Editions Albin Michel - Date de sortie : 29 octobre 2014 - ISBN 978-2226312310 - 631 pages
Résumé
Il était une fois, en Floride,cinq ados partis à l'aventure.
Ils vous feront rire. Pleurer. Frissonner. Mais ce qu'ils affronteront les changera à jamais.
Et l'un d'eux sera assassiné. C'est sur ce crime que j'enquête.
Parce que le mort, c'est moi.
Pourquoi - comment ce livre ?
Parce que j'ai aimé Seul à savoir du même auteur, lequel fait partie de la très chouette Ligue de l'Imaginaire.
Les premières pages en 3 minutes
Mon avis
Dès les premiers chapitres, on est dans l'ambiance et quelle ambiance ! L'histoire est tantôt racontée par Paul Becker (de nos jours et en 1979), tantôt par le narrateur omniscient. On va donc avancer dans l'enquête par allers-retours successifs, et voyager essentiellement dans le Sud-Est des Etats-Unis : Peniscola, Miami, Eden, Naples, au bord des Everglades (mais ouf ! les alligators ne font pas partie des personnages...)
L'intrigue est bien ficelée, avec indices, fausses pistes et rebondissements. Le rythme colle vraiment à l'histoire, le style est fluide et très agréable à lire. Les personnages sont bien campés et je m'y suis attachée tout au long de ma lecture. Une fois plongée dans le livre, j'ai eu bien du mal à en sortir.
De nombreux thèmes sont abordés : la dégringolade, la vie qui part en live, la fuite, le changement d'identité, la fidélité aux amitiés adolescentes...
C'est le deuxième livre de l'auteur que je dévore (le livre, pas l'auteur ) et je vous le recommande chaudement.
Un seul petit bémol qui ne lui est pas imputable : le nombre important de fautes d'orthographe. Il n'y a donc plus de correcteurs chez Albin Michel ??
Citation
*Un jour mon père m'avait dit : "Accroche-toi à tes rêves ! Tu le dois à trois personnes : à toi aujourd'hui, à l'enfant que tu as été, au vieil homme que tu deviendras. Ne les déçois pas !"George était le roi de la citation. Je ne sais pas à quel auteur beatnik il avait emprunté celle-ci, mais elle nous avait bien plu. Stan l'avait recopiée au stylo-bille sur son jean et en avait fait sa devise.
*Selon lui, quand les gens criaient, il fallait que ce soit pour une bonne raison. Quand ils avaient peur ou qu'on leur faisait mal, par exemple. Sinon, mieux valaient qu'ils la ferment.
*Les dernières paroles entre deux êtres sont souvent banales. Quand l'un meurt, l'autre a tout le reste de sa vie pour y repenser.
*La vie est ainsi faite, on n'y peut rien. Grandir, c'est apprendre à calculer, dans tous les sens du terme. Mais ce que l'on ne vous dit pas à l'école, c'est que vous y perdrez vos rêves au passage.
*Volez un bébé dans une crèche et la moitié du pays vous court après. Volez un vieillard, et c'est tout juste si l'on ne vous dit pas merci.
*La nuit, la réalité a tendance à perdre ses contours. Le cerveau fonctionne différemment. Tout ce qui est logique s'estompe, tout ce qui est émotionnel remonte à la surface.
Ce livre participe pour 50 kms au challenge (au lieu de 100 : inversion des paliers)
Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, une loi autorisant la fragmentation a été votée. Celle-ci stipule que tout parent peut décider de "résilier" son enfant rétroactivement.
Réfugiés dans un cimetière d'avions de l'Arizona, Connor et Risa ont réussi à échapper à ce sort funeste. Au beau milieu du désert, ils accueillent des centaines d'adolescents qui, comme eux, ont décidé de résister. Peuvent-ils encore changer une société qui considère leur vie comme un bien de consommation ?
Mon avis
L'idée de fragmenter les enfants de moins de seize ans puis de réutiliser leurs fragments pour réparer tel ou tel autre humain est purement et simplement écoeurante, surtout quand l'ordre de fragmentation est signé par leurs parents. Mais aussi choquant que puisse être l'argument, on se laisse happer par cette histoire parce qu'elle est bien écrite, en courts chapitres, qui évoquent à chaque fois des personnages différents. Et comment ne pas s'attacher à ces personnages, Risa, Lev, Connor, Hayden et les autres, qui au fil des pages, résistent pour survivre "entiers". Des questions éthiques, de conscience, se posent à eux, qui les dépassent souvent, mais ils ont fait le choix d'avancer, de se battre.
J'ai trouvé ce roman addictif, je m'y replongeais à la moindre minute libre d'un emploi du temps pourtant bien chargé, tellement je caressais l'espoir de les voir triompher de toutes les embûches dressées sur leur chemin. Je n'avais pas lu le premier tome, ce qui ne m'a pas empêché d'entrer rapidement dans l'histoire, mais maintenant je vais attendre avec impatience le troisième et dernier volume...