dilemne

Dans Lecture

Les fidélités de Diane Brasseur

Par Le 21/02/2014

Couverture Les fidélités

Allary-éditions - 2 janvier 2014 - 174 pages

Résumé

Quelques heures avant de partir fêter Noël en famille, le narrateur s’isole dans une pièce de sa maison et s’oblige à ne pas en sortir avant d’avoir repris sa vie en main. Depuis quelques mois, ce père de famille de 54 ans partage sa vie entre sa femme et sa fille à Marseille et sa maîtresse à Paris. Cette double vie ne lui ressemble pas. Il doit choisir. Doit-il quitter sa femme et refaire sa vie avec la jeune Alix comme tant d’hommes de son âge le font ? Ou doit-il mettre un terme à cette relation pour préserver sa femme et sa fille, cette vie de famille qu’il aime tant ? Enfermé dans cette pièce, il fait défiler les derniers mois : sa rencontre avec Alix, le sentiment d’une jeunesse retrouvée, ses premiers mensonges, sa culpabilité grandissante – l’installation dans une relation adultère. Beaucoup d’hommes se satisfont d’une double vie, mais pas lui : il aime sa femme, il aime Alix, mais pas l’infidélité.

Pourquoi-comment ce livre ?

J'aime les premiers romans et celui-ci fait partie de la rentrée de janvier.

Mon avis

Alors là, je dis "chapeau bas" ! Certes, le triangle amoureux composé d'un homme à la cinquantaine bien portante, sa femme depuis 20 ans et sa maîtresse de 20 ans plus jeune, ça c'est du déjà-lu ! Sauf que Diane Brasseur fait parler l'homme et ce long monologue intérieur balaie toutes les interrogations, les incertitudes, les lâchetés, les petits bonheurs, les longues heures de doute qu'il se pose, se remémore, savoure, imagine, pressent, ressent....

Et le style ! Tout est fait pour nous balader dans les replis du cerveau de cet homme, qui réfléchit à qui il va devoir quitter, de sa femme ou de sa maîtresse : le "je" assumé, le futur de situations imaginées, le passé des premiers moments, le rythme, tout nous "catche" et ne nous lâche plus. A la fin, je me suis dit : "ca y est, tu peux respirer" comme si j'avais retenu mon souffle le temps de ce long dilemne.

Ne pas savoir le prénom du narrateur insuffle une forme d'universalité à l'histoire ; c'est lui, mais pas que lui, c'est ce que vivent d'autres aussi. J'ai bien aimé  qu'il ne se ménage pas dans sa réflexion, ne soit pas une sorte de Tarzan de l'adultère ; non, il dit ce qu'il vit, a vécu, sans forfanterie, juste pour faire le point (mettre un point ?) sur cette histoire.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce court roman, que je vous recommande vivement.

En bonus : quelques mots de l'auteur !