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émancipation

Dans Lecture

L'amour et les forêts d'Eric Reinhardt

Par Le 21/02/2016

Editions Folio - Date de sortie : 1er janvier 2016 - ISBN 9782070 468157 - 413 pages

Logo prix litteraire Roman France-Télévisions 2014 - Renaudot des Lycéens 2014 - Etudiants France Culture-Télérama 2015

4è de couv'

À l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte. Récit poignant d'une émancipation féminine, L'amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement.

Mon avis 

J'avais déjà beaucoup aimé Le système Victoria du même auteur, mais alors là quelle claque ! Je ne sais pas pourquoi j'ai résisté à ce roman tellement de temps avant de l'acheter. 

J'ai tout aimé : l'histoire de Bénédicte Ombredanne, professeur de lettres mal mariée à un pervers narcissique qui a réussi à anéantir toute personnalité chez elle, le fait qu'elle écrive à l'auteur lui-même pour lui confier que même la littérature lui résiste, la sensibilité de l'auteur à ces femmes qui souffrent de leur conjoint (Aurélie à la clinique Ste Blandine en est aussi victime) et ne peuvent s'en affranchir, le sujet aussi des rencontres par internet, l'hospitalisation en service HP... Tout, vous dis-je !! même si j'accorde aux esprits chagrins une ou deux longueurs vite oubliées...

On y trouve de nombreuses références littéraires et c'est écrit avec une plume magnifique, poétique et légère malgré le sujet qui est grave. C'est très visuel aussi. Au début, j'ai été troublée par le fait qu'il n'y ait pas de dialogues "balisés" en tant que tels. J'avais l'impression que ce serait lourd à lire, mais pas du tout. Je me suis passionnée pour cette histoire, dont j'aurais aimé que l'héroïne sorte autrement. Mais jusqu'au bout, on sent la délicatesse de l'auteur pour son personnage de Bénédicte. Quant à celui de Jean-François, il est haïssable à souhait, mais c'est une belle réussite d'auteur...

Quand je suis séduite à la fois par la plume et par l'intrigue, c'est une lecture coup de coeur et je vous la recommande vivement. Pour ma part, je vais ressortir Cendrillon de ma PAL (un précédent roman de l'auteur).

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Ma note 18.5

L'auteur : lien vers sa participation à l'émission La Bande Originale de Nagui sur France Inter le 4 février 2016. C'est d'avoir entendu cette émission qui m'a re-donné envie de lire ce roman que j'avais noté à sa sortie.

Dans Lecture

La grâce des brigands de Véronique OVALDE

Par Le 03/10/2013

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Editions de l'Olivier - 22 août 2013 - 285 pages

Résumé

Maria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu'elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l'année. Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une soeur jalouse, pour s'installer à Santa Monica (Los Angeles). C'est le début des années 70 et des rêves libertaires.

Elle n'a pas encore écrit le roman dans lequel elle réglera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire. Et elle n'est pas encore l'amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d'écrivain nobélisable.

Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s'approprier le talent de Maria Cristina ?

Mon avis

Le moins que l'on puisse dire est que l'on ne ressort pas indemnes de cette lecture !

Exits le monde des Bisounours avec les mères aimantes et les familles soudées, unies ; chez Véronique Ovaldé, on en a le contre-exemple type. Des portraits de femmes taillés à la serpe (comme on en avait trouvé dans Ce que je sais de Vera Candida et dans Des Vies d'oiseaux) :  une dont la dureté le dispute à la "dinguerie", une autre dont la fuite est le moyen de survivre ; des personnages hauts en couleur qui gravitent autour d'elles : un père qui ne prend pas le dessus mais n'en pense pas moins, des amis improbables dont les plus sincères ne sont pas ceux que l'on croit. Le tout raconté par un narrateur omniscient, écrit dans le style Ovaldé, avec des phrases qui claquent comme des sentences, ou bien qui se répandent sur plusieurs pages nous engluant dans de vraies digressions, selon un rythme qui lui est bien particulier.  Quant aux thèmes abordés, certains sont déjà connus chez l'auteur, le chemin vers l'émancipation des femmes, les relations familiales, mais là, plus précisément on a les relations à la mère et aussi l'écriture.

Un vrai coup de coeur ! que je vous recommande de lire sans attendre.