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Dans Lecture

Juste avant l'oubli d'Alice Zeniter

Par Le 18/11/2015

Editions Flammarion - Date de sortie : 19 août 2015 - ISBN 9782081 334816 - 285 pages

Logo prix litteraire Prix Renaudot des Lycéens 2015

4è de couv'

Il règne à Mirhalay une atmosphère étrange. C’est sur cette île perdue des Hébrides que Galwin Donnell, maître incontesté du polar, a vécu ses dernières années avant de disparaître brutalement ? il se serait jeté du haut des falaises. Depuis, l’île n’a d’autre habitant qu’un gardien taciturne ni d’autres visiteurs que la poignée de spécialistes qui viennent tous les trois ans commenter, sur les « lieux du crime », l’oeuvre de l’écrivain mythique. Cet été-là, Émilie, qui commence une thèse sur Donnell, est chargée d’organiser les Journées d’études consacrées à l’auteur. Elle attend que Franck, son compagnon, la rejoigne. Et Franck, de son côté, espère que ce voyage lui donnera l’occasion de convaincre Émilie de passer le restant de ses jours avec lui.Mais sur l’île coupée du monde rien ne se passe comme prévu. Galwin Donnell, tout mort qu’il est, conserve son pouvoir de séduction et vient dangereusement s’immiscer dans l’intimité du couple.

Mon avis 

Ce roman se passe aux Hébrides, vers l'Ile de Barra où se situait mon premier roman et parle d'un écrivain : deux raisons pour que je l'achète !!

J'ai trouvé très original que l'auteur invente complètement un écrivain, ses oeuvres, les interviews qu'il a données, des citations de ses romans. Un vrai gros travail de conception que je salue bien bas. Deux fils narratifs sont présents : l'histoire d'amour entre Emilie, la thésarde, et Franck (venu la rejoindre sur l'île afin de lui proposer un pour toujours entre eux) le temps des journées d'études trisannuelles sur le célèbre Galwin Donnell. L'auteur tisse les deux habilement, passant de l'amour qui s'effiloche à l'ambiance entre universitaires.

La vie sur cette île complètement isolée et déserte en dehors de cette période, où l'on n'échappe pas au bruit des vagues, au vent et à l'odeur des algues, a quelque chose de désespérant, de vain. Et le fantôme de Donnell (suicidé ou tué ?) n'est pas que dans l'île, il se glisse également entre Franck et Emilie. L'ambiance sur l'île, le mauvais temps, les tensions entre les universitaires et les relations Emilie/Franck qui se dégradent inexorablement, tout concourt à la morosité qui se dégage du roman.  A ne pas lire assurément les jours de cafard !

Les courts chapitres ne parviennent pas à donner du rythme à l'histoire et les personnages ne m'ont pas émue une minute. Cela dit, c'est une belle écriture, inventive, avec une vraie atmosphère ! Dommage que l'intrigue ne soit pas plus consistante. Je vous laisse vous faire votre avis...

Citations, belles tournures, trouvailles de langue

*Elle comptait les vergetures et les plissements qui commençaient à parcourir son corps, à le redessiner, à le découper en territoires étrangers. (p 27)

*(des chambres) dont les grandes fenêtres s'ouvraient sur la terrasse comme une trahison de l'intime. (p 71)

*Ils parlaient en notes de bas de page sans que la conversation révélât jamais le corps du texte. (p 87)

*Au coin des bouches, les miettes des friands à la saucisse se mêlaient aux citations. (p 210)

*Ses cheveux bouclaient autour de sa tête comme des petits animaux groupés là parce qu'il y faisait bon. (p 213)

Ma note 14