Editions Belfond - Date de sortie : 7 avril 2016 - ISBN 9782714 469014 - 701 pages - Traduction de Valérie Bourgeois
4è de couv'
Ce jour-là à Londres, les flashes crépitent devant la maison de vente aux enchères Monachorum & Sons. Des collectionneurs de tous bords aux puissants marchands d'art, des oligarques russes aux magnats du pétrole, du rappeur esthète à la star du sport, tous défilent pour une des plus grosses ventes de l'histoire ; celle de L'improbabilité de l'amour, un tableau d'Antoine Watteau, disparu au milieu du XXè et miraculeusement retrouvé.
Celle qui, par un incroyable hasard, a remis la main sur le trésor dans une petite brocante poussiéreuse se nomme Annie McDee. Fascinée par la poésie et le raffinement du tableau, cette jeune chef cuisinière au coeur tendre va entreprendre d'en percer les secrets. Un périple à travers l'Histoire qui verra l'inestimable toile voyager de l'atelier parisien d'un peintre du XVIIIè à cette petite échoppe londonienne d'aujourd'hui, en passant par les salons cossus de la grande aristocratie européenne.
Mon avis
Pas de suspense, j'ai beaucoup aimé ce roman. Intelligent, documenté, peut-être un poil trop long à mon goût (ça s'essouffle un peu vers les p.250 et 430), mais tellement riche en informations et en intrigues de toutes sortes.
Plus j'avançais dans l'histoire, plus je pensais aux poupées russes, tant il y avait de fils narratifs qui tous finissaient par se rejoindre, le coeur du roman étant ce petit tableau trouvé par Annie dans une brocante et autour duquel tournent, depuis sa création en 1703, collectionneurs envieux, marchands d'art, musées... En cela, la construction du roman est très réussie, foisonnante de destins entrecroisés.
Les personnages sont très réussis, pas des super-héros, mais un panel de gens avec leurs failles et leurs faiblesses : les jouisseurs, les esthètes et ceux aussi qui se contentent d'une vie sans relief. Beaucoup s'interrogent à un moment ou à un autre sur ce qui les fait avancer.
Le tableau est lui-même un personnage qui s'adresse au lecteur, lui confie son histoire, ses émotions, ses peurs, ses réflexions sur l'art et la beauté. "La beauté a toujours nourri la brutalité et le désir de posséder, et le pillage est un des visages immuables de la guerre. (...) Je ne cherche pas à vous faire un cours d'histoire, cher lecteur, mais juste à vous éclairer sur le pouvoir de l'art et sur toutes les extrémités, bonnes ou mauvaises, auxquelles il peut pousser." (p.473)
Je vous recommande donc chaudement cette lecture enrichissante et assez atypique quant au sujet.
Ma note 17