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rituels

Dans Lecture

La jeune épouse d'Alessandro Barrico

Par Le 27/04/2016

Editions Gallimard - Collection du Monde entier - Date de sortie : 1er avril 2016 - ISBN 9782070 178919 - 224 pages - Traduction de Vincent Raynaud

4è de couv'

Italie, début du XXe siècle. Un beau jour, la Jeune Épouse fait son apparition devant la Famille. Elle a dix-huit ans et débarque d'Argentine car elle doit épouser le Fils. En attendant qu’il rentre d’Angleterre, elle est accueillie par la Famille. La Jeune Épouse vit alors une authentique initiation sexuelle : la Fille la séduit et fait son éducation, dûment complétée par la Mère, et le Père la conduit dans un bordel de luxe où elle écoutera un récit édifiant, qui lui dévoilera les mystères de cette famille aux rituels aussi sophistiqués qu'incompréhensibles. Mais le Fils ne revient toujours pas, il se contente d’expédier toutes sortes d’objets étranges, qui semblent d’abord annoncer son retour puis signifient au contraire sa disparition. Quand la Famille part en villégiature d’été, la Jeune Épouse décide de l'attendre seule, une attente qui sera pleine de surprises.

Mon avis 

La jeune épouse est un roman étonnant ; il faut s'y plonger sans réfléchir et se laisser porter à la fois par les personnages et par l'histoire. Dans la famille du Fils, on trouve la Mère, dont les charmes ont laissé beaucoup de désespérés après son passage, la Fille handicapée qui se déplace d'un "pas cubiste" et souhaite épouser son Oncle, mais l'est-il vraiment ? car qui d'autre voudrait d'elle, le Père qui souffre d'une "inexactitude du coeur". Le Fils quant à lui est en Angleterre et doit revenir pour se marier, car la Jeune Epouse est là depuis le jour de ses 18 ans, comme acté trois ans auparavant. Cette famille un peu (beaucoup ?) foutraque il faut bien le dire, a des rituels que la Jeune Epouse va apprendre sous la houlette de Modesto, le domestique -"un homme qui n'existe pas" p.119. Elle apprendra également "le sexe" avec la Mère, la Fille et le St Esprit, en la personne du Père qui la conduit au bordel. On la prépare ainsi pour l'arrivée du Fils qui se fait attendre... Tout se décide et se joue pendant les petits déjeuners pantagruéliques et extravagants, qui durent jusqu'à quinze heures, prétextes à recevoir parents, quémandeurs, officiels, partenaires en affaires. Quand on part en villégiature, une fois l'an, on vide la maison pour qu'elle se repose. On craint le sommeil que chacun exorcise à sa manière "Depuis cent treize ans, tous dans notre famille sont morts nuitamment" p. 15

Le narrateur est incertain, ainsi que s'en justifie l'auteur au tiers du livre, en une conversation à bâtons rompus avec le lecteur. Il y a des phrases longues de plusieurs pages, des énumérations, des réflexions sur l'acte d'écrire et sur la lecture.

Le genre de livre à lire deux fois de suite pour, une fois passé l'étonnement, en apprécier la saveur.

Ma note 16

L'auteur parle ici de son roman, de ses influences, de sa francophilie...