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Le peigne de Cléopâtre de Maria Ernestam
Gaïa Editions - 2 octobre 2013 - 318 pages - Traduit du suédois par Esther Sermage et Ophélie Alegre
Résumé
Mari, Anna et Fredrik, trois amis de longue date, ont monté une société au doux nom du Peigne de Cléopâtre. Leur créneau : résoudre les problèmes des gens. Chacun se débat dans sa vie mais apporte ses compétences, qui en jardinage, qui en déco d'intérieur ou en comptabilité, et la PME se développe avec succès. Jusqu'au jour où une vieille dame se présente à l'agence avec une étrange requête : elle souhaite que Le peigne de Cléopâtre élimine son mari.
Pourquoi - comment ce livre ?
D'abord pour le titre (j'ai cru à un livre historique, avant de lire la 4è !), ensuite pour la 4è, enfin pour la couverture, un peu kitsch !
Mon avis
Ca commence comme une farce : les trois amis montent une boîte Le Peigne de Cléopâtre, en vague référence à une antiquité du British Museum, avec l'idée d'aider les gens à résoudre tous leurs problèmes. Jusqu'au jour où la farce tourne vinaigre, quand une cliente entend par "tous problèmes" l'assassinat de son mari, harceleur et maltraitant. A partir de là, tout dérape et la farce tourne au thriller.
L'intrigue est très bien ficelée pour nous balader, nous faire croire que "youpi, on a tout compris !" Eh bien, pas du tout... Maria Ernestam nous piège, nous fait suivre de fausses pistes, tout en mettant à jour les blessures que la vie a infligées aux trois héros. Finalement, les uns et les autres ne savaient pas grand chose de leurs amis et ce n'est que dans le dernier tiers du roman que les visages se dévoilent. J'ai beaucoup aimé être ainsi surprise et entraînée là où je ne pensais pas aller !
C'est bien écrit, suffisamment addictif pour qu'on ne lâche le livre sous aucun prétexte -cuisine, boulot et autres menus détails du quotidien !!! Un roman que je recommande chaudement.
Du bonheur, un voyage philosophique de Frédéric Lenoir
La
Editions Fayard - 30 octobre 2013 - 240 pages
Résumé
Qu'entendons-nous par « bonheur » ? Dépend-il de nos gènes, de la chance, de notre sensibilité ? Est-ce un état durable ou une suite de plaisirs fugaces ? N est-il que subjectif ? Faut-il le rechercher ? Peut-on le cultiver ? Souffrance et bonheur peuvent-ils coexister ?
Pour tenter de répondre à ces questions, Frédéric Lenoir propose un voyage philosophique, joyeux et plein de saveurs. Une promenade stimulante en compagnie des grands sages d Orient et d Occident.Où l on traversera le jardin des plaisirs avec Epicure. Où l on entendra raisonner le rire de Montaigne et de Tchouang-tseu. Où l on croisera le sourire paisible du Bouddha et d Epictète. Où l on goûtera à la joie de Spinoza et d Etty Hillesum. Un cheminement vivant, ponctué d exemples concrets et des dernières découvertes des neurosciences, pour nous aider à vivre mieux.
Pourquoi - comment ce livre ?
Une nouvelle "livraison" de Frédéric Lenoir est toujours promesse de pause réflexive, intelligente, et le sujet de ce livre me tient particulièrement à coeur.
Mon avis
Ah que voilà un livre intelligent ! qui nous fait promener main dans la main avec les philosophes du bonheur, au gré de la réflexion menée par l'auteur sur ce mot magnifique. On croise les grands antiques, mais aussi Montaigne, Spinoza, Schopenauer, les occidentaux comme les orientaux, et on a un réel plaisir à rencontrer leur pensée, à la passer au filtre de la nôtre. Les avancées continuelles des neurosciences apportent également de l'eau au moulin.
Pour construire son bonheur, vivre et faire vivre le concept, deux options : soit, à l'instar des civilisations traditionnelles et d'autres, on ne se pose pas de question et on vit l'instant dans la communion avec la nature, dans le respect de l'autre, dans le partage ; soit on s'y penche et, avec l'aide des penseurs de tous temps, on avance dans la (re)connaissance du concept. Les mots sont définis, précisés, la pensée ciselée pour en affiner les contours, un régal, je vous dis !
Le cheminement de pensée de l'auteur est fluide, extrêmement aisé à suivre et donne envie de noter un tas de phrases qui "nous parlent" tout au long de la lecture. L'autre alternative est peut-être de relire régulièrement ce petit livre, pétillant comme bulles de bonheur !!!
Voici donc mon 2è pour 2014 !
Une citation
"...on peut estimer à environ 50 % les aptitudes au bonheur dépendant de la sensibilité de l'individu (déterminants génétiques), à 10 % celles relevant de son cadre de vie et des conditions extérieures, à 40 % celles qui sont tributaires de ses efforts personnels." (revue L'Essentiel - Cerveau et Psycho - mai-juillet 2013 - p. 14)
Bonus : un entretien avec l'auteur.
Les fidélités de Diane Brasseur
Allary-éditions - 2 janvier 2014 - 174 pages
Résumé
Quelques heures avant de partir fêter Noël en famille, le narrateur s’isole dans une pièce de sa maison et s’oblige à ne pas en sortir avant d’avoir repris sa vie en main. Depuis quelques mois, ce père de famille de 54 ans partage sa vie entre sa femme et sa fille à Marseille et sa maîtresse à Paris. Cette double vie ne lui ressemble pas. Il doit choisir. Doit-il quitter sa femme et refaire sa vie avec la jeune Alix comme tant d’hommes de son âge le font ? Ou doit-il mettre un terme à cette relation pour préserver sa femme et sa fille, cette vie de famille qu’il aime tant ? Enfermé dans cette pièce, il fait défiler les derniers mois : sa rencontre avec Alix, le sentiment d’une jeunesse retrouvée, ses premiers mensonges, sa culpabilité grandissante – l’installation dans une relation adultère. Beaucoup d’hommes se satisfont d’une double vie, mais pas lui : il aime sa femme, il aime Alix, mais pas l’infidélité.
Pourquoi-comment ce livre ?
J'aime les premiers romans et celui-ci fait partie de la rentrée de janvier.
Mon avis
Alors là, je dis "chapeau bas" ! Certes, le triangle amoureux composé d'un homme à la cinquantaine bien portante, sa femme depuis 20 ans et sa maîtresse de 20 ans plus jeune, ça c'est du déjà-lu ! Sauf que Diane Brasseur fait parler l'homme et ce long monologue intérieur balaie toutes les interrogations, les incertitudes, les lâchetés, les petits bonheurs, les longues heures de doute qu'il se pose, se remémore, savoure, imagine, pressent, ressent....
Et le style ! Tout est fait pour nous balader dans les replis du cerveau de cet homme, qui réfléchit à qui il va devoir quitter, de sa femme ou de sa maîtresse : le "je" assumé, le futur de situations imaginées, le passé des premiers moments, le rythme, tout nous "catche" et ne nous lâche plus. A la fin, je me suis dit : "ca y est, tu peux respirer" comme si j'avais retenu mon souffle le temps de ce long dilemne.
Ne pas savoir le prénom du narrateur insuffle une forme d'universalité à l'histoire ; c'est lui, mais pas que lui, c'est ce que vivent d'autres aussi. J'ai bien aimé qu'il ne se ménage pas dans sa réflexion, ne soit pas une sorte de Tarzan de l'adultère ; non, il dit ce qu'il vit, a vécu, sans forfanterie, juste pour faire le point (mettre un point ?) sur cette histoire.
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce court roman, que je vous recommande vivement.
En bonus : quelques mots de l'auteur !
Sigmaringen de Pierre Assouline
Editions Gallimard - 9 janvier 2014 - 360 pages
Résumé
En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, épargné jusque-là par les horreurs de la guerre, voit débarquer, du jour au lendemain, la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement, parmi lesquels un certain Céline.
Pour les accueillir Hitler a mis à leur disposition le château des princes de Hohenzollern, maîtres des lieux depuis des siècles. Tout repose désormais sur Julius Stein, le majordome général de l'illustre lignée. Depuis les coulisses où il oeuvre sans un bruit, sans un geste déplacé, il écoute, voit, sait tout. Tandis que les Alliés se rapprochent inexorablement du Danube et que l'étau se resserre, Sigmaringen s'organise en petite France. Coups d'éclat, trahisons, rumeurs d'espionnage, jalousies, l'exil n'a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d'autres d'effacer un passé trouble, ou d'assouvir encore leurs ambitions. Mais Sigmaringen n'est qu'une illusion. La chute du IIIe Reich est imminente et huit mois après leur arrivée tous ces Français vont devoir fuir pour sauver leur peau.
De ce théâtre d'ombres rien n'échappe à Julius Stein. Sa discrète liaison amoureuse avec Jeanne Wolfermann, l'intendante du maréchal, le conduira à sortir de sa réserve et à prendre parti.
Pourquoi - comment ce livre ?
Il y a un petit moment que je n'ai pas lu de roman historique et Pierre Assouline, que j'ai vu en interview récemment, m'a donné envie de lire le sien.
Mon avis : à venir
Achats et cadeaux
Un petit tour à ma librairie hier, j'en ai rapporté :
* Xénia de Gérard Mordillat
* Les fidélités de Diane Brasseur
Aujourd'hui pour la St Valentin, mon chéri m'a offert :
* Du bonheur, voyage philosophique de Frédéric Lenoir
* Archives secrètes Boucheron de Vincent Meylan
et voilà ma PAL qui a de nouveau le vertige !!!
Merci mon doux chéri !
Parfums, une histoire intime de Denyse Beaulieu
Editions Presses de la Cité - Collection Documents - 16 mai 2013 - 318 pages
Résumé
Les parfums sont notre inconscient. De toutes nos parures, ce sont eux qui nous trahissent le plus, sans doute parce que leur invisibilité nous fait croire que leur message passera inaperçu... Parfums, une histoire intime est l'histoire de l'invention d'un parfum, et celle de la vie d'une femme, racontée à travers les senteurs qui l'ont enivrée. De ses rencontres avec leurs créateurs. De ses explorations des coulisses de cette industrie ultrasecrète, depuis ses grands mythes jusqu'aux mystères moléculaires qui marient les fleurs à notre chair, narrées dans une prose sensuelle, érudite, romanesque... Et odorante, forcément.
Pourquoi - comment ce livre ?
Je continue à documenter sur les parfums, en vue d'une future écriture !
Mon avis
Lors de sa rencontre avec le créateur, Bertrand Duchaufour, l'auteur lui raconte un épisode important de sa vie : la semaine sainte à Séville avec Roman, et le met au défi de lui créer le parfum rappelant cet évènement. C'est donc l'histoire de cette création, qui donne l'occasion de faire le tour de la question : la technique, les matières premières, le marketing, les modes, les créateurs, les maisons....
Très documenté, parfois un peu technique, j'ai trouvé cet ouvrage est très intéressant.
Le chardonneret de Donna Tartt
Editions Plon - Feux croisés - 9 janvier 2014 - 795 pages - Traduit par Edith Soonckindt
Résumé
Theo Decker a 13 ans. Il vit les derniers instants de sa vie d'enfant. Survivant miraculeux d'une explosion gigantesque en plein New York, il se retrouve seul dans la ville, orphelin, et se réfugie chez les parents d'un ami pour échapper aux services sociaux. Tout ce qui lui reste de sa mère, c'est une toile de maître minuscule qui va l'entraîner dans les mondes souterrains et mystérieux de l'art.
Pourquoi - comment ce livre ?
Un roman qui a déjà une bonne cote et une 4è de couverture qui m'a interpellée, il n'en faut pas plus !!!
Mon avis
Eh bien, voilà qui ne m'arrive pas souvent, mais... j'ai jeté l'éponge à la page 212 !
Je n'en pouvais plus de lire toutes ces phrases qui se suivaient, bien alignées certes, mais pour une histoire qui n'avançait pas. J'étais noyée dans des détails infinis et le sur-place était assuré. J'ai relu certains paragraphes plusieurs fois car j'avais perdu le fil. C'est dense, touffu, trop ! Moi je préfère le "show, don't tell !" sauf quand c'est Proust qui écrit
Un personnage a attiré mon attention, plus que le héros en tout cas, c'est Hobie, le réparateur de vieux meubles, dont j'ai pensé qu'il pourrait aider Théo à grandir, grâce à sa bonhommie et sa bienveillance.
Alors, tant pis pour tous les commentaires dithyrambiques que j'ai pu lire sur les blogs (plus ou moins calqués du reste à ceux de la presse...) ; sans doute pensera-t-on que je n'ai rien compris à ce style magnifique, "méticuleux de détails", à tous les thèmes abordés : le deuil, la dépendance, les suites post-traumatiques et autres. Je ne vais pas dire que j'ai aimé juste pour faire bien et parce que le livre a séduit la critique.
Ce qui est certain, c'est qu'au lieu de me délecter de ce gros pavé de 795 pages, j'ai peiné, ramé, râlé (d'avoir mis 23 € et de ne pouvoir aller au bout), et pour finir fermé le livre en me disant que peut-être un jour.....
Un monde idéal où c'est la fin de J. Heska
Il est assez rare que j'ai deux livres en route en même temps, mais tout s'explique ! il suffit de lire le "pourquoi -comment"
Editions Seconde Chance - 2013 - 183 pages
Résumé
Bienvenue dans un monde idéal !
Un monde idéal où la civilisation telle que nous la connaissons n’existe plus. Dérèglement du temps ? Avènement de la magie ? Crise climatique irréversible ? Épidémie mondiale de mort subite ? Extra-terrestres maladroits ? Invasion de poireaux découpeurs de cervelles ? Crise de déprime globale ? Robots hors de contrôle ? Zombies entreprenants ?
Découvrez 100 histoires drôles, émouvantes, tragiques ou absurdes qui mènent à notre perte !
Pourquoi - comment ce livre ?
Les éditions Seconde Chance ont proposé de faire voyager ce livre. Il suffisait de s'inscrire sur leur site et un beau jour, le livre arriva ! Une fois lu et chroniqué, hop ! il repartira à l'adresse qu'on m'a indiquée par mail. Une chouette idée !
Mon avis
De très courtes nouvelles, parfois apocalyptiques, parfois un peu absurdes, sur des sujets d'actualité. Au début j'ai souri, mais après j'ai trouvé ça trop répétitif, voire lassant. Des textes trop courts pour vraiment accrocher le lecteur.
Ca ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais ça se laisse lire... à la vitesse grand V !
Le roman du parfum de Pascal Marmet
Editions du Rocher - Collection Vladimir Fédorovski - 2012 - 245 pages
Résumé
À six mille pieds au-dessus des nuages, entre Paris et Los Angeles, l'acteur Tony Curtis souffle ses derniers printemps tandis qu'une jeune inconnue au « nez absolu » amorce une carrière dans le parfum. Une discussion s'engage, leur amitié s'ébauche. Tony Curtis devient l'atomiseur qui répand les senteurs et se mue en joyeux répétiteur du cours d'histoire que Sabrina doit apprendre sur le bout du nez.
De l'Égypte antique aux créateurs parfumeurs du XXIe siècle, vous saurez tout sur le parfum : ses écoles, ses nez, ses secrets de fabrication, ses mensonges, son marketing, son immense pouvoir sur nos sociétés, et sa poésie.
Mais tout commence sous l'auvent d'un libraire de Grasse. L'auteur rencontre une jeune femme au nez peu ordinaire. Sous une pluie battante, elle lui confie son histoire.
Un roman à la frontière du reportage, un livre document capiteux et captivant, instructif et troublant.
Pourquoi - Comment ce livre ?
Le parfum est un sujet qui me passionne, je ne sais trop pourquoi ! Je suis très sensible aux odeurs et sais reconnaître qui porte quoi. J'ai visité avec plaisir les parfumeries de Grasse, ai en ma possession un livre-bijou Le temps du parfum chez Minerva Editions que je feuillette régulièrement avec toujours le même plaisir, ai un temps fait collection des petits flacons (c'était au temps béni où les parfumeurs ne faisaient pas d'économies et offraient des flacons miniatures).
Mon avis
Un livre que j'ai beaucoup aimé, surtout la grande partie sur le parfum. Celle avec Tony Curtis ne m' a paru qu'un prétexte à faire "réciter" par Sabrina, ce qu'elle sait de l'histoire du parfum, extrait de la grande encyclopédie qu'elle travaille en vue de son admission à l'ISIPCA, prétexte aussi à faire découvrir au lecteur une facette inconnue de l'acteur.
Mon impression est que c'est cousu de fil blanc, même si cela relate une réelle rencontre entre ces deux êtres. Peut-être cela vient-il de la façon dont s'est raconté : y avait-il besoin de ce "double cursus" ? ou bien la rencontre avec l'acteur aurait-elle pu être traitée sous la forme anecdotique ? , je ne sais....
En tout cas, j'ai appris beaucoup de choses sur les nez. J'ai aimé l'idée du club des poètes parfumeurs, la visite du Musée International du Parfum, les énumérations de composants des parfums avec le cortège d'images des plantes dans leur milieu naturel qu'elles m'évoquaient.
A découvrir absolument, comme d'ailleurs beaucoup de livres de cette collection "Le roman de...." !
Citation
*Lire fut ma câlinothérapie, mon espace de soin, la cathédrale où j'édifiais mon être, le palais de mots qui tapissait mon mur intérieur.
Belle Epoque d'Elizabeth Ross
Editions Robert Laffont - 2013 - 416 pages - Traduit par Madeleine Nasalik
Résumé
« Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d'emblée plus attirante. »
Lorsque Maude Pichon s'enfuit de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage dont elle ne veut pas, elle monte à Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'exposition universelle de 1889. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi rapidement que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle : « On demande de jeunes filles laides pour faire un ouvrage facile. » L'Agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre : le repoussoir. Son slogan ? « Louez un faire-valoir, vous en deviendrez d'emblée plus attirante. » Étranglée par la misère, Maude postule...
Pourquoi - comment ce roman ?
Je lis tout ce que je trouve sur la Belle Epoque (auteurs de l'époque, essais, documentaires) afin de documenter un roman que j'envisage. C'est un moment historique qui me "parle" et tout ce qui peut m'y faire plonger est bon à prendre...
Mon avis
La démarche est un peu osée, de reprendre une nouvelle d'Emile Zola, Les Repoussoirs, et de tenter de répondre au travers d'un roman aux questions qu'elle a suscitées ; l'auteur s'en explique dans une note à la fin de l'ouvrage.
Je vais commencer par le bémol que je mets dans mon appréciation du roman. La période Belle Epoque n'est esquissée qu'au travers de la construction de la Tour Eiffel pour l'Exposition Universelle et le cabaret du Chat Noir. C'est à dire que l'histoire racontée a pris le pas sur le contexte, et si on veut en savoir plus sur l'époque, on passe son chemin.
Une fois que l'on a admis cet état de fait, on se laisse aller à suivre les aventures de Maude Pichon, grâce à une écriture fluide. Dotée d'un fort tempérament (de Bretonne !), elle va traverser des hauts et des bas, mais a la force d'en retirer du positif avec intelligence. On la voit évoluer au fil du roman et, de femme-objet, devenir actrice de sa vie et capable d'entraîner les autres dans sa dynamique. Les personnages sont bien étudiés et servent l'argument développé par l'auteur : beauté physique vs belle personnalité.
En résumé, même si je n'ai pas trouvé ce que j'y attendais (c'est toujours le risque de partir avec une idée préconçue...), j'ai fait là une lecture plutôt agréable, que je peux vous recommander.
Journal d'un écrivain en pyjama de Dany Laferrière
Editions Grasset - 4 septembre 2013 - 313 pages
Résumé
« Le pyjama est un étrange habit de travail », nous dit Dany Laferrière, qui, après trente années d’écriture, décide de parler à ses lecteurs. Suite de fragments et de scènes où fiction, réflexion, récit, méditations s’alternent. Journal d’un écrivain en pyjama met sous nos yeux l’itinéraire de cet écrivain pour qui la vie est une aventure exaltante, qui se conjugue entre lire et écrire.
L’auteur intervient ni en savant ni en érudit, mais plutôt en écrivain-lecteur, dandy, esthète passionné : Que lisons-nous ? Qu’écrivons-nous ? Et quelles sont les incidences des livres dans notre vie quotidienne ?
À propos de conseils d’écriture, Laferrière glisse quelques notes : « Quand vous cherchez depuis un moment à décrire la pluie qui tombe, essayez : il pleut. » La lecture, étant une activité naturelle, Laferrière convoque les écrivains, classiques et contemporains, comme s’il s’agissait de vieux amis qui se seraient retrouvés dans un café.
Pourquoi - comment ce livre ?
Je n'ai encore rien lu de cet écrivain, devenu membre de l'Académie française en décembre 2013. Il est donc temps de commencer...
Mon avis
Le livre est constitué de 182 chapitres (?) ou plutôt fragments qui passent en revue les différents aspects de la création littéraire, de l'inspiration à la ponctuation, en passant par l'angoisse de la page blanche et le matériel d'écriture. Tout y est évoqué et Dany Laferrière n'est pas avare de ses conseils.
C'est souvent traité de manière amusante, parfois un peu loufoque, mais toujours traversé par la grande culture littéraire de l'auteur qui délivre abondamment citations et titres d'ouvrages à lire.
Dans mon classement personnel, j'hésite à le ranger dans "livres techniques sur l'écriture" ou "littérature générale".
Ca se lit vite, ça se picore, et on a envie de retenir plusieurs phrases :
"Je changeais un mot dans une phrase terne qui se mettait immédiatement à lancer des confetti"
"Il faut écrire au plus près de soi, c'est la seule façon d'être original."
"Ecrire est d'abord une fête intime."
"Pour avoir tout son sens, le mot a besoin de trois qualités : le son, la couleur, la saveur."
"Comment écrire le silence ? On doit travailler pour y arriver. Mais d'abord, prendre conscience que c'est un langage."
A l'encre russe de Tatiana de Rosnay
Editions Héloïse d'Ormesson - 21 mars 2013 - 348 pages - Traduction de Raymond Clarinard
Résumé
Alors qu’il était enfant, Nicolas Duhamel a perdu son père, disparu en mer. A vingt-quatre ans, lors du renouvellement de son passeport, il découvre que son père n’est pas le fils de Lionel Duhamel et s’appelle en réalité Koltchine. Pourquoi ce secret savamment entretenu ?
Affecté par ces révélations, qui ravivent la douleur de la perte, Nicolas se lance sur la piste de ses origines, jusqu’à Saint-Pétersbourg.
De cette enquête découle un roman, publié sous le pseudonyme de Kolt, qui rencontre un succès phénoménal. Après trois ans sous les spotlights, un brin plus arrogant, celui qui se nomme désormais Nicolas Kolt séjourne sur la côte toscane.
Dans un hôtel pour happy few, il verra s’accumuler orages et périls, défiler sa vie et se jouer son avenir.
Pourquoi - comment ce livre ?
Parce que Tatiana de Rosnay est un auteur que je suis fidèlement, dans chacune de ses publications.
Mon avis
Trois ans qu'il surfe sur l'immense succès de son premier roman, sans pouvoir écrire la première ligne d'un second tant attendu. Alors Nicolas Kolt s'offre trois jours de calme au Gallo Nero, un hôtel de luxe avec sa compagne Malvina. Trois jours pendant lesquels sa vie futile et vaniteuse d'accro aux réseaux sociaux va lui exploser au visage et en faire un autre.
Très beau roman sur les secrets de famille, la quête de l'identité et la création littéraire. On notera les nombreuses similitudes entre le roman et la biographie de l'auteur (la famille de Rosnay est connue aussi pour Joël, le père, scientifique émérite, et Arnaud l'oncle, disparu en mer il y a 30 ans) qui font de ce roman une quasi auto-fiction, tricotant intimement son histoire et celle de Nicolas, au gré d'indices judicieusement saupoudrés. L'auteur utilise aussi des éléments de l'actualité, qu'elle glisse habilement dans les pages.
Le rythme est soutenu, le style fluide et plaisant à lire, les personnages attachants, l'histoire bien ficelée avec des flash-backs qui éclairent petit à petit la vie de la famille de Nicolas et une fin ouverte qui laisserait presque espérer une suite.
Un très, très bon moment de lecture que je vous recommande chaudement !