seconde guerre mondiale

Dans Lecture

Lettres à Stella - Iona Grey

Par Le 21/09/2016

Editions Les Escales - Date de sortie : 12 mai 2016 - ISBN 9782365 691628 - 486 pages - Traduction d'Alice Delarbre

4è de couv'

À la nuit tombée, fuyant la violence de son compagnon, une jeune femme court dans les rues glacées de Londres. Jess n'a nulle part où aller. Surgissant dans une ruelle déserte, elle trouve refuge dans une maison abandonnée. Le lendemain matin, le facteur glisse une lettre mystérieuse par la porte. Incapable de résister à la tentation, Jess ne peut s'empêcher de la lire et se retrouve plongée dans une histoire d'amour d'un autre temps.
1943. Dans une église de Londres bombardée par le Blitz, Stella rencontre Dan, un aviateur américain. Très vite, ils sont irrésistiblement attirés l'un par l'autre. Leur histoire est a priori impossible. Rien ne joue en leur faveur : elle vient de se marier à un pasteur, lui n'a qu'une chance sur cinq de sortir vivant de cette guerre. Perdus et sans repères, la seule chose à laquelle les deux amants peuvent s'accrocher sont les lettres qu'ils s'écrivent, promesses d'un bonheur à venir.
Le temps a passé, le destin est cruel, mais Jess est déterminée à savoir ce qui leur est arrivé. Inspirée par cet amour, portée par son enquête, elle trouvera à son tour les clefs d'un avenir meilleur.

Mon avis

Un roman comme je les aime !

Deux périodes, deux femmes, Stella et Jess, personnages phares qui vont se rejoindre grâce à des lettres écrites par Dan, un pilote américain, lors de la Seconde Guerre Mondiale.

De beaux personnages que l'on a plaisir à accompagner au fil des pages dans une histoire d'amour très forte qui court de 1943 à 2011. Le parallèle entre les deux histoiresLa vie dans la petite paroisse lors de cette période trouble bien retracée. L'écriture fluide qui nous fait tourner les pages pour connaître l'issue de la quête de Jess et Will. Autant d'atouts pour ce roman que je vous recommande chaudement.

Ma note  18

L'auteur  

Dans Lecture

Les années du silence - T1 - de Louise Tremblay d'Essiambre

Par Le 20/08/2016

Editions Charleston - Date de sortie : 8 janvier 2016 - ISBN 9782368 120439 - 444 pages

4è de couv'

1942. À l'aube de ses dix-huit ans, Cécile Veilleux doit quitter la ferme de ses parents, dans la Beauce, et son fiancé Jérôme, pour dissimuler une grossesse qui jetterait l'opprobre sur sa famille.
Au même moment, à Québec, la jeune Rolande Comeau est envoyée à l'hôpital de la Miséricorde pour dissimuler une grossesse tout aussi honteuse.
Recluses à l'orphelinat, les deux jeunes filles vont subir les affres du silence. Le silence à garder sur leurs blessures et leur déshonneur, qu'il faut à tout prix cacher. Le silence qui marque brutalement la fin de leur jeunesse. Dans la tourmente, l'amitié entre les deux jeunes filles pourra-t-elle les aider à surmonter ces épreuves ? Et l'amour entre Cécile et Jérôme survivra-t-il, malgré l'absence et la guerre qui se profile ?

Mon avis

Voilà un premier tome que j'ai trouvé réussi, parce qu'il m'a donné envie de poursuivre l'histoire de cette famille ! 

Nous suivons donc Cécile des années 40 aux années 80. Sa famille nombreuse (12 frères et soeurs), ses désirs de mariage et d'enfants. Son amour indéfectible pour Jérôme, le silence qu'elle doit garder sur leur fille, son métier. C'est un très beau personnage, une femme sensible, courageuse, qui décide d'avancer, malgré les nombreux obstacles que la vie place devant elle. De très beaux personnages secondaires aussi, tels Rolande et sa souffrance, la tante Gisèle et Don Paulo, tellement humains et généreux. 

C'est aussi une époque et la place de la femme dans celle-ci dont parle l'auteur, des relations mère-enfants, des non-dits qui les rendent compliquées, voire délétères.

Une écriture que l'on sent maîtrisée, mais fluide à la lecture. Un roman poignant, fort en émotions.

Je viens de recevoir le tome 2 qui ne va pas demeurer très longtemps dans ma PAL !!

Ma note  17

L'auteur  

Dans Lecture

Plume fantôme d'Isabel Wolff

Par Le 04/06/2016

Editions France Loisirs - Date de sortie : 6 mai 2015 - ISBN 9782298 111033 - 375 pages - Traduction de Denyse Beaulieu

4è de couv'

Jenni est ghostwriter (nègre), qui prête sa « plume fantôme » aux autobiographies de ses clients. Ce travail lui convient parfaitement - toujours hantée par une tragédie de son enfance, elle préfère se réfugier dans les souvenirs d'autrui plutôt que de ressasser les siens.
Klara, petite fille pendant la Seconde Guerre mondiale, a passé plusieurs années dans un camp d'internement à Java, sous l'occupation japonaise. Elle n'a jamais parlé de ce qu'elle y a vécu, mais à l'approche de son quatre-vingtième anniversaire, elle comprend qu'il est temps de partager l'extraordinaire récit de sa survie.
Tout en amenant Klara à raconter son enfance et à dévoiler un épisode méconnu de l'histoire mondiale, Jenni est contrainte de revenir sur son propre passé. Jenni et Klara pourront-elles s'aider l'une l'autre à apaiser leurs fantômes ?

Mon avis

J'ai beaucoup aimé ce roman où alternent l'histoire de Jenni, la narratrice, et celle de Klara dont elle est la plume fantôme. Chacune d'elles a vécu un drame et écrire l'histoire de Klara, vieille dame de quatre-vingts ans va permettre à Jenni de faire face au drame qu'elle-même a vécu vingt-cinq ans auparavant, précisément dans le village de Klara. La confiance entre ces deux femmes est immédiate et elles se livrent peu à peu leurs secrets enfouis.

J'avais déjà lu un ou deux romans de l'auteur (Les mésaventures de Minty Malone et Un amour vintage) dont je me rappelais la plume humoristique. J'ai donc été enchantée de la trouver dans un autre registre. Le propos historique (sur l'internement des colons hollandais par les japonais à Java) est riche et documenté, sans en faire des tonnes, juste de quoi alimenter le récit de la vieille dame. Les deux protagonistes sont émouvantes dans leur souffrance et on souhaite avec elles l'apaisement. L'écriture est fluide, rythmée. Les émotions fortes sont au rendez-vous.

Une histoire passionnante qui montre le pouvoir et la force des mots pour surmonter les drames, un roman que je vous recommande vivement.

Ma note 17.5

Dans Lecture

Max de Sarah Cohen-Scali

Par Le 16/11/2014

Couverture Max

Editions Gallimard Jeunesse - Collection : Scripto - Date de sortie : 31 mai 2012 - ISBN 978-2070643899 - 473 pages

Prix Prix Sorcières 2013

Résumé

 "19 avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Fürher. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l'on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d'aimer. Heil Hitler !"Max est le prototype parfait du programme "Lebensborn" initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis mettent au monde de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l'Allemagne puis l'Europe occupée par le Reich.

Pourquoi - comment ce livre ?

Emprunté à la bibliothèque jeunesse. J'avais déjà lu "les cendres froides" de Valentin Musso sur les Lebensborn.

Les premières pages en 3 minutes   

Mon avis 

Tout d'abord, un avertissement. Ce livre est classé littérature jeunesse, mais je pense qu'il faut éviter de le proposer avant 15-16 ans, parce qu'il est très explicite sur la période et pourrait déstabiliser de plus jeunes lecteurs.

Quelle bonne idée de faire parler Max lui-même ! Ca donne une fraîcheur et une (fausse) naïveté, y compris quand il raconte des horreurs. J'ai adoré sa période foetus et bébé embrigadé, sous le charme du Führer, né dans le Lebensborn (fontaine de vie) de Steinhöring, c'est à dire le premier quart du roman. On y apprend la manière dont les Frauen étaient choisies, quelle vie elles menaient, comment les bébés étaient triés : "harmonish", ils vivaient, "lapins", ils étaient "désinfectés". L'enfant est fier d'intégrer peu à peu les codes de ces lieux. Pour une fois, c'est écrit du point de vue des bourreaux, pas des victimes.

Après ça se corse ! Mais là encore, le talent de l'auteur a été de raconter avec dureté mais sans fard, la réalité du tri, des enlèvements, des camps, la manière dont les nazis se sont servis du Klein Kaiser. On imagine aussi la détresse de ces enfants sans identité, à la fin de la guerre. 

Il y a de beaux personnages sur le chemin de Max-Konrad, dont le plus poignant à mon sens est Lukas, qui vit la période de manière complètement opposée à Max, car il est juif et polonais. Le personnage de Max au final n'est pas détestable, car on lui accorde d'être le pur produit d'une idéologie haïssable. Le style s'accorde très bien au propos.

Beau roman, très fort, que je vous recommande.

Participe à mon challenge Ob 330c81 bingo lecture petit comme Livre emprunté à la bibliothèque.

Dans Lecture

Gravé dans le sable de Michel Bussi

Par Le 30/08/2014

Couverture Gravé dans le sable

Editions France Loisirs - date de sortie : mai 2014 - ISBN 9782 298085280 - 508 pages

Précédemment sorti -en 2007- sous le titre Omaha Crimes aux éditions PTC

Résumé

Juin 1944. 178 soldats sont tirés au sort pour débarquer sur la côte Normande ; ils seront les premiers tués. Mais peut-on conjurer le sort ? Tricher à cette loterie ? Et vous, que seriez-vous prêt à promettre pour échanger votre place ? Et votre promesse, que vaudra-t-elle lorsque tous les témoins seront morts ?

Pourquoi - comment ce roman ?

Parce que j'aime l'écriture de Michel Bussi et que cet ouvrage est un de ses premiers romans.

Les premières lignes en 3 minutes   

Mon avis

C'est le 5è roman que je lis de cet auteur, un de ses premiers en fait, et j'aime toujours autant sa plume de raconteur d'histoires. Dans celui-ci, on navigue entre 1944-1964 et 1975, on parle du débarquement en Normandie, terre natale de Michel Bussi.

Encore une fois, l'intrigue est emberlificotée, on se demande bien des fois comment il va s'en tirer, mais... no problemo, l'homme a du répondant. Je n'ai pas trouvé les personnages plus sympathiques que ça, sauf Nick peut-être, dans son rôle d'amoureux transi, mais vraiment l'histoire m'a tenue en haleine et j'ai vraiment aimé ça, moi qui d'habitude n'aime pas trop les romans qui nous balladent d'époque en époque.

Il y a bien quelques petits anachronismes (ex le code postal en 1964 n'était pas encore inventé, les téléspectateurs n'étaient pas encore accros aux séries policières américaines, of course...), mais on passe facilement parce que c'était un de ses premiers romans !! 

Je vous recommande donc vivement cette lecture !

Dans Lecture

Le châle de cachemire de Rosie Thomas

Par Le 16/04/2014

Couverture Le Châle de cachemire

Editions Charleston - 26 avril 2013 - ISBN  978-2368120033 - 490 pages - Traduction de Marie-Axelle de La Rochefoucauld

Résumé

Pays de Galles, 1940. Jeune mariée, Nerys Watkins quitte la campagne galloise pour accompagner son mari missionnaire affecté en Inde. Alors que la guerre du Cachemire éclate, elle découvre Srinagar, la ville au bord du lac, où les Britanniques habitent de luxueux bateaux et dansent, flirtent et cancanent comme s'il n'y avait pas de guerre. Nerys est entraînée dans une dangereuse amitié et, au moment où elle retrouve son mari, l'innocente épouse galloise n'est plus la même femme. Des années plus tard, alors que Mair Ellis débarrasse la maison de son père, elle découvre un éblouissant châle ancien et une boucle de cheveux d'enfant. Se rendant au Cachemire sur les traces de ses grands-parents, Mair se lance dans une quête qui changera à jamais sa vie.

Pourquoi - comment ce livre ?

Depuis sa sortie, ce livre me fait de l'oeil grâce à sa belle couverture.

L'auteur nous présente son roman.

 

Mon avis 

Voilà un roman comme je souhaiterais en écrire ! j'y ai trouvé tous les ingrédients qui font que le lecteur est hâpé dès les premières lignes.

Au décès de leur père, les trois enfants se retrouvent pour vider la maison.  Chacun souhaite conserver quelques souvenirs de leurs parents défunts, en fonction de son mode de vie et de son caractère. Mair, célibataire, sans projet précis, prend un châle, une enveloppe avec une mèche de cheveux et une photo, qui ont appartenu à leur grand-mère Nérys.

A partir de là se tisse l'histoire de cette grand-mère, femme de missionnaire en Inde pendant la seconde guerre mondiale.

Et quand Mair décide de partir dans le Cachemire pour retrouver le fil de l'histoire de ce châle, un nouveau motif va se dessiner autour du précieux lainage.

Dans ce roman, il y a tout ce qui fait un très beau texte : l'Histoire qui croise les histoires personnelles ou collectives, les lieux grandioses décrits par petites touches tellement réalistes qu'on croirait y être, de nombreux sujets : la vie à l'arrière et l'adultère en temps de guerre, l'ascension des grands sommets himalayens, les missionnaires chrétiens en Asie, les conditions de vie dans les villages du Cachemire... Et les gens surtout ! L'auteur nous livre ici une galerie de personnages tous plus attachants avec un gros "plus" pour Rainer, Myrtle, Farida et Bruno....

C'est une véritable fresque chatoyante, épicée, tissée sur la trame du châle de Zahra. Magnifique, envoûtant, addictif !!! L'auteur a reçu pour ce roman le Grand Prix du Roman en Angleterre en 2012, ô combien mérité.

Un coup de coeur pour moi... qui le sera pour vous assurément ! Clin d'œil

Citations :

* Le monde n'était pas noir ou blanc en terme d'amour. ll y avait d'infinies permutations de couleurs, et cent mille degrés de sentiments, entre aimer et ne pas aimer.

*Il n'y a point de génie sans un grain de folie.

*C'était peut-être cela, vieillir : prendre conscience de plus en plus que tout ce qui vous arrive recouvre des souvenirs plus anciens, déclenche de nouvelles vagues d'associations, jusqu'à ce que chaque évènement vous semble autant la résonance du passé que la réalité présente.

*Comme il est étrange que eux personnes puissent avoir une conversation tout hau et, simultanément, en avoir une autre dans leurs coeurs.

Dans Lecture

La scène des souvenirs de Kate Morton

Par Le 09/05/2013

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Editions Presses de la Cité - 2013 - 572 pages - Traduit de l'anglais par Anne-Sylvie Homassel

Résumé

2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend dans le Suffolk, au chevet de sa mère âgée. Dans la ferme de son enfance, la comédienne est assaillie par les souvenirs, et plus particulièrement par les images d'un après-midi d'été étouffant, cinquante ans auparavant. Partie se réfugier dans une cabane perchée dans les arbres afin de rêvasser tranquillement, Laurel, alors adolescente, avait vu sa mère poignarder un inconnu. Un événement que personne n'avait évoqué par la suite. Hantée par ce drame resté secret, Laurel décide de plonger dans le passé de sa famille. Elle trouve dans le grenier une photographie datant de la Seconde Guerre mondiale qui lui révèle l'existence d'une certaine Vivien…


Mon avis

Dans ce roman, l'époque phare est celle du Blitz à Londres (nous sommes du reste précisément aujourd'hui 9 mai à l'anniversaire de l'avant-dernier raid : Londres le 10 mai), période sombre, difficile pour les habitants avec ces bombardements stratégiques ciblés, programmés pour détruire au maximum, avec un bilan de plus de 14 500 civils tués et 20 000 blessés. En 2011, Laurel, la fille ainée, enquête sur le passé de sa mère qui est alors mourante. Le point de départ du livre est un évènement de 1961. 

Comme c'est le troisième roman de Kate Morton que je lis après "Les Brumes de Riverton" et "Le Jardin des Secrets", j'y ai retrouvé les procédés narratifs déjà utilisés par Kate Morton : extraits de journaux intimes, histoire dans l'histoire, allers-retours entre les époques...et aussi l'attrait de l'auteur pour déterrer les secrets de famille, fussent-ils enfouis sous de nombreuses couches de non-dits, d'évitements, de couvercles mis sur un chaudron par trop bouillonnant. Mais voilà, à un moment ou à un autre, les bulles s'échappent et quand elles éclatent, elles peuvent blesser.

Avec un art consommé du détour et du ralentissement, Kate Morton fait languir (un peu trop ?) le lecteur pendant 546 pages avant de lâcher l'info qui éclaire tout.  J'ai un peu regretté  qu'à la fin, on parle beaucoup de la découverte de la vérité et que les derniers jours de Dorothy dans sa maison, entourée de ses enfants soient moins développés ; ça aurait bouclé sur l'enfance de cette fratrie. Autre "fil" non abouti : la stérilité de Vivien.....(je   ne peux pas en dire plus pour ne rien dévoiler). Cela dit, on ne s'ennuie (presque) pas car c'est très documenté. Les personnages principaux sont bien vus et on a plaisir à les suivre dans leurs vies, les secondaires restant un peu en lisière.

Je vous recommande cette lecture, qui procure à coup sûr intérêt, dépaysement et évasion.

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