Editions Plon/julliard - Date de sortie : 25 août 2016 - ISBN 9782259 223454 - 170 pages
4è de couv'
" J'ai passé plus de temps que toi sur cette Terre. Et notre différence, c'est que moi, je t'ai perdue. C'est parce que j'ai continué à vivre que je le sais. J'ai voulu être seul souvent pour être avec toi. Il faut bien donner son temps aux amours invisibles. S'en occuper un peu. Encore maintenant je me demande comment tu vas. Ce que tu fais. Je cherche de tes nouvelles. J'invoque la colère pour que tu la calmes. Quelques rires où tu me rejoindrais. Et le soleil a changé, puisqu'il manque une ombre. Mais je suis heureux. Et c'est à ton absence que je dois de le savoir. "
Mon avis
On sait qu'il s'agit là du triangle amoureux Samuel Benchetrit-Marie Trintignant-Bertrand Cantat, dont les média ont largement parlé à l'époque de ce fait divers dramatique. Dans ce récit, la femme vient "visiter" l'auteur le temps d'une nuit et il évoque avec elle tout ce qu'ils ont vécu ensemble, notamment ce qui les lie à jamais, leur fils Jules.
C'est très surprenant d'entrer ainsi dans l'intimité d'un couple, dans les souvenirs de celui qui a été quitté, dans ce cri d'amour. Tout est dit, raconté, étalé, il y a cependant une vraie pudeur dans l'impudeur. Par la force des choses, on a une seule voix, celle de l'homme qui s'adresse à "la morte de sa vie", la femme ayant succombé aux coups de celui pour qui elle a quitté l'auteur. Le manque est évident, poignant.
Le texte de cette déambulation est poétique, plein d'émotions, mais sans animosité. Rien n'est sordide, si ce n'est la mort elle-même. C'est un cri d'amour magnifique, amour que j'ai senti apaisé, porté en lui, à jamais, comme un trésor, par un homme qui s'autorise cependant à vivre pleinement sa vie, sans elle.
Je sais déjà que ce petit livre aura une place particulière dans ma bibliothèque. J'aurai souvent envie de le relire car c'est beau et je vous le recommande chaudement.
Ma note 18.5
Citation
*Je souhaite aux gens de mourir en aimant. D'aimer mille fois et toujours plus. De tout oublier sauf qu'ils ont aimé comme on les aimait.
L'auteur