Editions Julliard - Date de sortie : 18 août 2016 - ISBN 9782260 029229 - 352 pages
4è de couv'
Peu après son divorce, Augustin doit se séparer de sa maison. Bouleversé par le spectacle du déménagement, il s'enfuit en voiture avec pour tout bagage quelques photos, un ordinateur et ses deux vélos, puis se lance dans une course folle à la recherche d'un refuge, butant sur les personnes que le hasard place sur sa route – dont une femme qui le poursuit d'hôtel en hôtel. Revivrait-il le même effondrement psychique que sa mère, expulsée de son bel appartement de Neuilly un demi-siècle plus tôt ? Égaré, furieux et magnifique, Augustin entreprend alors de reconstituer l'histoire de cette femme qu'il a enterrée sans une larme. Au fil de ses rencontres, son regard sur elle commence à changer.
Mon avis
Il est formidable de voir comme certaines lectures arrivent à point nommé dans nos vies ! Ce nouveau roman de Lionel Duroy, dans ce qu'il nous offre comme réflexions sur l'écriture, les lieux, la mère, le désir, en est l'exemple pour moi, même si le propos n'est pas ici de dire en quoi...
Augustin Trevel est à un moment de sa vie où il est complètement largué : plus de maison, divorcé deux fois, pas très proche de ses enfants, il maraude sur les routes de France, à la recherche de l'endroit où il pourra écrire son prochain roman. La Bretagne ? Verdun ? Moulins ? non, finalement ce sera le lieu d'enfance de sa mère pour marcher sur les traces de celle qu'il a toujours appelée l'idiote, mais dont il découvre la souffrance, tellement semblable à la sienne en ce moment. Sur sa route, il rencontrera Sarah, véritable stalker, traqueuse qui a décidé qu'elle l'aime et qu'elle ira où il ira, mais quid de la suite de cette relation ?
J'ai adoré cette longue introspection du personnage, au fil de son cheminement vers la connaissance de "la mère". Il y a des phrases terribles comme : "la pensée lui était venue que le héros de 14-18 aurait pu reposer sous l'une de ces croix et qu'en ce cas la mère n'aurait pas vu le jour, ce qui l'avait précipité dans un conte enchanteur (...) Mais le héros de 14-18 avait survécu à ses blessures et sa mère était née. Il était malheureusement impossible de revenir là-dessus." (p.50) et bien d'autres, mais on peut penser à la fin que le roman sur elle qu'il écrira, et dont il peine à trouver la première phrase, sera bien différent...
Duroy et sa famille, c'est une longue histoire, sans fin ? mais je l'ai senti sur la voie de l'apaisement. J'ai énormément apprécié ce road movie aux quelques scènes improbables (le déballage dans le parking de l'hôtel par exemple) dont j'ai souri.
En bref, un très bon moment de lecture, pas loin du coup de coeur qui a fait écho en moi et que je vous recommande.
Ma note 18.5
L'auteur