Articles de alliancecoaching17

Dans Lecture

Trois jours avec Norman Jail d'Eric Fottorino

Par Le 20/04/2016

Editions Gallimard - Collection Blanche - Date de sortie : 11 février 2016 - ISBN 9782070 141111

4è de couv'

Qui est vraiment Norman Jail ? Quand Clara pousse la porte de sa maison du bord de mer, au printemps de l'an 2000, elle veut comprendre pourquoi ce mystérieux écrivain est resté l'homme d'un seul roman, Qui se souviendra de nous ? paru l'année de ses vingt ans en pleine Occupation. Etudiante en littérature, la jeune femme découvre peu à peu que derrière le pseudonyme de Norman Jail se cache un maître de l'illusion dévoré par la rage d'écrire, auteur sous pseudonyme de nombreux manuscrits inédits. Norman Jail ne dit pas forcément la vérité. Le secret de cet homme fascinant est à rechercher dans les plis de la fiction. 

Mon avis 

La nouvelle livraison d'Eric Fottorino nous offre une belle réflexion sur l'écriture, sa magie, les affres dans lesquelles elle peut plonger l'écrivain. La rencontre passionnante entre Norman Jail et l'étudiante qui vaille que vaille va poser les questions qu'elle a préparées et s'entêter à obtenir des réponses de cet homme secret, étonnant, amoureux des mots, le tout à l'excès. La technique du roman dans le roman est réussie car elle apporte les réponses que l'on attendait.

Une plume inventive, pleine de jeux de mots, qui nous réjouit dans ce court roman que je vous recommande vivement.

Ma note 17

Citations

*Je crois qu'écrire c'est repartir chaque fois de sa faiblesse. Je passe en revue mes pages comme une armée en déroute, et quand je tombe sur un passage qui appelle à l'aide, je prends mon courage à deux mains, enfin surtout avec la main droite, et je redresse les phrases à coups d'imagination. Ca ne paie pas de mine mais ça produit son effet. L'espoir renaît précisément là, dans le maquis des mots mal fichus qui ont besoin de mots. Un stylo n'a de stylo que l'apparence. C'est une pelle et une pioche. Une plume, sûrement pas. Ou alors au moment des finitions, pour effacer le travail et faire croire au crime parfait. (p.31)

*Quand un homme se contredit, il devient intéressant car il commence à s'expliquer. (p.72)

*Certains livres sont sortis de moi tout casqués de leur douce certitude, je n'étais qu'un copiste et ma main prenait les mots à la volée. C'est une chose étonnante, je l'ai déjà dit, quand la fontaine s'écoule. Il faut juste laisser l'encre se déposer, l'écriture devient une brise légère. (p.73)

*Quand il eut terminé -était-ce au bout d'un chapitre, d'une phrase suspendue ?- Norman Jail referma son stylo, couvrant la plume d'un capuchon sévère. Il essuya la pulpe de ses doigts dont les sillons s'étaient teintés d'encre. Je m'attendais à voir sortir de sa bouche des mots en charpie, des débris de texte tailladés, et qui sait, le sang de sa rude bataille avec ses ennemis les adverbes. (p.111)

*La vie cesse rapidement d'être drôle. Alors il faut la ranimer, lui redonner des couleurs. Je prends une poignée de mots, je les frotte les uns aux autres en espérant une étincelle. Ca ne marche pas à tous les coups. Mais il suffit parfois de très peu de mots pour que la vie renaisse et vous réchauffe, qu'elle brille d'un éclat intense. Et ne croyez pas qu'il faille déranger trop d'adjectifs. Au contraire, je les laisse aux compte-rendus de courses hippiques ou aux jubilés de reine. Je me contente de mots simples qui parlent à tout le monde. Secs comme des silex. (p.128)

Dans Lecture

Quelle semaine de lecture pour moi ? #48

Par Le 18/04/2016

La semaine dernière a été une très bonne semaine de lectures riches et variées.

*j'ai terminé

   (cliquer sur l'image pour voir mon billet)

*j'ai lu

   

   

*j'ai commencé

 

Cette semaine j'ai prévu de

*terminer : Musiques pour caméléons de Truman Capote

*lire :  Trois jours avec Norman Jail d'Eric Fottorino  

*commencer : L'homme-dé de Luke Rhinehart

Je ne prévois pas trop de lectures papier, parce que je pars en vacances en avion, et les livres ça pèse lourd. Je lirai donc probablement sur ma tablette. Il y a L'empyrée des rêves de Paul Blanchot qui me fait de l'oeil ! A suivre...

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Et pour vous, quel est le programme ?
 

Dans Lecture

Nous sommes deux de Marianne Rubinstein

Par Le 17/04/2016

Editions Albin Michel - Date de sortie : 4 janvier 2016 - 9782226 320841 - 278 pages 

4è de couv'

Ils ont trente ans, ils sont jumeaux et vont se marier en même temps, dans un an. D'ici là leur vie va être bouleversée, celle de leurs parents et de leurs beaux-parents aussi. Pas si simple de former un couple quand d'autres se défont, quand on a été perçu toute son enfance comme une seule entité, quand on est confronté à ce qui restreint le désir de liberté. Au-delà du mystère de la gémellité et du mariage, Marianne Rubinstein explore avec justesse les rapports familiaux et générationnels dans une société qui croit pouvoir passer sous silence ses peurs les plus secrètes. Elle construit une œuvre singulière où alternent récits à l'ombre de la Shoah et romans à l'épreuve du temps dont Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel.

Mon avis 

Un court roman qui en moins de 300 pages dissèque la relation de couple, qu'il soit conjugal (établi ou en cours) ou gémellité. Ce, dans un contexte très contemporain traversé par les questions sur la judéïté et comment la vivre en France, sur la fidélité et jusqu'où on est capable d'aller pour l'autre, sur l'usure du temps dans le couple, sur l'homosexualité... 

C'est un roman choral dont le prétexte est le mariage prévu le même jour, en une seule fête, des jumeaux Emma et Axel : chaque chapitre est narré selon le point de vue d'un des personnages. Et des personnages il y en a beaucoup (une bonne quinzaine), ce qui parfois rend la chose un peu difficile à suivre car à chaque entrée de chapitre, on doit se remémorer qui est qui. C'est bien ficelé et donne l'occasion à chacun de faire un point sur lui, sa vie. De temps à autre, entre les chapitres qui sont très courts, des flash-back sur l'enfance des jumeaux, dont on voit bien comment ils vivent différemment leur gémellité.

L'écriture est résolument moderne, sans gras ni étalage, efficace. Ca me rend curieuse d'aller voir le premier roman de cette auteur.

En bref, une lecture agréable, que je vous recommande.

Ma note 15.5

Dans Lecture

Le jardin au clair de lune de Corina Boman

Par Le 16/04/2016

Editions Charleston - Date de sortie : 7 mars 2016 - ISBN 9782368 120453 - 446 pages - Traduction d'Amélie de Maupeou

4è de couv'

Quand l'antiquaire Lilly se voit offrir un violon très ancien censé lui appartenir, elle n'en croit pas ses oreilles. Comment peut-elle être l'héritière de ce qui se révèlera être un objet très célèbre ? Elle sent pourtant que l'instrument a le pouvoir de changer sa vie si elle accepte d'en résoudre le mystère. Elle s'aperçoit aussi que cette aventure lui donnera peut-être la force de dépasser le deuil de son mari. Aidée de sa meilleure amie Ellen et du musicologue Gabriel, elle se lance sur les traces de l'éblouissante violoniste à laquelle a appartenu l'instrument. Cette quête la mène en Italie et en Indonésie, où elle tombe sur un secret qui jettera un jour complètement nouveau sur sa propre vie …

Mon avis

Pour la deuxième fois, après L'île aux papillons en 2014, cette auteur allemande, ancienne assistante dentaire, me ravit de sa plume et me fait voyager. Cette fois c'est principalement à Sumatra, mais aussi à Berlin, Londres et Crémone, en compagnie de Lilly. 

Tout part du cadeau que lui fait un vieil homme d'un violon, dont on découvrira qu'il est le "violon à la rose". Lilly, l'antiquaire qui le reçoit en 2011 comme étant un objet familial, va partir sur les traces de ses précédentes propriétaires, Rose et Helen, et ainsi découvrir une histoire follement romantique, pourtant parsemée d'abandons, de drames et de trahisons. Elle sera aidée en cela par son amie de toujours Ellen et par celui qui va devenir un personnage important dans sa vie, Gabriel. Ainsi va-t-elle pouvoir tourner la page de son veuvage et revivre grâce à cet objet de légende.

Nous avons tous les ingrédients pour une histoire délicieuse, qui est racontée avec enthousiasme, et rigueur pour ce qui est du contexte historique : la période coloniale néerlandaise en Indonésie. Trois femmes dont les histoires se tissent harmonieusement grâce au talent de l'auteur, des personnages secondaires attachants, des lieux sur lesquels on apprend une foule de choses, et le tour est joué : le lecteur est conquis !

Un très bon moment de lecture, immersif et dépaysant, que je vous recommande vivement.

Ma note 17
 

Dans Lecture

Apaise le temps de Michel Quint

Par Le 14/04/2016

Editions Phébus - Date de sortie : 1er avril 2016 - ISBN 9782752 910 431 - 104 pages

4è de couv'

Une libraire, ça crée des dettes. D’argent parfois bien sûr, mais surtout de cœur. Lorsque Yvonne meurt, les souvenirs affluent pour Abdel, un jeune professeur de Roubaix. Il se revoit enfant entre les murailles de bouquins, prêt à avaler tout Balzac sans rien y comprendre. De là à accepter la succession, il y a un pas… que l’inconscient fait à l’aveuglette. Le voici bientôt en butte aux problématiques économiques du métier. Mais aussi aux dangereuses archives photographiques de son aînée. En fouillant les cartons, c’est tout un pan de la guerre d’Algérie qui renaît, entre partisans du FLN, harkis et OAS. En quoi ce passé concerne-t-il les habitués de la librairie ? Sans trop se garder de l’amour, Abdel mène l’enquête.

Mon avis 

Un très court récit au coeur de l'humain. Des personnages attachants, un vrai style, pour parler de la ville de Roubaix économiquement sinistrée, mais dans laquelle se vivent des solidarités authentiques. Pas de clichés larmoyants, mais un regard aiguisé. Le tout sur un fond de souvenirs de guerre d'Algérie, trouvés dans les archives d'Yvonne, la libraire disparue. Et puis, après le choc, l'espoir de la renaissance de ce temple des livres, qui pourrait être spécialisé en photographie, grâce à une équipe aux talents multiples. 

Ce livre prouve qu'il n'est nul besoin d'écrire long pour écrire vrai et profond ! Je vous le recommande.

Ma note 16.5

Citations

*Les livres sont des amis communs à tous les hommes, des lieux où faire la paix. Des lieux d'égalité possible si on sait lire.

* Relier, c'est bien, ça parle des gens et des livres qu'on relie, qu'on relit.

*Les livres, c'est comme les chats, on habite chez eux et pas l'inverse.

 

Dans Lecture

Captive - T1 Les nuits de Shéhérazade de Renée Ahdieh

Par Le 13/04/2016

Editions Hachette Romans - Date de sortie : 30 septembre 2015 - ISBN 9782013 974011 - 426 pages - Traduction de Véronique Minder

4è de couv'

Chaque soir, le jeune calife du Khorassan prend une nouvelle épouse ; chaque matin, il la fait assassiner. Consciente du terrible sort qui l'attend, Shéhérazade se porte pourtant volontaire : elle est prête à tout pour venger les récentes épousées, et en particulier son amie d'enfance Shiva. Chaque aube est une menace de mort mais la jeune fille échappe jour après jour à l'exécution en narrant des contes à rallonge au calife. Chaque jour Shéhérazade tisse une stratégie pour tuer celui qui est désormais son époux. Mais ce qui se trame aussi, c'est l'amour qu'elle se met peu à peu à éprouver pour lui...

Mon avis

Un très bon roman ado qui revisite le conte de Shéhérazade. On est davantage sur l'histoire d'amour avec Khalid et les intrigues politiques, que sur les narrations nocturnes de la belle. Mais ça se lit très bien, les personnages sont magnifiques, bien travaillés, les descriptions soignées et le rythme vif.

Un vrai plaisir de lecture à ne pas bouder, même si on n'est plus ados. Assurément, je lirai le tome 2 !

Ma note 16.5

Dans Lecture

Territoires d'Olivier Norek

Par Le 12/04/2016

Editions Pocket - Date de sortie : 8 octobre 2015 - ISBN 9782266 252782 - 374 pages 

4è de couv'

À Malceny, dans le 93, on est habitués aux règlements de comptes. Mais un nouveau prédateur est arrivé en ville et, en quelques jours, les trois plus gros caïds du territoire sont exécutés. Le capitaine Coste et son équipe vont devoir agir vite, car leur nouvel ennemi s'implante comme un virus dans cette ville laissée à l'abandon, qui n'attend qu'un gramme de poudre pour exploser. Une ville où chacun a dû s'adapter pour survivre : des milices occultes surentraînées, des petits retraités dont on devrait se méfier, d'inquiétants criminels de 12 ans, des politiciens aveugles mais consentants, des braqueurs audacieux, des émeutiers que l'État contrôle à distance de drone. Et pendant ce temps, doucement, brûle la ville. 
La dernière affaire du capitaine Coste ? Elle se passe en enfer...

Mon avis

Excellent roman, dans lequel j'ai trouvé tout ce que j'aime : un rythme soutenu porté par une écriture dynamique, des dialogues qui font mouche, des personnages éminemment sympathiques. 

J'ai adoré l'histoire sur fond de politique de la ville dévoyée, de trafics et leurs répercussions sur la vie d'un quartier. Egalement les rivalités des services de police, le fonctionnement de la justice, les émeutes de banlieue...

On sent le vécu dans les faits qui nous sont racontés, mais j'ai aimé que le côté humain soit toujours mis en avant. C'est une des forces de l'auteur, dont j'aime décidément la plume.

Un vrai coup de coeur ! et le bonheur de savoir que Surtensions est dans ma PAL. Gageons qu'il ne tardera pas à en sortir...

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Ma note 19

Ce livre participe au Challenge  

Dans Lecture

Quelle semaine de lecture pour moi ? #47

Par Le 11/04/2016

La semaine dernière a été une très bonne semaine de lectures riches et variées, où le théâtre a été à l'honneur.

*j'ai terminé

  (cliquer sur l'image pour voir mon billet)

*j'ai lu

    

  

*j'ai commencé

Cette semaine j'ai prévu de

*terminer : Territoires d'Olivier Norek*lire :  Captive-T1 Les nuits de Shéhérazade de Renée Ahdieh - Apaise le temps de Michel Quint - Le Jardin au clair de lune de Corina Boman 

*commencer : Musiques pour caméléons de Truman Capote

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Et pour vous, quel est le programme ?
 

Dans Lecture

Vends maison de famille de François-Guillaume Lorrain

Par Le 10/04/2016

Editions Flammarion - Date de sortie : 2 mars 2016 - ISBN 9782081 375987 - 215 pages

4è de couv'

"Oui, je voulais bazarder cette maison. J'avais mes raisons. Autrement dit : des souvenirs." En faisant le portrait d'un homme partagé entre l'amour qu'il porte à sa mère et ce refus d'héritage qu'il lui oppose, François-Guillaume Lorrain nous raconte une histoire aussi singulière que collective, celle d'une maison de famille.

Mon avis 

Voilà le type même de roman dont la 4è de couv' m'a séduite, notamment autour du thème de la maison de famille. Et pourtant je sais déjà que je l'oublierai aussi vite que je l'ai lu.

C'est écrit dans un bon français, de courts chapitres rythment le récit, mais j'ai trouvé l'histoire finalement banale : une maison de campagne où les enfants en ont bavé sous la houlette d'un père maltraitant, lieu qu'ils se jurent de vendre au plus vite le moment venu, et que malgré tout ils gardent et habitent. Plusieurs thèmes traversent le récit comme la transmission, la mémoire et ce que l'on retient vraiment de notre enfance... Alors certes, il y a les ressentis du narrateur, mais ils ne m'ont procuré aucune émotion, je me suis contentée de tourner les pages.

Une déception somme toute !

Ma note 14,5

Dans Théâtre

Art de Yasmina Reza

Par Le 09/04/2016

Editions Magnard - Collection Lycée - Date de sortie : 30 août 2002 - ISBN 9782210 754478 - 122 pages

4è de couv'

Créée en 1994 à Paris dans une distribution irréprochable (Vaneck, Luchini, Arditi), la pièce « Art » a fait connaître Yasmina Reza sur les scènes du monde entier. C'est dire l'universalité des thèmes, l'humanité des personnages et la virtuosité des dialogues, qui font de cette pièce un classique de la comédie de moeurs. Comme chez Molière et Labiche, Feydeau et Jean-Michel Ribes, les lecteurs découvriront que le « goût des autres » reste le plus efficace des ressorts dramatiques, et combien la fantaisie la plus extravagante peut révéler d'angoisses existentielles.

Mon avis

Cette courte pièce de théâtre est une comédie sociale réjouissante, drôle, parfois acide, sur l'Art, l'amitié, les relations entre les êtres et ce qui les fait durer.

Le ton est vif, les personnages bien "typés" et une lectrice de Babelio m'a indiqué un enregistrement vidéo de l'oeuvre pour entendre les voix de Pierre Vaneck, Pierre Arditi et Fabrice Lucchini qui ont créé la pièce en 1994, et apprécier la mise en scène qui en a été faite.

Ma note 16

Dans Lecture

Thank you Shakespeare de Philippe Torreton

Par Le 08/04/2016

Editions Flammarion - Collection Essais littéraires - ISBN 9782081 379541 - 173 pages

4è de couv'

"Lire Shakespeare, c'est lire le monde. 
J'adorais ça : ces rois et ces reines inconnus, ce théâtre qui allait voir au-dehors, qui ne s'arrêtait pas aux portes capitonnées d'un salon ...
Je voulais tout jouer, Roméo ET Juliette, je n'arrivais pas à me décider. J'étais un athlète de l'art dramatique, prêt à en découdre. Je pouvais mourir d'amour, envahir la France, renier mes filles, réclamer un cheval, voir une forêt bouger, tuer ma femme dans son lit, j'étais prêt."

Mon avis

Après avoir lu Comédie Française de Lucchini la semaine dernière, me revoici au théâtre avec Philippe Torreton pour parler cette fois de Shakespeare. L'auteur voue une admiration immense à l'oeuvre du dramaturge anglais dont on va fêter fin avril le 400è anniversaire de la mort. "J'aime le théâtre de Shakespeare pour sa franchise, sa volonté farouche d'être ensemble pour nous raconter une histoire, cette impérieuse nécessité d'être compris par tous."

Il évoque les grands textes (Richard III, Henri V, Hamlet) qu'il a eu le plaisir de jouer, des anecdotes lors des répétitions ou des représentations, le plaisir de jouer, le collectif d'une troupe. Mais aussi les différences entre le théâtre shakespearien destiné à toute la population et en lien avec le public, et le théâtre français de la même époque, destiné aux nobles, à la cour et aux lettrés, dont l'écriture était verrouillée, notamment par la règle des 3 unités.

J'ai appris beaucoup de choses au cours de cette lecture qui m'a procuré bien du plaisir et que je vous recommande.

Ma note 16.5

Citations

*L'écriture de Shakespeare est un ambre translucide qui a capturé le bruit d'histoires vraies. (p.50)

*Jouer Shakespeare, c'est retrouver le bruit du monde au fond d'une jarre et l'apprendre par coeur, c'est respirer les embruns de tous les finistères humains et n'y regarder que les levers et couchers de soleil. (p.50)

*Tous les soirs, nous nous demandions pourquoi cet auteur si populaire, qui a usé sa vie à penser un théâtre pour tous, avait une telle réputation d'auteur compliqué, aujourd'hui. (p.51)

Dans Lecture

Bertrand et Lola d'Angélique Barberat

Par Le 07/04/2016

Editions J'ai Lu - Date de sortie : 2 mars 2016 - ISBN 9782290 122136 - 606 pages

4è de couv'

Pourquoi Lola a-t-elle sonné à cette porte ? Pourquoi Bertrand a-t-il ouvert à cette inconnue ? Comment peut-on tomber fou amoureux de quelqu’un en dix secondes ?
Ce jour chaud du mois de juin va tout changer. Durant quelques heures de bonheur et d’insouciance, Bertrand et Lola oublient tout : elle, qu’elle va se marier dans une semaine ; lui, qu’il est reporter-photographe et ne supporte aucune attache.

Malgré cette passion inattendue, tous deux prennent la plus sage et la pire des décisions : continuer leurs chemins respectifs et retourner à leur vie d’avant. Lola se marie et reprend son métier d’hôtesse de l’air. Bertrand s’envole pour un pays lointain… Mais chacun demeure prisonnier de cet amour fou. Même s’ils ont voulu vivre l’un sans l’autre, le hasard semble prendre un malin plaisir à les faire se croiser. Et puis… et puis Bertrand est capturé, pris en otage par un groupe armé lors d’un de ses reportages en Afrique.

Auront-ils la moindre chance de se retrouver un jour ?

Mon avis

Un gros coup de coeur pour ce roman à l'écriture vive, nerveuse, qui raconte la vie qui pulse et nous plonge tellement bien dans les émotions des personnages. De nombreux thèmes très actuels sont abordés tournant notamment autour de la famille, du couple, de la passion. Rien de philosophique, ni tombant dans le sirupeux, mais c'est cohérent, crédible. L'auteur nous dit qu'on peut aimer deux personnes à la fois, mais pas avec la même intensité ; il y en a forcément une qui est l'unique à tous points de vue.

J'ai immédiatement adoré Lola et Bertrand. J'ai souffert avec eux au long des multiples épreuves qu'ils ont traversées. Mais les autres personnages aussi sont réussis : Daphné qui est à baffer, la mère de Lola avec ses propres secrets et blessures, Franck que j'ai trouvé suffisant et ne m'a guère ému, l'adorable Elsa et ses rengaines comme "le monsieur-du-mariage-qui-mange-des-oranges", sans oublier les guides du photographe lors de ses voyages. Bref, une palette riche de vies ordinaires qui nous les rendent proches.

J'avais lu de mauvaises critiques, concernant le style, notamment les pensées intérieures des personnages mêlées au récit, et les énumérations comme "d'une voix sobre/calme/affirmée". Pour ma part, je trouve qu'un auteur capable de fantaisies stylistiques, comme l'est Angélique Barberat, est quelqu'un qui maîtrise. Donc c'est du positif !

Je vous recommande chaudement ce roman qui fut un très bon moment de lecture.

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