rentrée littéraire janvier

Dans Lecture

La poupée de Kafka de Fabrice Colin

Par Le 10/01/2016

Editions Actes Sud - Domaine français - Date de sortie :  6 janvier 2016 - ISBN 9782330 057831 - 259 pages 

4è de couv

Au cours d'un séjour à Berlin, la jeune Julie Spieler, en quête d'une très improbable réconciliation avec son père Abel – époux décevant, séducteur impénitent, menteur invétéré et professeur de littérature allemande à la Sorbonne –, débusque la récipiendaire putative de textes inédits de Kafka, écrivain qui fascine son père jusqu'à l'obsession. La jeune fille entame alors de difficiles tentatives d'approche auprès de cette vieille dame particulièrement rétive qui porte en elle toute la mémoire d'un siècle traversé de guerres, d'exils et d'horreurs. Tous trois se retrouvent dans un chalet face au Mont Blanc afin de tenter de solder, ensemble ou séparément, tous leurs comptes respectifs.

Mon avis

Ce que j'aime chez cet auteur c'est qu'il est impossible de lui coller une étiquette, tant son talent s'exprime dans différents genres : jeunesse, fantastique, young adult... Là c'est apparemment encore une autre facette qu'il nous offre et j'adôoore ça !

Tout comme j'ai adoré ce roman qui sera mon premier coup de coeur 2016 !! C'est d'abord une très belle histoire père-fille, très sensible, sur la difficulté de communiquer, de dire les sentiments. Puis la quête et la rencontre d'Else. Est-elle réellement ou non la petite fille à la poupée, a-t-elle conservé les lettres ? De silence en mensonges, le lecteur ne sait plus très bien. Pour ma part, je me suis attachée à ces trois personnages et ai apprécié de les savoir réunis au chalet, à tenter de s'apprivoiser. Il y a de très belles pages en italique sur la vie d'Else enfant, notamment celles sur Auschwitz ; c'est évoqué avec un vrai talent, juste les mots qu'il faut. Et Kafka qui plane au-dessus de tout ça... magique !

C'est toujours difficile de parler d'un coup de coeur, alors un conseil, lisez-le et goûtez la saveur de ce roman dont l'auteur, pour moi, atteint un pallier dans sa carrière déjà bien remplie, une maturité de plume que j'aurai grand plaisir à retrouver.

Ma note 19

Citations

*Un premier coup de tonnerre ébranla l'horizon couleur hématome qui se faisait passer pour ciel. (p 54)

*Les éclairs continuaient de taillader la nuit. (p 54)

*La pluie s'entêtait, un puissant tintamarre qui faisait monter des filaments tièdes de la terre. (p 154)

*Baignée dans son lait d'étoiles, la nuit se prélassait. (p 178)

*Après un temps, même les pensées disparaissent : sans oxygène, elles se racornissent, se flétrissent et, pareilles à des orchidées de cendre, finissent par mourir. (p 180)

*Le passé est un mensonge concpcté par le présent qui souffre et puis même la souffrance finit par se lasser et le passé s'effrite, et il n'en reste que des cendres. Je souffle sur elles. (p 213)

Ce livre participe au Challenge Top 50 Livresque pour un livre publié cette année.

 

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