Editions France Loisirs - 2013 - 1151 pages - Traduction de Frédéric Le Berre
Résumé
Phèdre nó Delaunay a été vendue par sa mère alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Habitant désormais la demeure d’un haut personnage de la noblesse, pour le moins énigmatique, elle y apprend l’histoire, la théologie, la politique et les langues étrangères, mais surtout… les arts du plaisir. Car elle possède un don unique, cruel et magnifique, faisant d’elle une espionne précieuse et la plus convoitée des courtisanes.
Rien ne paraît pourtant lui promettre un destin héroïque. Or, lorsqu’elle découvre par hasard le complot qui pèse sur sa patrie, Terre d’Ange, elle n’a d’autre choix que de passer à l’action. Commence alors pour elle une aventure épique et déchirante, semée d’embûches, qu’il lui faudra mener jusqu’au bout pour sauver son peuple.
Récit plein de grandeur, de luxuriance, de sacrifice, de trahison, d’insondables infamies et de conspirations machiavéliques, La Marque dévoile un monde de poètes vénéneux, de courtisans assassins, de monarques trahis et assiégés, de seigneurs de guerre barbares, de traîtres grandioses… vu par les yeux d’une héroïne comme vous n’en avez jamais rencontré et que vous n’oublierez jamais.
Interview de l'auteur à la sortie du roman
Mon avis
En commençant cette lecture, munissez-vous d'un papier et d'un crayon ! En effet, le monde créé (ou re-créé) par l'auteur est foisonnant et il faut un temps certain, avant de situer les personnages, leur appartenance et ce qui les fait avancer... De plus, le "don" de Phèdre n'est pas clairement écrit, et d'allusions en sous-entendus, on peut mettre quelques pages avant d'entrer dans la danse et comprendre ainsi ce qu'est "la marque". Enfin, il faut facilement 200 pages pour que l'action s'accélère (le temps de planter le décor ) Aussi je vous en conjure, SOYEZ PATIENTS, cela en vaut largement la peine....
C'est Phèdre no Delaunay, le personnage principal, qui raconte son histoire. Autour d'elle, des figures importantes : Anafiel Delaunay, Alcuin, Hyacinthe, Joscelin, puis par cercles concentriques tout une foule de personnages apparaissent en fonction de leur domaine d'action : politique, commerce, charme... Tous, bien qu'en grand nombre, sont fouillés, soignés et servent magnifiquement l'intrigue.
L'intrigue est très finement ficelée, compliquée mais tout à fait vraisemblable. L'univers, situé dans ce qu'on reconnaît d'une Europe de la Renaissance, est riche de pays, peuples, coutumes et relations. En cela, on peut saluer l'imagination et la rigueur de l'auteur. Hormis les grands classiques de la fantasy, je n'avais trouvé un monde aussi élaboré que dans Filles de Lune d'Elisabeth Tremblay. Il y a là un véritable souffle épique et tout est savamment dosé : récit, descriptions, dialogues, rythme.
Enfin je voudrais faire une mention spéciale au traducteur Frédéric Le Berre. La traduction est un art difficile : saisir l'intention de l'auteur et la restituer sans l'affadir ou la dénaturer, une gageure ! Eh bien, en l'occurence, nous avons affaire à un traducteur qui a su, malgré le foisonnement, user de toutes les ressources de notre belle langue pour magnifier le texte de J. Carey. Une performance que je salue !
Ce roman est une réussite et je vous le conseille vivement !