enquête

Dans Lecture

Te laisser partir - Clare Mackintosh

Par Le 22/10/2016

Editions Marabout - Date de sortie : 3 février 2016 - ISBN 9782501096331 - 451 pages - Traduction de Mathieu Bathol

Logo prix litteraire  Prix du meilleur roman international Festival Polar de Cognac 2016

4è de couv'

Un soir de pluie à Bristol. Un petit garçon échappe à la vigilance de sa mère. Une voiture surgit et le chauffard s'enfuit.

Une mère accablée par la mort de son enfant. Un capitaine de police déterminé à lui faire justice, jonglant entre tensions familiales et obligations professionnelles.
Une femme fuyant son passé, résolue à construire une nouvelle vie.

Mon avis

Un véritable "tourne-pages", qui m'a laissée scotchée à la page 200 car je n'avais rien vu venir, et que j'ai dévoré en moins de deux jours.

L'histoire alterne le récit de l'enquête par un narrateur omniscient, et celui de sa nouvelle vie par une voix féminine au JE, alternés avec une voix masculine qui s'adresse à cette femme. Une construction particulière et agréable qui nous permet d'être au plus près des émotions et des ressentis.

Le rythme est soutenu, faisant la part belle aux dialogues. On peut juste mettre un bémol sur les personnages qui auraient pu être un peu plus fouillés, mais visiblement le parti-pris de l'auteur était l'histoire racontée et sa cohérence, ce qui est réussi.

Un très bon moment de lecture.

Ma note 17.5

L'auteur 

Dans Lecture

Passé imparfait de Julian Fellowes

Par Le 06/08/2016

Editions 10/18 - Date de sortie : 4 juin 2015 - ISBN 978-2264065018 - 624 pages - Traduction de Jean Szlamowicz

4è de couv'

Une invitation de Damian Baxter ? Voilà qui est inattendu ! Cela fait près de quarante qu'ils sont fâchés ! Inséparables durant leurs études à Cambridge, leur indéfectible amitié s'est muée en une haine féroce, suite à de mystérieux événements survenus lors de vacances au Portugal en 1970. Après de déconcertantes retrouvailles, la révélation tombe : riche, à l'article de la mort, Damian charge le narrateur, sur la foi d'une lettre anonyme, de retrouver parmi ses ex-conquêtes – six jeunes filles huppées qu'ils fréquentaient alors – la mère de son enfant. Un voyage vers le passé plein de fantômes et de stupéfiantes révélations... 

Mon avis

Un avis très mitigé pour ce roman.

L'histoire telle que présentée par la 4è de couverture est prometteuse, et elle tient ses promesses. Les personnages sont dignes d'intérêt et on se prend au jeu de savoir qui a fait quoi quand. Le narrateur dont on ne saura pas le nom (mais peu importe) va se mettre au service de son ami-ennemi pour trouver à qui profitera l'héritage et cette quête va lui permettre de revisiter son propre passé.

Là où le bât blesse, c'est l'écriture. On aurait facilement pu réduire le roman de moitié, tant le propos est bavard et (souvent) ennuyeux. Trop de détails tuent le détail... J'ai donc peiné pour venir à bout de ce pavé et vous laisse vous faire votre propre opinion.

Ma note 13

L'auteur 

Dans Lecture

L'improbabilité de l'amour d'Hannah Rothschild

Par Le 14/06/2016

Editions Belfond - Date de sortie : 7 avril 2016 - ISBN 9782714 469014 - 701 pages  - Traduction de Valérie Bourgeois

4è de couv'

Ce jour-là à Londres, les flashes crépitent devant la maison de vente aux enchères Monachorum & Sons. Des collectionneurs de tous bords aux puissants marchands d'art, des oligarques russes aux magnats du pétrole, du rappeur esthète à la star du sport, tous défilent pour une des plus grosses ventes de l'histoire ; celle de L'improbabilité de l'amour, un tableau d'Antoine Watteau, disparu au milieu du XXè et miraculeusement retrouvé.

Celle qui, par un incroyable hasard, a remis la main sur le trésor dans une petite brocante poussiéreuse se nomme Annie McDee. Fascinée par la poésie et le raffinement du tableau, cette jeune chef cuisinière au coeur tendre va entreprendre d'en percer les secrets. Un périple à travers l'Histoire qui verra l'inestimable toile voyager de l'atelier parisien d'un peintre du XVIIIè à cette petite échoppe londonienne d'aujourd'hui, en passant par les salons cossus de la grande aristocratie européenne.

Mon avis

Pas de suspense, j'ai beaucoup aimé ce roman. Intelligent, documenté, peut-être un poil trop long à mon goût (ça s'essouffle un peu vers les p.250 et 430), mais tellement riche en informations et en intrigues de toutes sortes. 

Plus j'avançais dans l'histoire, plus je pensais aux poupées russes, tant il y avait de fils narratifs qui tous finissaient par se rejoindre, le coeur du roman étant ce petit tableau trouvé par Annie dans une brocante et autour duquel tournent, depuis sa création en 1703, collectionneurs envieux, marchands d'art, musées... En cela, la construction du roman est très réussie, foisonnante de destins entrecroisés.

Les personnages sont très réussis, pas des super-héros, mais un panel de gens avec leurs failles et leurs faiblesses : les jouisseurs, les esthètes et ceux aussi qui se contentent d'une vie sans relief. Beaucoup s'interrogent à un moment ou à un autre sur ce qui les fait avancer.

Le tableau est lui-même un personnage qui s'adresse au lecteur, lui confie son histoire, ses émotions, ses peurs, ses réflexions sur l'art et la beauté. "La beauté a toujours nourri la brutalité et le désir de posséder, et le pillage est un des visages immuables de la guerre. (...) Je ne cherche pas à vous faire un cours d'histoire, cher lecteur, mais juste à vous éclairer sur le pouvoir de l'art et sur toutes les extrémités, bonnes ou mauvaises, auxquelles il peut pousser." (p.473)

Je vous recommande donc chaudement cette lecture enrichissante et assez atypique quant au sujet

Ma note 17

Dans Lecture

Trois jours avec Norman Jail d'Eric Fottorino

Par Le 20/04/2016

Editions Gallimard - Collection Blanche - Date de sortie : 11 février 2016 - ISBN 9782070 141111

4è de couv'

Qui est vraiment Norman Jail ? Quand Clara pousse la porte de sa maison du bord de mer, au printemps de l'an 2000, elle veut comprendre pourquoi ce mystérieux écrivain est resté l'homme d'un seul roman, Qui se souviendra de nous ? paru l'année de ses vingt ans en pleine Occupation. Etudiante en littérature, la jeune femme découvre peu à peu que derrière le pseudonyme de Norman Jail se cache un maître de l'illusion dévoré par la rage d'écrire, auteur sous pseudonyme de nombreux manuscrits inédits. Norman Jail ne dit pas forcément la vérité. Le secret de cet homme fascinant est à rechercher dans les plis de la fiction. 

Mon avis 

La nouvelle livraison d'Eric Fottorino nous offre une belle réflexion sur l'écriture, sa magie, les affres dans lesquelles elle peut plonger l'écrivain. La rencontre passionnante entre Norman Jail et l'étudiante qui vaille que vaille va poser les questions qu'elle a préparées et s'entêter à obtenir des réponses de cet homme secret, étonnant, amoureux des mots, le tout à l'excès. La technique du roman dans le roman est réussie car elle apporte les réponses que l'on attendait.

Une plume inventive, pleine de jeux de mots, qui nous réjouit dans ce court roman que je vous recommande vivement.

Ma note 17

Citations

*Je crois qu'écrire c'est repartir chaque fois de sa faiblesse. Je passe en revue mes pages comme une armée en déroute, et quand je tombe sur un passage qui appelle à l'aide, je prends mon courage à deux mains, enfin surtout avec la main droite, et je redresse les phrases à coups d'imagination. Ca ne paie pas de mine mais ça produit son effet. L'espoir renaît précisément là, dans le maquis des mots mal fichus qui ont besoin de mots. Un stylo n'a de stylo que l'apparence. C'est une pelle et une pioche. Une plume, sûrement pas. Ou alors au moment des finitions, pour effacer le travail et faire croire au crime parfait. (p.31)

*Quand un homme se contredit, il devient intéressant car il commence à s'expliquer. (p.72)

*Certains livres sont sortis de moi tout casqués de leur douce certitude, je n'étais qu'un copiste et ma main prenait les mots à la volée. C'est une chose étonnante, je l'ai déjà dit, quand la fontaine s'écoule. Il faut juste laisser l'encre se déposer, l'écriture devient une brise légère. (p.73)

*Quand il eut terminé -était-ce au bout d'un chapitre, d'une phrase suspendue ?- Norman Jail referma son stylo, couvrant la plume d'un capuchon sévère. Il essuya la pulpe de ses doigts dont les sillons s'étaient teintés d'encre. Je m'attendais à voir sortir de sa bouche des mots en charpie, des débris de texte tailladés, et qui sait, le sang de sa rude bataille avec ses ennemis les adverbes. (p.111)

*La vie cesse rapidement d'être drôle. Alors il faut la ranimer, lui redonner des couleurs. Je prends une poignée de mots, je les frotte les uns aux autres en espérant une étincelle. Ca ne marche pas à tous les coups. Mais il suffit parfois de très peu de mots pour que la vie renaisse et vous réchauffe, qu'elle brille d'un éclat intense. Et ne croyez pas qu'il faille déranger trop d'adjectifs. Au contraire, je les laisse aux compte-rendus de courses hippiques ou aux jubilés de reine. Je me contente de mots simples qui parlent à tout le monde. Secs comme des silex. (p.128)

Dans Lecture

La poupée de Kafka de Fabrice Colin

Par Le 10/01/2016

Editions Actes Sud - Domaine français - Date de sortie :  6 janvier 2016 - ISBN 9782330 057831 - 259 pages 

4è de couv

Au cours d'un séjour à Berlin, la jeune Julie Spieler, en quête d'une très improbable réconciliation avec son père Abel – époux décevant, séducteur impénitent, menteur invétéré et professeur de littérature allemande à la Sorbonne –, débusque la récipiendaire putative de textes inédits de Kafka, écrivain qui fascine son père jusqu'à l'obsession. La jeune fille entame alors de difficiles tentatives d'approche auprès de cette vieille dame particulièrement rétive qui porte en elle toute la mémoire d'un siècle traversé de guerres, d'exils et d'horreurs. Tous trois se retrouvent dans un chalet face au Mont Blanc afin de tenter de solder, ensemble ou séparément, tous leurs comptes respectifs.

Mon avis

Ce que j'aime chez cet auteur c'est qu'il est impossible de lui coller une étiquette, tant son talent s'exprime dans différents genres : jeunesse, fantastique, young adult... Là c'est apparemment encore une autre facette qu'il nous offre et j'adôoore ça !

Tout comme j'ai adoré ce roman qui sera mon premier coup de coeur 2016 !! C'est d'abord une très belle histoire père-fille, très sensible, sur la difficulté de communiquer, de dire les sentiments. Puis la quête et la rencontre d'Else. Est-elle réellement ou non la petite fille à la poupée, a-t-elle conservé les lettres ? De silence en mensonges, le lecteur ne sait plus très bien. Pour ma part, je me suis attachée à ces trois personnages et ai apprécié de les savoir réunis au chalet, à tenter de s'apprivoiser. Il y a de très belles pages en italique sur la vie d'Else enfant, notamment celles sur Auschwitz ; c'est évoqué avec un vrai talent, juste les mots qu'il faut. Et Kafka qui plane au-dessus de tout ça... magique !

C'est toujours difficile de parler d'un coup de coeur, alors un conseil, lisez-le et goûtez la saveur de ce roman dont l'auteur, pour moi, atteint un pallier dans sa carrière déjà bien remplie, une maturité de plume que j'aurai grand plaisir à retrouver.

Ma note 19

Citations

*Un premier coup de tonnerre ébranla l'horizon couleur hématome qui se faisait passer pour ciel. (p 54)

*Les éclairs continuaient de taillader la nuit. (p 54)

*La pluie s'entêtait, un puissant tintamarre qui faisait monter des filaments tièdes de la terre. (p 154)

*Baignée dans son lait d'étoiles, la nuit se prélassait. (p 178)

*Après un temps, même les pensées disparaissent : sans oxygène, elles se racornissent, se flétrissent et, pareilles à des orchidées de cendre, finissent par mourir. (p 180)

*Le passé est un mensonge concpcté par le présent qui souffre et puis même la souffrance finit par se lasser et le passé s'effrite, et il n'en reste que des cendres. Je souffle sur elles. (p 213)

Ce livre participe au Challenge Top 50 Livresque pour un livre publié cette année.

 

Dans Lecture

Les gens dans l'enveloppe d'Isabelle Monnin et Alex Beaupain

Par Le 20/09/2015

    

Editions Jean-Claude Lattès - Date de sortie : 2 septepmbre 2015 - ISBN 9782709649834 - 378 pages - Livre + CD

L'auteur a été invitée à l'émission de Ruquier un samedi soir récent et aussi à la Grande Librairie, pour faire la promotion de son livre. Elle y a raconté la genèse de ce roman. Alors pour moi qui modestement écris, cette idée de vouloir inventer de manière fictionnelle les vies de ces "vrais" gens, m'a parue formidable d'originalité. Immédiatement, sur ces photos, Isabelle Monnin repère une absence, celle de la mère de l'enfant, imagine-t-elle, et nous voilà embarqués dans l'aventure ! 

Mon avis

Ah lala, quel coup de coeur que ces Gens dans l'enveloppe !

Il y a d'abord le roman, bâti à partir des photos achetées sur Internet. Des vies imaginées à partir de ces instantanés, datés seulement par les vêtements, les couleurs, les autos, mais qui tout de même parlent à l'auteur comme étant l'époque de sa propre enfance. Un mot en fil rouge : abandon, et se tisse l'histoire de Mamie Poulet, Michelle et Laurence. Laurence la plus jeune, écrit au "je", les deux autres parties sont centrées sur la mère et la grand-mère. On y croise également Raymond et Serge, le père de l'enfant. Une histoire poignante écrite dans une langue infiniment personnelle et bouleversante.

Et puis, idée folle de l'auteur : et si je retrouvais les gens de l'enveloppe ? Elle examine les photos, repère des éléments, enquête et... coup de chance incroyable, trouve et rencontre les protagonistes de son enveloppe. Alors là, c'est encore une nouvelle histoire, tout aussi belle qui s'écrit tout au long de 2014 ; c'est la deuxième partie du livre. Et l'auteur s'interdit de retoucher le roman en y apportant des éléments réels ; c'est très bien ainsi. 

L'aventure aurait pu s'arrêter là, mais non ; elle continue avec l'enregistrement d'un CD dans lequel Alex Beaupain, ami de l'auteur, illustre en musique l'histoire des vrais gens de l'enveloppe, allant même jusqu'à leur faire interpréter deux des textes de l'album.

Il y a de la sensibilité, de la mélancolie, du respect, dans le travail de l'auteur et une plume que j'ai beaucoup appréciée. Extraordinaire aventure humaine donc que cet ouvrage, et un vrai coup de coeur que je vous recommande vraiment !

Ma note 18.5

Dans Lecture

La femme du pilote d'Anita Shreeve

Par Le 07/07/2015

Editions Belfond - Date de sortie : 2 juin 1999 - ISBN 978-2714436269 - 330 pages - Traduction de Marie-Claude Peugeot

Résumé

Katryn mène une existence banale mais heureuse dans la petite ville côtière de Nouvelle-Angleterre ou elle a grandi : elle aime son métier, sa jolie maison au bord de l'océan, et, bien sûr, son mari Jack, pilote de ligne, et leur fille Mattie, à présent adolescente.

Le cours de cette vie paisible bascule dans le drame la nuit ou Robert Hart, envoyé par le syndicat des pilotes, frappe à sa porte : l'avion de Jack a explosé en vol au large des côtes d'Irlande. Il n'y a aucun survivant.
Cependant, pour Katryn, éperdue de douleur, cette terrible nouvelle n'est que la première d'une longue série. En effet, tandis que les enquêteurs évoquent une troublante hypothèse - il pourrait s'agir d'un suicide -, la jeune femme découvre de son côté d'étranges indices. Autant d'ombres portées sur une vie de couple qu'elle croyait sans histoire.
Les questions qui dès lors vont la hanter sont-elles vouées à demeurer sans réponse ? Soutenue par la présence de plus en plus attentive de Robert, Kathryn va s'obstiner dans sa quête de la vérité, consciente du gouffre de mensonges et de trahisons qui, lentement, se creuse devant elle.

Mon avis 

La narration est faite au passé pour le fil narratif principal et au présent pour les réminiscences du passé qui resurgissent dans l'esprit de Kathryn. Ces dernières apportent, à la manière pointilliste, de petites touches au tableau de son couple avec Jack qui n'était peut-être pas si clair qu'il y semblait. L'auteur nous distille les informations et bien que, fiers de nous, on ait une petite idée du dénouement, ce n'est qu'une petite idée...

J'ai été très surprise (mais je suis très naïve sans doute) de voir, et le mot n'est pas trop fort, l'invasion de la maison de Kathryn, par les gens de la compagnie aérienne. Protéger l'entreprise de la horde de journalistes, et des déclarations intempestives qu'aurait pu leur faire la femme du pilote, verrouiller l'information, c'était leur seule motivation, au mépris du respect dû en de telles circonstances dramatiques.

Les personnages sont bien campés, avec pour chacun son lot d'ombre. Au fil des jours, Kathryn s'interroge sur ce qu'est au juste, la vie de couple, sur la difficulté à connaître l'autre, y compris son propre enfant. 

La lecture est aisée, le rythme parfois un peu lent,  qui suit les découvertes, mais ce fut un bon moment et je vous recommande ce livre.

Ma note : 16

Dans Lecture

Le soir, Lilith de Philippe Pratx

Par Le 05/11/2014

Couverture Le Soir, Lilith

Editions L'Harmattan - Date de sortie : 17 janvier 2014 - ISBN 978-2343026763 - 220 pages

Résumé

23 novembre 1924, Lilith Hevesi, star du cinéma muet, est retrouvée morte dans le château où elle s'est retirée dans la campagne hongroise. 
Quarante ans plus tard, le narrateur tente de dépoussiérer son passé, ses recherches sont perturbées par une femme qui éveille rapidement ses soupçons... Lilith est un fantôme qui arpente les différentes strates du temps dans des mondes aux frontières incertaines dont on ne cesse de gratter la pellicule inflammable.

Pourquoi - comment ce livre ?

Parce que l'auteur m'a sollicitée pour lire son roman et que le résumé m'a attirée.

Les premières pages en 3 minutes   

Mon avis

Un peu déroutée au début par la construction de ce récit-puzzle avec ses différents éléments : brouillons de biographie, lettres, récit de la rencontre avec la journaliste, récit de films... Mais séduite par la musique de la langue, riche et soignée, utilisée par l'auteur. J'ai donc décidé de lâcher prise et de me laisser porter par le texte, truffé de références culturelles pour mon plus grand plaisir.

Mon seul bémol serait dans les titres de chapitres qui, de mon avis, n'apportent rien et sacrifient à une technique littéraire factice dont ce texte n'avait pas besoin.

Car ce livre-là est loin de la littérature Coca-Cola, grand public et vite oubliée. Non, ce livre-là laisse des traces sur son passage, des miettes qui nous font ressouvenir " C'est dans Le soir, Lilith que j'ai lu ça !"

Et je ne vous parle pas de la fin, ni du style poétique, parce que j'aimerais que vous le lisiez. C'est une valeur sûre !

Entretien avec l'auteur sur le blog "Un coin de paradis pour les livres"

Citations

*Se souvenir trop souvent finit par effacer la chose souvenue pour ne retenir que sa trace apprivoisée, et la partie intelligente et froide de notre mémoire se substitue à celle, dorée, charnelle, incontrôlée qui faisait le trouble heureux de se rappeler, qui rendait hasardeuse et belle la lumière ou la senteur si ronde venue du fond des temps.

*Sur le vieux phonogaphe se tordent et s'enroulent les valses de Ravel.

Dans Lecture

Gravé dans le sable de Michel Bussi

Par Le 30/08/2014

Couverture Gravé dans le sable

Editions France Loisirs - date de sortie : mai 2014 - ISBN 9782 298085280 - 508 pages

Précédemment sorti -en 2007- sous le titre Omaha Crimes aux éditions PTC

Résumé

Juin 1944. 178 soldats sont tirés au sort pour débarquer sur la côte Normande ; ils seront les premiers tués. Mais peut-on conjurer le sort ? Tricher à cette loterie ? Et vous, que seriez-vous prêt à promettre pour échanger votre place ? Et votre promesse, que vaudra-t-elle lorsque tous les témoins seront morts ?

Pourquoi - comment ce roman ?

Parce que j'aime l'écriture de Michel Bussi et que cet ouvrage est un de ses premiers romans.

Les premières lignes en 3 minutes   

Mon avis

C'est le 5è roman que je lis de cet auteur, un de ses premiers en fait, et j'aime toujours autant sa plume de raconteur d'histoires. Dans celui-ci, on navigue entre 1944-1964 et 1975, on parle du débarquement en Normandie, terre natale de Michel Bussi.

Encore une fois, l'intrigue est emberlificotée, on se demande bien des fois comment il va s'en tirer, mais... no problemo, l'homme a du répondant. Je n'ai pas trouvé les personnages plus sympathiques que ça, sauf Nick peut-être, dans son rôle d'amoureux transi, mais vraiment l'histoire m'a tenue en haleine et j'ai vraiment aimé ça, moi qui d'habitude n'aime pas trop les romans qui nous balladent d'époque en époque.

Il y a bien quelques petits anachronismes (ex le code postal en 1964 n'était pas encore inventé, les téléspectateurs n'étaient pas encore accros aux séries policières américaines, of course...), mais on passe facilement parce que c'était un de ses premiers romans !! 

Je vous recommande donc vivement cette lecture !

Dans Lecture

La vérité sur l'affaire Harry Québert de Joël Dicker

Par Le 09/06/2014

Couverture La vérité sur l'Affaire Harry Québert

Editions Audiolib - 20 mars 2013 - ISBN 978-2356415820 - 21h15 d'écoute en 2CD, soit 670 pages en version papier

Résumé

À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. 
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Pourquoi - comment ce livre ?

Malgré son succès certain et les prix reçus, je n'avais pas envie de lire ce roman car je me méfie toujours des critiques dithyrambiques et n'aime pas faire le mouton de Panurge - Mais je n'ai pas résister à l'acheter pour l'écouter dans le cadre du challenge Bingo des Livres : le livre que tout le monde a lu sauf vous.

Mon avis : à venir...

J'ai été bien bête de me priver de cette lecture, car à ce stade de progression, j'aime déjà beaucoup ! Sourire

Challenge de lecture 2014 : Le bingo des livres

Citations

* Un texte n'est jamais bon. Il y a seulement un moment où il est moins mauvais qu'avant.

Ce livre participe à mon challenge Ob 330c81 bingo lecture petitdans la catégorie Livre que tout le monde avait lu sauf moi.

Dans Lecture

Confessions d'un automate mangeur d'opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit

Par Le 25/03/2014

Editions Bragelonne - 26 avril 2013 - ISBN 978-2352946632 - 350 pages

Prix Bob Morane 2000

Résumé

Paris, 1889. Un monde en transition, où les fiacres côtoient les tours vertigineuses des usines. Une ville brumeuse envahie par les aéroscaphes, d'étranges machines volantes qui quadrillent le ciel, et des nuées d'automates cuivrés...

C'est dans cet univers révolutionné par l'éther, cette substance verte aux propriétés miraculeuses, que la comédienne Margaret Saunders doit résoudre le mystère de la mort de sa meilleure amie, tombée d'un aérocar en plein vol.

Sur la piste d'un créateur de robots dément, Margo secondée par son frère Théo, médecin dans un asile d'aliénés, va découvrir au péril de sa vie les dangers cachés de  l'envoûtante vapeur...

Pourquoi - comment ce livre ?

D'abord, parce que j'aime ce qu'écrit Fabrice Colin ; ensuite parce que 1889 à Paris avec l'Exposition Universelle, c'est une époque qui me parle. Enfin pour le titre,  et l'objet-livre qui est magnifique avec tranche dorée, couverture soignée...

Mon avis 

A vrai dire, je suis un peu partagée au moment de faire un billet sur ce roman. Je l'ai lu sans m'arrêter, en attente de quelque chose, mais...

J'ai aimé que l'environnement soit le Paris de 1889, mais il n'est que peu évoqué et décrit. Si j'ai réellement pu me le représenter, c'est grâce à d'autres lectures faites sur le sujet.

J'ai aimé l'histoire des automates, les différentes catégories du plus simple au plus sophistiqué : le pensant, mais là encore c'est mon imagination qui a fait le travail car les auteurs les décrivent peu. Or c'est important qu'on en ait une vision précise, c'est là l'essence même de ce genre : leur allure, leur bruit... c'est un peu rapidement expédié ! Pareil pour les machines volantes dont on ne sait ce qui les différencie les unes des autres.

Je n'ai pas trop aimé l'alternance des chapitres entre Théo et Margo. Je comprends bien que c'était pour le côté pratique de l'écriture à quatre mains, mais du coup ça rend l'histoire un peu hâchée. Les personnages ne sont pas plus sympathiques que ça. Le thème des aliénistes est bien développé, mais celui de l'éther et autres substances très en vogue à cette époque est survolé à mon sens. 

Il y a du potentiel dans l'histoire, on sent que c'est documenté mais ça manque de densité, d'épaisseur.  J'ai lu sur Noosfere que le steampunk c'est "un genre littéraire qui dépeint un XIXè imaginaire et trépidant entre Jules Verne et Dickens, où la science s'allie au merveilleux." Eh bien, pour ma part, je suis restée sur ma faim.

A lire pour vous faire votre propre opinion !

Dans Lecture

Le jardin blanc de Stephanie BARRON

Par Le 20/12/2013

Nil Editions - août 2013 - 399 pages - traduction d'Isabelle D. Philippe

Résumé

Et si Virginia Woolf ne s'était pas suicidée le 28 mars 1941 ?

En octobre 2008, Jo Bellamy, jeune paysagiste américaine, arrive à Sissinghurst, dans le Kent, pour étudier le célèbre jardin blanc créé par l'amie de Virginia Woolf, Vita Sackville-West. 

Un jour après l'annonce de son départ, son grand-père Jock, d'origine britannique, se suicide. Jo découvre qu'il avait lui-même travaillé dans ce jardin pendant la Seconde Guerre mondiale et décide de profiter de son voyage pour comprendre son geste. 

À Sissinghurst, Jo découvre par hasard un journal intime parmi les archives des jardiniers. L'étiquette porte le nom de son grand-père, mais, en le déchiffrant, elle doit se rendre à l'évidence : ce journal n'est pas le sien.

Soupçonnant son auteur d'être Virginia Woolf, elle file le faire expertiser chez Sotheby's. Là, on lui concède que le style et les thèmes rappellent en effet Woolf... à un détail près : les dates.

Le 28 mars 1941, Virginia a rempli ses poches de pierres avant d'aller se noyer dans l'Ouse. Or le journal commence le 29. Des détails du journal amènent Jo à jouer avec cette idée : et si Virginia Woolf ne s'était pas suicidée ?

Si on l'avait tuée ? D'Oxford à Cambridge, de demeures prestigieuses en bibliothèques légendaires, dans des jardins dont la splendeur dissimule d'obscurs secrets, Jo traque la vérité sur les derniers jours de la romancière. Mais elle n'est pas la seule, et bientôt le journal est volé... 

Lecture terminée

Pourquoi-Comment ce choix ?

Stephanie Barron est plutôt connue pour écrire sur Jane Austen (lu Jane Austen et les fantômes de Netley il y a quelques années). Là, elle "s'attaque" à Virginia Woolf, Vita Sackeville et le groupe Bloomsbury. J'ai donc signé des deux mains !! surtout quand j'ai vu le chapeau sur la couverture...

Mon avis 

Ce roman est le prétexte à l'évocation 

-d'une époque : 1941 en Angleterre

-d'un groupe d'artistes et d'intellectuels : le Bloomsbury Group dont certains composaient la société secrète "Les Apôtres de Cambridge",

-de lieux mythiques : les universités de Cambridge et d'Oxford, Sissinghurst, la propriété de Vita Sackeville-West, amie et amante ("Orlando") de Virginia Woolf,

- des fabuleux jardins anglais...

le tout à travers une sorte d'enquête menée par une jeune américaine, créatrice de jardins, dont le grand-père (récemment suicidé) avait été jardinier à Sissinghurst pendant la Seconde Guerre.

On peut tout de suite dire que ce n'est pas un roman policier, mais une romance sur fond d'enquête littéraire, avec un scénario un peu léger et des indices servis sur un plateau. Mais l'idée de départ est très bonne : trois semaines s'étant écoulées entre la date annoncée de la noyage de Virginia Woolf et celle de la découverte de son corps, la version officielle est-elle véridique ou bien, en ces temps troublés de la guerre, se serait-il passé autre chose qu'il était préférable de taire ? J'aime bien cette idée de se glisser dans les interstices de la grande Histoire pour en écrire une autre.

Les pages tournent facilement et malgré quelques bugs de traduction et quelques propos déplacés dans un ouvrage évoquant un tel écrivain, la lecture est aisée et rythmée. Un personnage (fabriqué pour servir la romance ,) m'a paru complètement inutile, c'est Gray, personnage pas assez étoffé pour en faire un réel concurrent de Peter.

L'habileté de l'auteur a été de mêler la fiction avec des faits réels, vérifiables et des extraits d'oeuvres de Vita ou de Virginia, on imagine ainsi l'atmosphère de l'époque. C'est aussi et surtout de parler de ce grand écrivain qu'était Virginia Woolf, trop souvent évoquée par le biais de son mal-être existentiel et beaucoup moins par la qualité de son écriture.

En conclusion, quelques bémols n'enlèvent rien au plaisir que j'ai eu de lire ce roman que je vous recommande.

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