Editions Flammarion - Collection Essais littéraires - ISBN 9782081 379541 - 173 pages
4è de couv'
"Lire Shakespeare, c'est lire le monde.
J'adorais ça : ces rois et ces reines inconnus, ce théâtre qui allait voir au-dehors, qui ne s'arrêtait pas aux portes capitonnées d'un salon ...
Je voulais tout jouer, Roméo ET Juliette, je n'arrivais pas à me décider. J'étais un athlète de l'art dramatique, prêt à en découdre. Je pouvais mourir d'amour, envahir la France, renier mes filles, réclamer un cheval, voir une forêt bouger, tuer ma femme dans son lit, j'étais prêt."
Mon avis
Après avoir lu Comédie Française de Lucchini la semaine dernière, me revoici au théâtre avec Philippe Torreton pour parler cette fois de Shakespeare. L'auteur voue une admiration immense à l'oeuvre du dramaturge anglais dont on va fêter fin avril le 400è anniversaire de la mort. "J'aime le théâtre de Shakespeare pour sa franchise, sa volonté farouche d'être ensemble pour nous raconter une histoire, cette impérieuse nécessité d'être compris par tous."
Il évoque les grands textes (Richard III, Henri V, Hamlet) qu'il a eu le plaisir de jouer, des anecdotes lors des répétitions ou des représentations, le plaisir de jouer, le collectif d'une troupe. Mais aussi les différences entre le théâtre shakespearien destiné à toute la population et en lien avec le public, et le théâtre français de la même époque, destiné aux nobles, à la cour et aux lettrés, dont l'écriture était verrouillée, notamment par la règle des 3 unités.
J'ai appris beaucoup de choses au cours de cette lecture qui m'a procuré bien du plaisir et que je vous recommande.
Ma note 16.5
Citations
*L'écriture de Shakespeare est un ambre translucide qui a capturé le bruit d'histoires vraies. (p.50)
*Jouer Shakespeare, c'est retrouver le bruit du monde au fond d'une jarre et l'apprendre par coeur, c'est respirer les embruns de tous les finistères humains et n'y regarder que les levers et couchers de soleil. (p.50)
*Tous les soirs, nous nous demandions pourquoi cet auteur si populaire, qui a usé sa vie à penser un théâtre pour tous, avait une telle réputation d'auteur compliqué, aujourd'hui. (p.51)