mais, au moment de la retrouver pour lui confier le livre-sésame, il ne parvient plus à mettre la main
dessus et tous ceux à qui il s'adresse pour en retrouver un exemplaire lui affirment que le livre n'a jamais existé !!

Mon avis

Je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé ce roman qui pourtant parle d'un écrivain, mais je reconnais que la construction est astucieuse et que l'auteur a une jolie plume et sans doute une vraie culture littéraire.

Alors, que m'a-t-il manqué ? Du rythme, un peu de vraisemblance, même si je sais que l'auteur, pour son premier roman, s'est amusée à mélanger ainsi fiction et réalité, afin de balader le lecteur. Je ne me suis pas attachée aux personnages qui sont pour moi restés des personnages de papier, pas vraiment incarnés, ou en tout cas, auxquels on ne peut guère s'identifier.

Rencontre partiellement ratée pour moi !

Ma note 14.5

Dans Lecture

L'homme idéal existe, il est québécois de Diane Ducret

Par Le 01/01/2016

Editions Albin Michel - Date de sortie : 30 septembre 2015 - ISBN 9782226 319388 - 185 pages

4è de couv'

Bonne nouvelle : l’homme idéal existe ! Il ne parle pas : il jase. Il n’embrasse pas : il frenche. Il ne se déshabille pas : il se criss à poèlle. Vous l’aurez deviné : il est Québécois. Diane Ducret rhabille le mythe du Prince Charmant. L’homme idéal ? Satisfaite ou remboursée !

Mon avis

Un roman qui se lit à toute allure tant l'histoire est peu intéressante et très "cliché". Si ce n'était la parlure québécoise, j'aurais stoppé en plein milieu !

Et pourtant Dieu sait si j'aime quand il est question du Québec, mais là, cette "héroïne" française, capricieuse et assez stupide en donne une image pas très affriolante. Quant à Gabriel, il est présenté comme un gentil assez benêt, et ça non plus, ça n'est pas très gentil.

Et qu'on ne vienne pas me dire que je ne comprends pas l'humour et le second degré... Je sais très bien le faire quand j'en rencontre, ce qui n'est pas le cas ici !! 

Bref, malgré le titre accrocheur et la couverture dépouillée, ce roman fait partie de mes déceptions en ce début d'année. Ca commence bien  !!

Ma note 8

 

Dans Lecture

Une mariée de trop de Louise Vianey

Par Le 26/11/2015

Editions Mosaïc - Date de sortie : - ISBN9782280 342117 - 279 pages 

4è de couv'

La sublime robe blanche, l’entrée solennelle au bras de son père, les alliances scintillantes et le murmure d’émotion qui traverse l’assistance : depuis le temps qu’elle en rêve, de son mariage avec Gabriel, Margot a eu le temps de l’imaginer dans ses moindres détails. Et même si son futur époux a tenu à tout organiser lui-même, pour lui faire, a-t-il dit, une surprise dont elle se souviendra toute sa vie, elle lui fait totalement confiance pour rendre la réalité encore plus belle que ses rêves les plus fous. Alors, en montant les marches de l’église de la place Frantz-Litz dans une robe de conte de fées pour rejoindre l’homme qu’elle aime, Margot se sent pousser des ailes. Loin, très loin d’imaginer que le plus beau jour de sa vie est sur le point de se transformer en véritable cauchemar…

Mon avis

Un très bon polar, assez court, bien ficelé, dont l'intrigue ne trouve son dénouement que dans les dernières pages. Il nous tient en haleine tout au long du cauchemar de Margot et c'est peu dire qu'elle vit des jours difficiles. Tous les ponts sur lesquels elle passe s'effondrent les uns après les autres. A qui se fier ? Qui est encore de son côté, de ses amis, sa famille ? 

L'écriture est fluide, le rythme rapide, les personnages crédibles. Un cocktail bien préparé pour nous réserver quelques heures de lecture-plaisir. Alors je partage mon plaisir en vous recommandant ce roman. 

Ma note 17

Dans Lecture

Juste avant l'oubli d'Alice Zeniter

Par Le 18/11/2015

Editions Flammarion - Date de sortie : 19 août 2015 - ISBN 9782081 334816 - 285 pages

Logo prix litteraire Prix Renaudot des Lycéens 2015

4è de couv'

Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C’est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement ? il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l’île n’a d’autre habitant qu’un gardien taciturne ni d’autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter, sur les « lieux du crime », l’oeuvre de l’écrivain mythique. Cet été-là, Émilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d’organiser les Journées d’études consacrées à l’auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l’occasion de convaincre Émilie de passer le restant de ses jours avec lui.Mais sur l’île coupée du monde rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu’il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s’immiscer dans l’intimité du couple.

Mon avis 

Ce roman se passe aux Hébrides, vers l'Ile de Barra où se situait mon premier roman et parle d'un écrivain : deux raisons pour que je l'achète !!

J'ai trouvé très original que l'auteur invente complètement un écrivain, ses oeuvres, les interviews qu'il a données, des citations de ses romans. Un vrai gros travail de conception que je salue bien bas. Deux fils narratifs sont présents : l'histoire d'amour entre Emilie, la thésarde, et Franck (venu la rejoindre sur l'île afin de lui proposer un pour toujours entre eux) le temps des journées d'études trisannuelles sur le célèbre Galwin Donnell. L'auteur tisse les deux habilement, passant de l'amour qui s'effiloche à l'ambiance entre universitaires.

La vie sur cette île complètement isolée et déserte en dehors de cette période, où l'on n'échappe pas au bruit des vagues, au vent et à l'odeur des algues, a quelque chose de désespérant, de vain. Et le fantôme de Donnell (suicidé ou tué ?) n'est pas que dans l'île, il se glisse également entre Franck et Emilie. L'ambiance sur l'île, le mauvais temps, les tensions entre les universitaires et les relations Emilie/Franck qui se dégradent inexorablement, tout concourt à la morosité qui se dégage du roman.  A ne pas lire assurément les jours de cafard !

Les courts chapitres ne parviennent pas à donner du rythme à l'histoire et les personnages ne m'ont pas émue une minute. Cela dit, c'est une belle écriture, inventive, avec une vraie atmosphère ! Dommage que l'intrigue ne soit pas plus consistante. Je vous laisse vous faire votre avis...

Citations, belles tournures, trouvailles de langue

*Elle comptait les vergetures et les plissements qui commençaient à parcourir son corps, à le redessiner, à le découper en territoires étrangers. (p 27)

*(des chambres) dont les grandes fenêtres s'ouvraient sur la terrasse comme une trahison de l'intime. (p 71)

*Ils parlaient en notes de bas de page sans que la conversation révélât jamais le corps du texte. (p 87)

*Au coin des bouches, les miettes des friands à la saucisse se mêlaient aux citations. (p 210)

*Ses cheveux bouclaient autour de sa tête comme des petits animaux groupés là parce qu'il y faisait bon. (p 213)

Ma note 14