J'ai depuis de nombreuses années une passion pour les ânes, dont je ne sais d'où elle m'est venue ; peut-être de mes lectures d'enfant avec Cadichon dans Les mémoires d'un âne de la Comtesse de Ségur, ou avec Delphine et Marinette dans les Contes du Chat perché de Marcel Aymé.
Cet animal a parfois l'air résigné, comme s'il ne savait comment lutter contre les clichés que l'on donne de lui :
l'âne têtu, l'âne bête qui est à l'origine du bonnet d'âne, l'âne capricieux qui refuse d'avancer lorsqu'il y a un obstacle.
En fait, c'est un animal paisible, affectueux, prudent (intelligent, il analyse avant de s'engager s'il sent un danger), qui peut être facétieux, à qui il faut faire connaître très vite qui est le patron afin qu'il n'en prenne pas à ses aises. Si cette étape est ratée, c'est quasi irrattrapable ! Après, il est capable de fuguer, de courir quand vous voulez qu'il marche, bref, il peut vous en faire voir de toutes les couleurs.
Mais quand le dressage est bien fait (par la coopération et surtout pas par la force), que vous lui montrez le respect que vous avez pour lui en le nourrissant bien, en lui nettoyant les pieds et en le brossant régulièrement, en lui offrant un abri pour les jours de pluie, de vent (il déteste les courants d'air) ou de trop grand soleil, il vous le rendra au centuple et sera un très bon compagnon qui peut vivre 40 ans.
Comme il est très sociable, il est bien qu'il ne soit pas seul dans sa prairie, ce qui pourrait l'engager à braire énormément ou à fuguer. La compagnie d'un autre équidé, d'une chèvre, d'un mouton est recommandée.

Les ânesses sont de très bonnes mamans, protectrices. Elles supportent 12 mois de gestation avant de mettre bas un seul petit qu'elles nourriront pendant 6 mois.

Pour être à l'aise, il lui faut 1500 à 2000 m² de pré. Un âne mange 5 à 7 kg de foin par jour mais préfère la prairie... ou l'écorce des arbres !! Il raffole des chardons, de la pelouse juste tondue (attention à ce qu'elle ne fermente pas), des carottes, des pommes qu'il mâchouille en laissant couler le jus entre ses lèvres. Il faut lui donner ces dernières à titre de friandise lorsqu'il a bien obéi (pour donner ses pieds, par exemple)
Lorsque j'habitais en Vendée, j'ai eu pendant 3 ans, un âne normand (chocolat avec une croix de St André sur le dos) appelé Moïse. Pour le promener, je lui passais un licol autour du cou et du museau, licol auquel j'attachais la longe. Comme il était super obéissant, je lui pouvais lui poser la longe sur le dos et il marchait à mes côtés, sans chercher à s'échapper. Il s'arrêtait par contre dès qu'il trouvait à herboriser dans les haies ou les fossés.
Un endroit à découvrir, où je vais plusieurs fois par an : Le Pôle Nature de l'Asinerie du Baudet du Poitou, en Charente-Maritime, à Dampierre sur Boutonne.