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Valentine ou le temps des adieux, de Théresa Revay

Par Le 27/06/2014

Couverture Valentine ou le temps des adieux

Editions Pocket - Date de sortie : 1er juillet 2004 - ISBN 978-2266128148 - 663 pages

Résumé

Paris 1921. Au lendemain de son mariage avec l'héritier de la prestigieuse Maison Fonteroy, la jeune Valentine découvre le carcan d'un mariage dicté par la raison. Cette insatisfaction que rien - ni l'adoration d'André, ni les naissances de Camille et Maxence, ni les charmes d'une existence aisée - ne saurait combler, est-ce cela, la vraie vie ? Passionnée et audacieuse, la jeune femme part en quête d'un destin à la mesure de ses rêves. Le rencontrera-t-elle dans les bras d'Alexandre, le bel et ambitieux fourreur grec ? Se dessinera-t-il lorsqu'il lui faudra arracher ce dernier des griffes de la Gestapo, ou, plus tard, sauver Maxence d'une mort probable dans les prisons communistes ? Année après année, dans une Europe déchirée par la folie des hommes, Valentine, ébranlée par les conflits de plus en plus violents qui l'opposent à Camille, n'aura de cesse de poursuivre avec orgueil ce bonheur qui sans cesse se dérobe...

Pourquoi - comment ce livre ?

Pour refaire un essai avec cet auteur dont je n'avais pas trop apprécié La Louve Blanche.

En 3 minutes, les 3 premières pages  sur un air de ragtime  

Mon avis 

Malgré le titre, pour moi, c'est Camille l'héroïne-phare de ce roman. Elle nait à la page 79, d'une mère qui ne sait pas l'aimer, et on va la suivre au cours des saubresauts de l'Histoire, jusqu'en 1968. Elle va exercer le métier de fourreur et diriger la maison Fonteroy dont elle organisera les 200 ans. Le fil conducteur de ce roman est l'amour, celui qu'on recherche chez une mère, celui qu'on éprouve pour une femme qui ne sait donner en retour, celui d'hommes et de femmes que la guerre ou la folie meurtrière des hommes enlèveront trop tôt, laissant des plaies difficiles voire impossibles à refermer. On suit les différentes branches de la famille entre la Sibérie, l'Allemagne et la France, tous personnages avec des caractères bien trempés.

C'est un très beau roman, bien écrit, qui nous enveloppe dans son atmosphère intime et que l'on peine à lâcher, fût-ce quelques minutes. Je vous le recommande vivement.

Citation 

* "Je n'attends rien du passé" avait-elle dit un jour, quand son amie lui avait demandé pourquoi elle n'avait rien apporté de chez elle après son mariage.

* Lorsqu'elle faisait l'amour avec Alexandre, il lui arrivait de penser à André, de même que, dans les bras de son mari, elle songeait toujours à Alexandre. Elle s'étonnait de sa duplicité, de cette impudeur de l'esprit, persuadée que les femmes infidèles devaient au moins avoir la décence de ne jamais mêler en des instants aussi intimes, le souvenir de leurs époux aux ébats de leurs amants.

* Il découvrit avec effroi que sa mère existait en dehors de lui, par elle-même, qu'elle pouvait donc le juger et peut-être le trouver faillible. (...) S'il pouvait la décevoir, il pouvait aussi la rendre fière de lui. Il s'agissait donc d'un combat, comme dans la cour de récréation quand cette brute de Fisher lui tapait dessus. Désormais, l'amour de sa mère ne lui serait plus jamais acquis, il devrait se battre pour le mériter. La révélation eut sur lui le même effet qu'un coup de tonnerre, ébranlant ses convictions enfantines et lui laissant entrevoir toute la misère et la grandeur d'être un homme.

* La mort de vos parents vous laisse-t-elle jamais indemne ? Elle vous force toujours à trouver de nouveaux repères, à vous réinventer.

 

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