Fleuve Editions - Date de sortie : 12 juin 2014 - ISBN 978-2265097223 - 320 pages - Traduction de Joëlle Touati
Résumé
Ce matin de 1924, quand Rose Baker, sténo-dactylographe au commissariat du Lower East Side, lève les yeux de sa machine à écrire, elle est saisie par la beauté, l'élégance et le magnétisme de sa nouvelle collègue. Elle n'est pas la seule, car Odalie envoûte tout le monde sur son passage. Pour Rose, jeune femme sans éclat, marquée par la rigueur de son éducation religieuse, cette rencontre signe le début d'une nouvelle vie. Et les deux femmes, pourtant aux antipodes l'une de l'autre, deviennent vite inséparables. Au contact d'Odalie, Rose perd ses repères, renie ses principes, découvre la grande vie et le monde interlope, celui des bars clandestins et des bootleggers. Mais bientôt, la fascination que Rose voue à son amie se meut en véritable obsession et les questions se bousculent : qui est vraiment Odalie ? D'où sort-elle tout cet argent qui lui permet de mener grand train ? Et pourquoi élude-t-elle toutes les questions sur son passé ?
Editions Gallimard Jeunesse - Collection : Scripto - Date de sortie : 31 mai 2012 - ISBN 978-2070643899 - 473 pages
Prix Sorcières 2013
Résumé
"19 avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Fürher. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l'on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d'aimer. Heil Hitler !"Max est le prototype parfait du programme "Lebensborn" initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis mettent au monde de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l'Allemagne puis l'Europe occupée par le Reich.
Pourquoi - comment ce livre ?
Emprunté à la bibliothèque jeunesse. J'avais déjà lu "les cendres froides" de Valentin Musso sur les Lebensborn.
Les premières pages en 3 minutes
Mon avis
Tout d'abord, un avertissement. Ce livre est classé littérature jeunesse, mais je pense qu'il faut éviter de le proposer avant 15-16 ans, parce qu'il est très explicite sur la période et pourrait déstabiliser de plus jeunes lecteurs.
Quelle bonne idée de faire parler Max lui-même ! Ca donne une fraîcheur et une (fausse) naïveté, y compris quand il raconte des horreurs. J'ai adoré sa période foetus et bébé embrigadé, sous le charme du Führer, né dans le Lebensborn (fontaine de vie) de Steinhöring, c'est à dire le premier quart du roman. On y apprend la manière dont les Frauen étaient choisies, quelle vie elles menaient, comment les bébés étaient triés : "harmonish", ils vivaient, "lapins", ils étaient "désinfectés". L'enfant est fier d'intégrer peu à peu les codes de ces lieux. Pour une fois, c'est écrit du point de vue des bourreaux, pas des victimes.
Après ça se corse ! Mais là encore, le talent de l'auteur a été de raconter avec dureté mais sans fard, la réalité du tri, des enlèvements, des camps, la manière dont les nazis se sont servis du Klein Kaiser. On imagine aussi la détresse de ces enfants sans identité, à la fin de la guerre.
Il y a de beaux personnages sur le chemin de Max-Konrad, dont le plus poignant à mon sens est Lukas, qui vit la période de manière complètement opposée à Max, car il est juif et polonais. Le personnage de Max au final n'est pas détestable, car on lui accorde d'être le pur produit d'une idéologie haïssable. Le style s'accorde très bien au propos.
Beau roman, très fort, que je vous recommande.
Participe à mon challenge comme Livre emprunté à la bibliothèque.
Editions Paris Musées - Date de sortie : 29 mars 2014 - ISBN 978-2759602445 - 415 pages
Résumé
A l'occasion de l'Exposition Universelle de 1900, plus de cinquante millions de visiteurs viennent du monde entier célébrer le nouveau siècle à Paris, capitale autoproclamée de la civilisation. Le spectacle, le théâtre, la musique, les salons et les expositions - tout ce qui a contribué à construire l'image de Paris comme la ville à la fois du luxe et des loisirs pour tous, ainsi que les innovations techniques, l'art de vivre, l'effervescence culturelle, l'élégance de la Parisienne sont illustrés par des témoignages variés et une iconographie originale.
En écho aux nombreuses manifestations qui commémoreront en 2014 le début de la première Guerre mondiale, cet ouvrage évoque l'ultime feu d'artifice d'une nation sûre d'elle-même à la veille du grand basculement.
Pourquoi - comment ce livre ?
Offert par mon chéri pour mon anniversaire, car il sait mon attachement à cette période historique sur laquelle je suis en train d'écrire.
Les premières pages en 3 minutes
Mon avis
Avec ce bel ouvrage, on est entraînés, avec la bonne société, dans le tourbillon et l'euphorie qui régnaient à Paris pendant l'exposition universelle de 1900, si riche en évènements et inventions.
C'est un livre magnifique, presque une oeuvre d'art, dont le texte riche et soigné rend bien hommage au choix iconographique. Après huit essais produits par des historiens et des universitaires, il est organisé en six sections : Paris, vitrine du monde - Paris art nouveau - Paris, capitale des arts - le mythe de la parisienne - Paris la nuit et Paris en scène.
On y croise tous les grands personnages de cette époque, qu'ils soient politiques, du monde des arts, des sciences ou du spectacle, comme des gens moins connus mais qui ont contribué à leur manière à cette période effervescente, foisonnante.
En annexe figure l'Actualité artistique parisienne de 1895 à 1905, trés détaillée (une vingtaine de pages).
Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.
Voici donc le thème de cette semaine :
Les 7 livres que vous aimeriez relire un jour
Je n’aime pas trop relire mes livres, car à la deuxième lecture, il me manque l’effet de surprise. De plus, il y a tant de livres qui me font envie, que je manque de temps pur relire ceux que j’ai déjà lus…
Pourtant, je pourrais faire exception pour :
*Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell : pour voir si la magie opère encore maintenant que j’ai vu le film
*Toute la série : Le Chardon et le Tartan de Diana Gabaldon (qui vient de ressortir sous le titre Outlander (avec la série télévisée à l’appui)
*La série La Pierre de Lumière de Christian Jacq
*La série Les Dames du Lac de Marion Zimmer Bradley
*Les Illusions perdues de Balzac
*Que ma joie demeure de Jean Giono : parce que j’ai eu un mal de chien à le lire quand j’étais au lycée et que, pourtant, je pense que c’est un beau texte
*Verbier, Herbier verbal de Michel Volkovitch : parce que c’est une mine pour quiconque veut écrire !
A la semaine prochaine !
le thème sera : Les 10 suites de séries que vous attendez impatiemment
Editions Grasset - date de sortie : 4 septembre 1985 - ISBN 978-2246358411 - 257 pages
Résumé
L'Irlande, vers le milieu du XIXe siècle, c'est l'orgueilleuse aristocratie à laquelle appartient Arthur James, le héros du premier roman d'Anne Pons. C'est aussi le peuple des paysans qui n'ont pas oublié la Grande Famine, tous ceux que brûle la haine de l'occupant séculaire. Le jeune landlord partira pour le Grand Tour, ce voyage d'initiation que faisaient déjà ses ancêtres. A Naples, il rencontrera Marie la cantatrice française si libre et si douée pour le bonheur. Mais l'Irlande le rappelle avec ses luttes et ses martyrs. Et il y aura Cicely qui, elle, appartient à la caste. Arthur l'épousera, tandis qu'au domaine arrive une lettre de Marie qui a eu un enfant de lui...
Pourquoi - comment ce livre ?
Emprunté à maman qui, croyant qu'il était à moi, voulait me le rendre ! Pour le fait qu'il se passe en Irlande, pays cher à mon coeur.
Les premières pages en 3 minutes
Mon avis
Roman que j'ai trouvé sans grand relief ; le politique prend la forme d'un documentaire, on n'y sent pas une vraie implication, corps et âme, d'Arthur, comme l'ont sans doute été les vrais défenseurs de l'Irlande indépendante. Tout comme je n'ai pas eu l'impression de lire un roman passionnel, avec élans, hésitations, souffrances, retours...
Ce personnage d'Arthur est somme toute assez fade. Seule la mort de sa mère nous le rend plus accessible, plus humain, moins lisse. Quant à la pauvre Marie, ce n'est pas non plus une battante ! Reste l'écriture qui est soignée.
Bref, je l'ai lu jusqu'au bout, mais ce roman a été une déception !
Editions Pocket - Date de sortie : 3 avril 2014 - ISBN 978-2266236799 - 441 pages - Traduction de Laura Derajinski
Résumé
Qu'avez-vous fait de vos rêves de jeunesse ?
À la mort de sa mère, Brett Bohlinger pense qu'elle va hériter de l'empire de cosmétique familial. Mais, à sa grande surprise, elle ne reçoit qu'un vieux papier jauni et chiffonné : la liste des choses qu'elle voulait vivre, rédigée lorsqu'elle avait 14 ans. Pour toucher sa part d'héritage, elle aura un an pour réaliser tous les objectifs de cette life list... Mais la Brett d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la jeune fille de l'époque, et ses rêves d'adultes sont bien différents. Enseigner ? Elle n'a aucune envie d'abandonner son salaire confortable pour batailler avec des enfants rebelles. Un bébé ? Cela fait longtemps qu'elle y a renoncé, et de toute façon Andrew, son petit ami avocat, n'en veut pas. Entamer une vraie relation avec un père trop distant ? Les circonstances ne s'y prêtent guère. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew, à moins que...
Pourquoi - comment ce livre ?
Pour la couverture qui donne l'impression que tout est possible : on lâche tout et on s'envole vers autre chose...
Les premières pages en 3 minutes
Mon avis
Brett (dont, entre nous, je n'aime pas le prénom) se débat avec la réalisation des objectifs inscrits sur sa liste, pas tant pour toucher l'héritage que pour retrouver l'énergie et l'amour de la vie de celle qu'elle était à quatorze ans, quand elle a écrit la liste.
L'histoire est bien huilée et les obstacles tombent les uns après les autres, sans trop de difficultés. Représentant toutes les composantes de la société américaine, beaucoup de personnages gravitent autour de la narratrice. Bonus pour les personnages de Brad et Carrie, les amis fidèles, et Garrett, le psy que l'on ne voit pas assez à mon goût.
Voilà le type même de feel-good book ! avec ce qu'il faut d'émotion et de sourires, où la vie est méchante, mais pas trop, où les gens sont compliqués, mais pas trop, où les situations ne sont jamais dramatiques (sauf celle de Santiqua bien sûr), surtout si on a de l'argent. Ca se lit facilement, au coin du feu avec un mug de thé bien chaud, un jour de grisaille et pour ça, je vous le recommande.
Editions L'Harmattan - Date de sortie : 17 janvier 2014 - ISBN 978-2343026763 - 220 pages
Résumé
23 novembre 1924, Lilith Hevesi, star du cinéma muet, est retrouvée morte dans le château où elle s'est retirée dans la campagne hongroise. Quarante ans plus tard, le narrateur tente de dépoussiérer son passé, ses recherches sont perturbées par une femme qui éveille rapidement ses soupçons... Lilith est un fantôme qui arpente les différentes strates du temps dans des mondes aux frontières incertaines dont on ne cesse de gratter la pellicule inflammable.
Pourquoi - comment ce livre ?
Parce que l'auteur m'a sollicitée pour lire son roman et que le résumé m'a attirée.
Les premières pages en 3 minutes
Mon avis
Un peu déroutée au début par la construction de ce récit-puzzle avec ses différents éléments : brouillons de biographie, lettres, récit de la rencontre avec la journaliste, récit de films... Mais séduite par la musique de la langue, riche et soignée, utilisée par l'auteur. J'ai donc décidé de lâcher prise et de me laisser porter par le texte, truffé de références culturelles pour mon plus grand plaisir.
Mon seul bémol serait dans les titres de chapitres qui, de mon avis, n'apportent rien et sacrifient à une technique littéraire factice dont ce texte n'avait pas besoin.
Car ce livre-là est loin de la littérature Coca-Cola, grand public et vite oubliée. Non, ce livre-là laisse des traces sur son passage, des miettes qui nous font ressouvenir " C'est dans Le soir, Lilith que j'ai lu ça !"
Et je ne vous parle pas de la fin, ni du style poétique, parce que j'aimerais que vous le lisiez. C'est une valeur sûre !
Entretienavec l'auteur sur le blog "Un coin de paradis pour les livres"
Citations
*Se souvenir trop souvent finit par effacer la chose souvenue pour ne retenir que sa trace apprivoisée, et la partie intelligente et froide de notre mémoire se substitue à celle, dorée, charnelle, incontrôlée qui faisait le trouble heureux de se rappeler, qui rendait hasardeuse et belle la lumière ou la senteur si ronde venue du fond des temps.
*Sur le vieux phonogaphe se tordent et s'enroulent les valses de Ravel.