Dans les prairies étoilées de Marie-Sabine Roger

alliancecoaching17 Par Le 22/05/2016

Dans Lecture

Editions du Rouergue - Collection La Brune - Date de sortie : 4 mai 2016 - ISBN 978-2812610639​ -  302 pages

4è de couv'

Merlin, auteur d'une série BD à succès, perd son vieux copain Laurent, qui lui a inspiré son héros, Jim Oregon. Comment continuer à le faire vivre dans ses dessins, d'autant que dans son « testament », Laurent lui impose deux contraintes pour l'album à venir…. Marie-Sabine Roger s'amuse allègrement à jongler entre deux mondes, celui de la réalité et de la BD, et donne naissance comme toujours à une tribu de personnages tout en couleurs.

Mon avis 

J'ai découvert ce roman à La Grande Librairie, où l'auteur a été invitée le 5 mai dernier et l'avait bien défendu. C'est elle qui avait écrit La tête en friche, devenu un film avec Depardieu.

C'est rythmé par de très courts chapitres et des incises décrivant les bulles des BD écrites (ou rêvées) par Merlin, le personnage principal qui est aussi le narrateur. Nous avançons avec lui dans les coulisses émotionnelles de la création artistique et suivons les péripéties de la vie de Jim Oregon, avatar de son ami Laurent. Merlin a, du reste, bien du fil à retordre avec ses créatures suite à la lecture du testament de ce dernier et à la commande qu'il lui a passée

Les personnages sont hauts en couleurs, excentriques à souhait, mais défendent de vraies valeurs. La plume est vive, inventive et malicieuse. 

Sous son côté un peu foutraque, il y a cependant dans le roman de vraies réflexions sur le temps qui passe, sur le couple, sur l'amitié et on lit avec plaisir ce roman dans lequel on sent la jubilation de l'auteur.

Ma note 15

Citations

*Depuis que je la connais, je n'ai jamais cessé d'être amoureux fou d'elle, et je crois bien que ça s'aggrave, comme toute affection de très longue durée. (p.68)

*Chaque mort d'un ami est une lampe éteinte, qui rend notre chemin un peu plus hasardeux. (p. 128)

*Avant d’aller dormir, j’ai pris le temps de me remettre le Nobel de la BD. Je ne l’avais pas reçu depuis au moins six mois. C’est un exercice très utile, au niveau de l’estime de soi.

*Les femmes ont une force que nous sommes loin d'avoir, Merlin. Mais tout le mérite nous en revient : grâce à nous, elles ont des siècles d'apprentissage derrière elles. Des siècles d'esclavage, de soumission, de tartes dans la gueule. Et malgré tout, elles vivent, elles survivent, elles se battent. Elles se marrent. Et à la fin de leur vie, elles ne chialent pas sur elles-mêmes, comme je suis en train de le faire. On est vraiment des amateurs à côté d'elles. (p.148)

*Les lecteurs... mettez une apostrophe, on entend l"électeur". Ce n'est pas un simple jeu de langue, une pirouette. On est lu parce qu'on est élu. C'est le lecteur qui fait l'auteur. Et pas l'inverse.