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Challenge Le Bingo des Livres - MAJ 1

Le guide pratique du potager en carrés d'Anne-marie Nageleisen
Editions Eugen Ulmer - 24 février 2011 - ISBN 978-2841384907 - 192 pages
Résumé
"J'avais un potager en lignes...
C'était déjà le bonheur de travailler la terre, de savourer mes légumes cultivés naturellement, au goût incomparable. Mais quel travail ! Les heures que je passais à désherber, à biner, à bêcher, gâchaient le plaisir que m'apportait par ailleurs le potager. Comment faire alors ? sinon changer le potager.
En 2003, je crée des petites terrasses sur mon terrain qui était pentu. Alors que je me questionne quant à l'organisation de mes cultures sur ces nouvelles surfaces, étroites, je lis une page sur internet présentant le «Square Foot Gardening», une idée d'un Américain, Mel Bartholomew, consistant à cultiver les légumes dans des petits carrés de 30 cm par 30 cm."
Pourquoi - comment ce livre ?
Parce que je ne connais rien au jardinage, que je me suis achetée un potager en carrés qui vient d'atterrir chez mon fils et ma belle-fille. Cette dernière étant particulièrement intéressée par cette technique, je lui ai offert ce livre que je n'ai pu m'empêcher de lire avant ! J'en avais entendu parler à l'émission "Silence, ça pousse" sur France 5.
Mon avis
C'est un excellent ouvrage, très didactique avec de belles photos, des explications claires et simples qui donnent envie de s'y mettre. Pour moi ça s'est arrêté là, mais ça aurait pu !!
Challenge Le Bingo des Livres 2014
J'ai envie de participer à ce challenge
Je le trouve facile et ludique (moi qui joue à Bingo Bash sur FB je ne serai pas perdue !!!) .
Je l'ai trouvé sur le blog L'avis de Deirdre et je viens de recevoir son mail précisant son accord pour m'y inscrire. Chouette ! je peux déjà remplir des cases.... Et vous, ça ne vous tenterait pas ??
Journal d'un parfumeur de Jean-Claude Ellena
Editions Sabine Wespieser - 5 mai 2011 - ISBN 978-2848050973 - 155 pages
Résumé
Pendant un an, j’ai tenu ce journal de façon assidue ou plus relâchée, décousue, sporadique, régulière, souhaitant partager quelque aperçu sur la vie d’un nez. J’imaginais que dans le désordre apparent de cette pensée ainsi exposée, au-delà des digressions ou des chemins de traverse, le lecteur entrant dans mes pas pouvait se construire une vision globale assez fidèle, significative, de ce qu’est la réalité d’un compositeur de parfums.
Le fait est que beaucoup d’éléments de ma vie sont tendus vers cette forme d’expression particulière qu’est la composition d’un parfum. Mes pensées quotidiennes m’y ramènent souvent, en tout cas finissent toujours par y revenir, comme si j’étais tissé de cela. Les odeurs sont mes mots. Le maniement que j’en ai découle d’une logique, d’un instinct, d’un travail que je crois comparables à la démarche d’un écrivain lorsqu’il s’attelle à un livre. Je sais aussi que ce métier, parce qu’il est un art, est irréductible au langage et aux concepts. Avec ce journal, j’ai voulu simplement partager une expérience.
Pourquoi - comment ce livre ?
Parce que je documente pour l'écriture d'une nouvelle sur le parfum.
Mon avis
Voilà un petit livre intéressant et instructif.
Une démarche originale d'un parfumeur pour narrer au jour le jour son travail. Un travail que l'on découvre hypercréatif et discret, avant que le produit soit médiatisé. Un lien fort avec la nature et les belles sensations qu'elle peut nous procurer.
La forme de journal donne de la chair à un texte qui, autrement, aurait semblé ne relever que d'opérations techniques.
J'ai bien aimé !
Citation
* L'odeur est un mot. Le parfum est la littérature.
*Si, traditionnellement, le parfumeur est comparé à un compositeur de musique, je me suis toujours senti écrivain d'odeurs.
La croisée des âmes d'Ophélie Pemmarty
Editions Valentina - 9 décembre 2013 - ASIN B00I7UQHPW - 577 KB soit 450 pages en édition papier - Préfacé par Westley Diguet
Résumé
Rome, 273 avant Jésus-Christ. Une jeune vestale est condamnée à être enterrée vivante, pour avoir rompu ses vœux de chasteté. Son amant, ayant échappé à la justice, vient se suicider sur son tombeau. Le même espoir les avait animés : que leur amour renaisse un jour, peu importe le lieu ou l’époque…
Paris, avril 2009. Benoit, jeune prêtre, est tiré de son sommeil par un violent cauchemar. La vision de cette femme enterrée vivante se met alors à le hanter. Quelques jours plus tard, il est témoin de l’arrestation de Daphnée, accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis. Troublé par l’étonnante ressemblance avec la jeune femme de ses rêves, Benoit va tout tenter pour la faire innocenter et pour comprendre le lien qui semble les unir. Car comment expliquer qu’ils fassent les mêmes rêves, qu’ils aient l’impression de se connaître depuis toujours ? Qu’est-ce qui aurait la force de bouleverser son destin et sa foi ? La réponse se trouve peut-être ailleurs, avant d’être au fond de son cœur…
En souvenir de ce qui nous unit, du temps qui passe sans s’arrêter, et de l’éternelle croisée des âmes.
Pourquoi - comment ce livre ?
Parce que le résumé m'a séduite ! comme je suis immobilisée suite à mon opération du genou, je l'ai téléchargé.
Mon avis
Passée la dernière ligne, j'avoue avoir un peu de mal à quitter Benoît et Daphnée, après les avoir accompagnés au long de cette magnifique histoire.
Le roman raconte en parallèle, dans la Rome polythéïste d'avant JC, celle de Delia, la vestale et Fabius, son amoureux, dont on devine très vite que leurs âmes se sont réincarnées afin de vivre, à travers d'autres, l'amour qu'on ne leur a pas autorisé.
Sur fond d'une belle histoire d'amour, nombre de thèmes sont abordés : la foi et jusqu'où cela peut amener de croire à tout prix, l'engagement et la parole donnée, l'homosexualité (thème présent aussi dans Les somnambules du même auteur), la résilience...
Alors certes, on peut s'étonner de la vitesse à laquelle réagit la justice pour Daphnée, ou de l'irruption quasi-magique de Valerio qui donne les clés de compréhension des rêves récurrents de nos deux héros.
Mais au final, c'est une belle histoire, positive, bien écrite (avec une petite pirouette de conjugaison *), que j'ai eu du plaisir à découvrir, et que je vous recommande.
(*) ce qui se passe dans la Rome avJC est écrit au présent, ce qui se passe de nos jours est au passé !
C'est quoi ce roman ? de Corinne Devillaire
Editions Thierry Marchaisse - 7 janvier 2014 - ISBN 978-2362800450 - 218 pages
Résumé
Loin de son fils Frédéric, qu elle a toujours rejeté, Malou mène une vie luxueuse et calme avec son dernier mari, un virtuose de la chirurgie esthétique. Elle lui doit les multiples interventions qui ont soustrait son corps au temps. Frédéric a rompu tout contact avec sa mère depuis des années. Jusqu au jour où il débarque chez elle à l'improviste, avec son épouse et leurs trois enfants. La réconciliation mère-fils n aura pas lieu. Bien au contraire. Cette brève visite, où vont se produire deux coups de foudre aux effets catastrophiques, ne fera qu'envenimer une situation familiale invraisemblable. Une mécanique littéraire grinçante de haute précision, en forme de puzzle à plusieurs voix, où la malédiction généalogique qui frappe toute une famille n épargne personne, pas même le chien du petit dernier.
Pourquoi - comment ce livre ?
Acheté en février à la Librairie Mollat de Bordeaux, rien que pour le titre !!
Mon avis
Voilà un excellent moment de lecture !
Comment un évènement somme toute banal déclenche l'effet papillon ou la chute des dominos : un homme passe, avec sa famille, voir sa mère, au retour des vacances. Mais pas n'importe quel homme, ni n'importe quelle mère, ni n'importe quels enfants !! Et là, les lignes commencent à bouger, un évènement en entraînant un autre, vers une fin qu'on ne voit pas venir...
Chacun des personnages prend la parole sous une forme ou une autre ( mémoires, déposition, compte rendu de séance d'hypnose, journal...). La plume est parfois grinçante, incisive, mais il y a de l'humour et c'est bien vu. Je me suis franchement régalée et je vous recommande vivement ce court roman.
Citations
*L'âge donne à chacun le visage qu'il mérite.
*L'emportement donne souvent aux paroles des accents sincères.
* Ne pas chercher à plaire telle que je parais, mais à être aimée telle que je suis.
Lady Hunt d'Hélène Frappat
Editions Actes Sud Littérature - domaine français - 17 août 2013 - ISBN 978-2330023553 - 318 pages
Résumé
Laura Kern est hantée par un rêve, le rêve d'une maison qui l'obsède, l'attire autant qu'elle la terrifie. En plus d'envahir ses nuits, de flouter ses jours, le rêve porte une menace : se peut-il qu'il soit le premier symptôme du mal étrange et fatal qui frappa son père, l'héritage d'une malédiction familiale auquel elle n'échappera pas ?
D'autres mystères corrompent bientôt le quotidien de la jeune femme, qui travaille pour une agence immobilière à Paris plus un effet secondaire qu'une carrière. Tandis qu'elle fait visiter un appartement de l'avenue des Ternes, Laura est témoin de l'inexplicable disparition d'un enfant.
Dans le combat décisif qui l'oppose à l'irrationnel, Laura résiste vaillamment, avec pour armes un poème, une pierre noire, une chanson, des souvenirs... Trouvera-t-elle dans son rêve la clé de l'énigme du réel ? Sur la hantise du passé qui contamine les possibles, sur le charme des amours maudites, la morsure des liens du sang et les embuscades de la folie, Hélène Frappat trace une cartographie intime et (hyper)sensible de l'effroi et des tourments extralucides de l'âme. Des ruines du parc Monceau à la lande galloise, avec liberté et ampleur elle réinvente dans Lady Hunt le grand roman gothique anglais, et toutes les nuances du sortilège.
Pourquoi - comment ce livre ?
Noté dès sa parution lors de la rentrée littéraire de septembre 2013, acheté il y a quelques mois, je n'arrivais pas à m'y plonger, malgré une 4è de couverture alléchante, car les critiques sont très contrastées. Cela dit, j'ai décidé de "purger" ma PAL, alors je me jette à l'eau !
Les mots de l'auteur
Lady Hunt est mon roman des premières fois. Premier roman écrit à la première personne ;premier récit greffé à mes expériences esthétiques les plus intenses (roman gothique anglais et américain ; cinéma fantastique) ; première tentative de “partage” de son écriture avec les participants d’une résidence (les patients du service de Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Avicenne de Bobigny).
Mon héroïne est hantée par le rêve d’une maison, et le cauchemar d’une maladie. Sa hantise m’a contrainte à affronter la mienne. Plus le “je” était de fiction, plus il a convoqué les images manquantes de ma mémoire, et m’a aidée à construire un récit d’où, pour la première fois, les blancs – blanc de la folie de mon père, épisodes troués de mon enfance, dont la violence est remontée à la surface, telles les fleurs de nénuphars du poème que le père de Laura Kern lui lit chaque soir – se sont remplis, comme un tableau “en réserve” qui s’anime soudain de couleurs, comme le film ensorcelant que vous dictent vos rêves. J’ai ouvert les yeux dans le noir, et me suis avancée sans peur, avec joie, à la rencontre de la petite flamme rouge de Lady Hunt.
Mon avis
Je suis bien ennuyée pour faire un billet sur ce roman On ne peut pas dire que je n'ai pas aimé, je suis allée jusqu'à la fin sans lassitude, et même assez rapidement, presque addictivement, MAIS je ne sais pas trop ce que j'ai lu !!
Il y est question du rêve récurrent au sujet d'une maison qui est aussi un tableau, de la maladie génétique du père dont les filles ont une chance sur deux d'avoir hérité, du magnifique poème de Tennyson "the Lady of Shalott", du Patron qui est l'amant mais qui sera détrôné par R. qui "sait"comme le jeune Arthur.... Bref un joyeux galimatias, pas si joyeux que ça d'ailleurs ! On tourne les pages, on ne s'attache à aucun des personnages, mais on va au bout quand même, de ce roman à la plume parfois poétique, pour lequel l'auteur a bénéficié d'une résidence d'artiste....
Citations
*Quel amour, clandestin surtout, durerait sans posséder son territoire unique ?
*Le casino est un mouroir où des vieillardes échangent leur retraite contre des jetons d'écoliers.
*Londres est une ville d'aquarelle. La pluie délave les couleurs comme l'eau celles du pinceau.
N'oublier jamais de Michel Bussi
Editions Presses de la Cité - 7 mai 2014 - 879 KB (500 pages papier)
Résumé
" Vous croisez au bord d'une falaise une jolie fille ? Ne lui tendez pas la main ! On pourrait croire que vous l'avez poussée. " Il court vite, Jamal, très vite. A cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper et l'ambition de devenir le premier handicapé à réaliser l'une des courses d'endurance les plus ardues du monde, l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Parti s'entraîner, ce matin de février, sur la plus haute falaise d'Europe, il a d'abord remarqué l'écharpe rouge accrochée à une clôture ; puis la vision d'une femme, incroyablement belle, les yeux rivés aux siens, prête à sauter dans le vide. Ils sont seuls. Le temps est suspendu. Ultime recours, Jamal lui tend l'écharpe, mais la femme bascule. Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, Jamal trouve le corps inerte de l'inconnue, un filet de sang qui s'échappe du crâne. A son cou, l'écharpe rouge.
Ceci est la version de Jamal. La vraie ?
Pourquoi - comment ce livre ?
Parce que je suis fan de l'auteur et que je me rue sur toute nouvelle publication....
Mon avis
L'histoire se passe dans la Normandie de l'auteur, entre le pays de Fécamp et le pays de Bray (nous ferons juste une incursion dans le département voisin, à Isigny-sur-Mer). Jamal, le personnage principal, a la parole dans les trois premières parties, avant de laisser le narrateur omniscient reprendre les rênes pour nous conter la fin. Jamal, coupable ou manipulé ? ou....
Il y a du rythme, des rebondissements, des intrications de faits, des points d'interrogation qui parfois tardent à trouver une réponse, emberlificotée à souhait. Tellement on a hâte de comprendre, on tourne les pages, sans se laisser distraire par le boulot ou le repas à préparer et... on reste "baba" par le dénouement ! Bref, on est alors énervés parce qu'il va falloir attendre un an au moins avant le prochain Bussi...diable d'homme !
Un très, très bon moment de lecture (cependant, pas un coup de coeur comme l'avait été Ne lâche pas ma main)
Citation
*Car à bien y réfléchir, n'est-il pas plus facile de croire la version des flics et des experts plutôt que celle d'un Arabe infirme qui bosse chez les fous ?
Summerset Abbey - T1 Les héritières de T.J. Brown
Editions France Loisirs - 2014 - ISBN 978.2-298-08187-9 -382 pages - Traduction de Sophie Pertus
Résumé
Londres, 1913. Prudence a grandi auprès de Rowena et Victoria, qu'elle considère comme ses soeurs, oubliant parfois qu'elle n'est que la fille de la préceptrice. À la mort de sir Philip, les deux orphelines sont recueillies par leur oncle au domaine de Summerset Abbey, mais pour rester avec elles, Prudence doit accepter de rejoindre le rang des domestiques. Alors que le monde moderne frappe à la porte du manoir, la jeune femme se retrouve face à son destin.
Pourquoi - comment ce livre ?
Achat trimestriel à faire et un petit parfum de Downtown Abbey que j'adore.
Mon avis
Un premier tome sans grande surprise, si on connaît la série Downtown Abbey (*). On y retrouve chez les domestiques, le majordome hyper strict sur les convenances, la gouvernante, les jalousies entre petites gens, et, chez les aristos, la course au bon mariage, les histoires d'héritage et autres vacheries entre gens de qualité. L'originalité tient donc au personnage de Prudence "passée du haut vers le bas", après la mort de son protecteur, père de ses deux amies Victoria et Rowena.
Ca se lit aisément, grâce à un style fluide qui équilibre bien récit et dialogues. Peut-être lirai-je les deux autres tomes à leur sortie, prévue aux deux prochains trimestres !
(*) et si on ne la connaît pas, grave erreur à réparer d'urgence, ne serait-ce que pour faire connaissance de la délicieuse Lady Violet !!
Les âmes perdues d'Angelkov de Linda Holeman
Editions France-loisirs - Février 2014 - ISBN 9782-298-07878-7 - 685 pages - traduction de Natalie Zimmerman
Résumé
1863. En Russie. Dans le vaste domaine d'Angelkov, la jeune comtesse Antonina mène une vie solitaire auprès de son mari, homme puissant et redouté, et de leur fils Micha, 9 ans.
Par un glacial matin d'hiver, le petit garçon est kidnappé par des soldats sous les yeux de son père. Celui-ci, blessé, ne se remettra pas de cette agression. Antonina devra alors rechercher seule son fils. Le retrouver devient son obsession. Pourra-t-elle compter sur le soutien de sa servante dévouée Lilia ? Et que cache Gricha, le mystérieux régisseur du domaine, secrètement amoureux de la comtesse ?
En cette période de tourmentes et de trahisons, Antonina ne sait plus en qui elle peut avoir réellement confiance...
Pourquoi - comment ce livre ?
Achat du trimestre chez France-loisirs, annoncé comme exclusivité du Club. Le livre se présente comme un coffret avec la couverture aimantée.
Mon avis
Un bon roman avec du rythme. Les retours sur le passé des personnages entrecoupent le récit et éclairent l'histoire en train de se dérouler. Des personnages complexes et intéressants : Antonina empêtrée dans les conventions, son alcoolisme, son amour pour son fils, son attirance pour Gricha, ne parvient pas à se mobiliser dans la recherche de son enfant ; le régisseur, partagé entre sa haine pour le comte et sa passion naissante pour Antonina, accumule les faux-pas ; Lilia, amoureuse de sa patronne, la dessert plus qu'autre chose ; mes préférés, Valentin le musicien et Liocha, le jeune frère de Lilia, qui sont les seuls réellement authentiques. Le tout dans une période historique troublée à souhait.
Ca se lit vite parce qu'on veut arriver au dénouement et savoir ce qu'il va advenir du jeune Micha.
Bon moment de lecture assuré !
Transatlantic de Colum McCann
Editions Belfond - 22 août 2013 - ISBN 978-2714450074 - 375 pages - Traduction de JLuc Piningre
Résumé
Etats-Unis et Irlande, de 1845 à 2011
1919. Aviateurs vétérans de la Grande Guerre, Jack Alcock et Teddy Brown s’apprêtent à un nouveau défi : de Terre-Neuve jusqu’en Irlande, effectuer le premier vol transatlantique sans escale de l’Histoire.
Leurs voisines de chambre, Emily Ehrlich, pétulante journaliste, et sa fille Lottie, leur confient une lettre à l’attention de leur famille installée à Cork.
1845. Esclave affranchi, Frederick Douglass répond à l’invitation de son éditeur pour présenter ses Mémoires et traverse l’Atlantique pour arriver dans une Irlande frappée par la Grande Famine.
Lily Duggan, une jeune bonne sera marquée à vie par sa rencontre avec cet homme extraordinaire.
1998. New York-Londres-Belfast-Dublin-Washington-New York : observateur du processus de paix en Irlande du Nord, le Sénateur Mitchell passe sa vie dans les airs. Pour égayer son existence monotone, il se raccroche à certains petits moments de grâce. Comme sa rencontre avec cette femme malicieuse de 96 ans, Lottie.
1863. Inspirée par Douglass, Lily Duggan est partie et a refait sa vie dans le Missouri. Mais un drame va venir frapper son foyer. De ses six enfants, seule une fille survivra, Emily.
1929. Dix ans après le vol d’Alcock et Brown, Emily et Lottie, refont la traversée sur les traces des deux héros aviateurs. Brown leur remet la lettre qu’il avait soigneusement conservée.
2011. Dans une Irlande en pleine crise, Hannah, quadra solitaire, croule sous les dettes. Et si la lettre de sa grand-mère, rédigée un siècle plus tôt, pouvait lui sauver la vie ?
Pourquoi - comment ce livre ?
Après avoir regardé La Grande Librairie, consacrée aux écrivains de Dublin - Parce que je n'avais encore rien lu de cet auteur que j'ai trouvé infiniment sympathique lors de l'émission - Parce que l'Irlande est chère à mon coeur....
Mon avis
Un bon roman à la construction astucieuse. Les trois premiers récits posent des histoires qui a priori n'ont rien à voir entre elles, sauf que notre auteur peu à peu tire les ficelles et fait les liens dans une deuxième partie, pour un final un peu trop délayé et amer à mon goût ; mais je dis chapeau bas pour une telle maîtrise du récit. De beaux personnages de femmes, comme Lily Duggan par exemple. Un témoignage fort sur les liens indéfectibles entre Etats-Unis et Irlande.
Je tenterai la lecture de son précédent roman "et que le vaste monde poursuive sa course folle" pour décider si je continuerai à suivre l'auteur.
Bonus
*Un entretien exclusif de l'auteur avec Amazon, sur son écriture de Transatlantic
Espace
J'écris dans le placard. Littéralement. J'ai réorganisé mon bureau afin d'intégrer une table en U que j'ai poussée vers l'arrière de la pièce, dans un placard. Je me suis rendu compte que j'aimais m'asseoir sur la table, les jambes tendues, dans...d'accord, je l'admets...le placard. L'ordinateur portable sur mes genoux. Entouré de nombreuses photos et d'une collection de bibelots sur les étagères. Un portrait de James Joyce. Un cliché avec Peter Carey et Nathan Englander. D'anciens portraits de famille. Quand des amis viennent me rendre visite dans mon bureau ils écrivent sur mon mur. Des graffitis spirituels. J'aime cet espace justement parce qu'il est confiné. Ma vue, mon écriture restent concentrées. Pas de fenêtre. Lorsque je révise un texte ou travaille sur un projet journalistique, je sors de mon placard et travaille à mon bureau comme une personne normale.
Outils
J'aimerais vous dire que j'écris au stylo ou au crayon sur du papier ancien, avec des encriers et du papier buvard et tout cet attirail épistolaire, mais j'écris directement sur un ordinateur. En réalité, c'est très difficile d'écrire à la main. Et j'en suis très déçu. Un jour viendra peut-être où j'écrirai à la main, comme je le faisais étant enfant, mais je suis devenu journaliste entre temps et j'écris donc sur un clavier depuis plus de trente ans. Je possède un vieil ordinateur portable plein de miettes (et pour vous dire la vérité, plein de cheveux arrachés). Je n'ai pas de logiciels high-tech ni de rituels d'écriture, hormis bien sûr le fait de me retirer dans le placard.
Bande-son
J'ai travaillé récemment avec ce fabuleux musicien anglais, Moss Freed, auteur de l'album "What Do You See When You Close Your Eyes.” Il compose et relie ses œuvres au monde littéraire. Il utilise une série d'histoires courtes adaptées à sa musique, un mélange subtil de jazz aux thèmes populaires et aux arrangements classiques tranchants. Pour lui l'univers musical et littéraire sont étroitement liés et se complètent inexorablement. Il dit souvent c'est un peu comme écouter en 3D.
Et j'écris en musique. Van Morrison, Lisa Hannigan, Joe Henry et Brian Kennedy ont accompagné l'écriture de mon dernier livre, Transatlantic. Je laisse la musique envahir la pièce. Mais je suis vraiment vieux jeu. J'aimerais pouvoir encore écouter des 33 tours. Et j'ai des centaines de vieilles cassettes qui traînent, inutilisées.
La musique et le rythme sont indispensables lorsque j'écris. J'arpente mon appartement en lisant des textes à haute voix. Mes enfants pensent que je suis cinglé.
Carburant
Un café et une tranche de pain grillé pour le petit déjeuner. Bien évidemment les miettes tombent dans le clavier. Voilà mon quotidien. Je viens de trouver mon épitaphe. "Les miettes se sont retrouvées dans son clavier."
Je n'aime pas boire et écrire. Cela a tendance à me décourager. Si tard le soir j'ai déjà bu un verre ou deux, je ferai un peu de corrections mais c'est dangereux de travailler avec l'esprit altéré par l'alcool. Bien sûr, la jeune génération d'auteurs a tendance à croire à tort que c'est le carburant indispensable.
Mais écrire c'est écrire. Cela n'a rien à voir avec la nourriture et la boisson, bien qu'elles continuent d'inspirer de nombreuses métaphores littéraires. Au final, tu dois te maintenir en bonne santé. Je m'intéresse de plus en plus aux carburants dont mon corps a besoin pour nourrir mon imagination. Je n'ai pris aucune grande mesure en faveur d'une alimentation vraiment saine. Je ne suis pas végétarien contrairement à ma fille Isabella, et je pense vraiment qu'elle influence mes choix alimentaires.
Mots
J'aime lire de la poésie pour lancer la machine. J'aime particulièrement me plonger dans la poésie de Jim Harrison, Wendell Berry, Seamus Heaney, Dylan Thomas, Hopkins. Surtout lorsque je suis perdu. J'essaie de ne pas me préoccuper de leur influence sur mon travail mais nous forgeons notre plume grâce à d'autres plumes.
Pour m'échapper, je ne lis que les meilleurs. Ondaatje. Doctorow. Carey. DeLillo. Morrison. Erdrich. Rushdie. O’Connor, Hemon, Doyle, Bloom. Mais je déteste parler des livres et de mes auteurs favoris parce que j'en oublie toujours un. Je lis de tout mais uniquement parce que le monde littéraire regorge de merveilles.
Inspiration
Je cours tous les jours ou tous les deux jours dans Central Park. Cela m'aide à me vider l'esprit. Je cours avec un très bon ami médecin, Jim Marion. Nous courons tout en discutant de théologie ou de notre dernière gueule de bois. Je partage mes idées avec lui. C'est quelqu'un qui sait écouter. Je fais également du vélo dans le parc avec mon fils. Pas de sieste ! Non ! Une sieste m'achèverait. J'aime cette sensation de fatigue à la fin de la journée. Suivie d'une bonne nuit de sommeil.
Tentation
La tentation est trop forte quand il est question d'e-mail et d'internet. En particulier lorsque l'écriture ne va pas très fort, ce qui est le cas la plupart du temps (notamment en plein milieu d'un roman). J'ai tendance à surfer sur Soccernet.com pour suivre mon équipe favorite, Stoke City. Mais quelle perte de temps. Je regarde les matchs de football les plus obscurs. C'est une vraie maladie. Mes autres vices sont plus ordinaires ... mais je couche la plupart de mes vieux démons sur papier. J'aime devenir "autre" dans les œuvres de fiction. Cela me permet d'être relativement normal dans la vraie vie.
Citations
*Bons musiciens les Irlandais, mais tous leurs chants d'amour sont tristes et tous leurs chants de guerre sont gais.
*Le monde a cela d'admirable qu'il ne s'arrête pas après nous.
Oraisons - L'intégrale de Samantha Bailly
Editions Bragelonne - 29 mars 2013 - ISBN 978-2352946908 - 716 pages
Résumé
En Hélderion, la mort peut rapporter beaucoup… surtout à la famille Manérian, qui procède aux oraisons, les rites funéraires du royaume. Mais la réalité de la mort les frappe de plein fouet lorsqu’on retrouve le corps de leur plus jeune fille dans une ruelle sordide.
Tout désigne les clans, ces dangereux rebelles qui s’opposent à Hélderion. Aileen, prête à tout pour venger sa cadette, se lance dans une enquête qui la mettra à rude épreuve.
Noony, leur soeur aînée, se retrouve quant à elle aux premières loges de l’entrée en guerre de son pays contre le continent voisin. Mais elle est bien décidée à s’opposer à ce conflit qui pourrait tourner en véritable massacre.
Prises dans des intrigues dont les enjeux les dépassent, les deux soeurs devront affronter le système qui les a forgées.
Pourquoi - comment ce livre ?
J'ai déjà lu deux romans de cette jeune auteur et j'aime son univers, alors j'ai eu envie de lire son premier dyptique, publié en intégrale chez Bragelonne.
Mon avis
Elle est jeune "il est vrai, mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend pas le nombre des années". Empruntée à Dom Rodrigue dans le Cid, cette citation me semble parfaitement convenir à cette auteur. Quand on sait qu'elle a commencé à écrire ce roman pendant son année de terminale, on est littéralement bluffés. Car elle nous offre là tout un monde, construit, cohérent, avec toutes ses composantes : politique, sociologique, économique, religieuse et une histoire qui soulève bien des questions sur la vie, la mort, les fidélités, les manipulations génétiques, la religion, bref un niveau de réflexion déjà élevé...
La construction du roman est aussi très intéressante. On suit tour à tour le parcours des deux soeurs Aileen et Noony et l'auteur jette ses filets en Thyrane, en Rouge Terre, avant de tout rassembler en Heldérion, à Abranelle précisément, où on obtient le fin mot de ce qui a été esquissé tout au long du roman. Les chapitres, qui commencent par une définition, un article d'encyclopédie, une régle de jeu ou une précision sur un personnage, sont entrecoupés d'interludes qui font avancer l'histoire de manière habile. L'écriture est fluide, maîtrisée, agréable à lire, et le texte est émaillé de poèmes, extraits d'une pièce de théâtre, paroles de chansons, tous inventés pour ce monde-là, ce qui montre que l'auteur s'est essayée à plusieurs genres avec succès.
La palette de personnages est riche, très riche, tant de personnages principaux que secondaires, les caractères bien travaillés et bien rendus, avec quelques chouchous pour ma part : Noony, Heptiel, Orius et Shala. On peut saluer aussi la création des animaux : trois-larmes, chawins, unis et autre sang-de-lune.
C'est donc au final un roman magnifique, foisonnant (sans qu'on s'y perde), dans lequel on aime à s'immerger jusqu'à oublier le monde alentour, les pages tournent et on en sort à regret, en se disant que l'auteur nous a offert là un bien joli moment de lecture, digne des grands noms de la fantasy.
Un vrai grand coup de coeur pour moi !!
Citations
*Les premières fois sont toutes inoubliables, magiques. Ce sont des expériences banales mais l'attrait de l'inconnu les rend extraordinaires... Ce sentiment de nouveauté, cette surprise et toutes ces premières fois à tenter me rendent amoureuse de la vie.
*Rien n'est plus doux que le sentiment d'être protégé de tout. Rien n'est plus doux que l'amour d'une mère.