Editions de l'Olivier - Collection Replay - ISBN 9782823 604795 - 521 pages - Traduction de James du Mourier
4è de couv'
Depuis qu'il a décide de jouer aux dés chacune de ses décisions, le Dr Rhinehart, un psychiatre new-yorkais, a transformé sa vie en un immense jeu de hasard. Très vite, le " syndrome du dé " se répand. Expérimentateur en chambre, pionnier du chaos, le Dr Rhinehart a peut-être inventé sans le savoir le moyen d'en finir une fois pour toutes avec la civilisation. Mais le FBI veille...
Mon avis
Roman de l'absurde, L'homme-dé est inclassable. Après un début qui m'a fait marrer, à peu près jusqu'à la page 180, ça s'est mis à traîner en longueur et j'ai commencé à regarder le nombre de pages qui restaient à lire, signe très net que l'ennui s'installait. J'ai persisté jusqu'à la page 255 et décidé d'abandonner là. Déçue forcément !!
Il y a de bonnes choses cependant et je ne résiste pas au plaisir de citer ce passage : "Nous concûmes un besoin profond, irrationnel, indubitablement névrotique d'être l'un à l'autre : c'était l'amour, une des nombreuses formes socialement admises de la folie. Nous nous mariâmes : solution sociale à la solitude, à la concupiscence et au problème du blanchissage. (...) Comme le lecteur averti l'aura déduit depuis longtemps, nous étions des gens mariés typiques. Nous avions des moments de bonheur sans partage ; nous avions nos plaisanteries bien à nous; nous avions notre amour chaleureux, sensuel et sexuel, ainsi que notre souci commun (enfin, celui de Lil en tout cas) des enfants, notre intérêt pour eux, notre fierté ; et nous avions nos deux moi intimes de plus en plus frustrés et isolés. Les aspirations que nous nourrissions pour ces moi ne s'étaient pas accomplies dans le mariage, et tous nos débats et contorsions au lit n'y changeaient rien, bien que notre insatisfaction même nous unît." (p.115-116) Waouh ! quelle vision du couple...
Je n'en dis pas plus et vous laisse découvrir !
Ma note 14.5 (à cause de la longueur et du "délayage")
Citations
*En vérité, l'homme doit s'efforcer d'éliminer l'erreur et de se libérer ainsi que ses enfants du sens du moi. L'homme doit arriver à se sentir à l'aise en évoluant d'un rôle à un autre, d'un ensemble de valeurs à un autre, d'une vie à une autre. L'homme doit se libérer des barrières, des modèles et des cohérences, de façon à devenir libre de penser, de sentir et de créer des choses neuves. Les hommes se sont trop longtemps contentés d'admirer Mars et Prométhée ; c'est Prothée qui doit devenir notre Dieu. (p. 143)
*Et si nous élevions nos enfants autrement ? En récompensant leurs changements d'habitudes, de rôles, de goûts ? En les récompensant pour leur incohérence ? Qu'est-ce qui se passerait ? On pourrait leur inculquer la discipline de l'instabilité, ils pourraient s'appliquer à être incohérents, résolument exempts d'habitudes -même de "bonnes" habitudes. (p. 144)
*En nous transformant d'enfants en hommes, nous nous enfermons dans des modèles pour éviter l'affrontement de nouveaux problèmes et de risquer l'échec ; au bout d'un certain temps, les hommes s'ennuient parce qu'ils n'ont plus de nouveaux problèmes.Telle est la vie que nous vivons dans la crainte de l'échec. (p.148)